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En Côte d’Ivoire, les femmes ont relégué les hommes au second rang

Plusieurs athlètes féminines donnent un cachet spécial au sport ivoirien depuis des années. Du Judo au taekwondo en passant par le rugby et l'athlétisme, découvrons ces perles qui ont relégué les hommes au second rang.

Andréa Dirabou Kouassi, capitaine de la sélection nationale de rugby.
Andréa Dirabou Kouassi, capitaine de la sélection nationale de rugby.

En Côte d'Ivoire, le sport se conjugue désormais au féminin. Les plus grandes disciplines pullulent d'hommes mais ce sont les femmes qui glanent le plus de lauriers, en général. Elles sont nombreuses ces sportives vues d'un mauvais œil dans un passé récent à cause de certaines sensibilités mais qui sont aujourd'hui les porte-étendards du sport ivoirien dans toutes ses composantes.

Ta Lou, la reine des pistes

Si on doit marquer une pause sur la saison 2023 de Ta Lou Marie-Josée, toutes les télécommandes vont s'arrêter au 15 juin 2023, lors de l'étape de la Diamond League d'Oslo en Norvège. Ce jour-là, l'Ivoirienne de 34 ans a amélioré le record mondial de l'année avec un chrono à 10s75 soit une seconde de moins que l’Américaine Sha'Carri Richardson (10s 76). Cerise sur le gâteau, cette performance venait récompenser tous les efforts de la double vice-championne du monde 2017 sur 100 et 200m.

En 2022, elle avait réalisé un exploit similaire en devenant la nouvelle détentrice du record d'Afrique sur 100 m avec un chrono de 10s 72. Une performance inédite réalisée alors au meeting de Monaco, en Diamond League, et qui a fait d'elle la femme la plus rapide de l'histoire de l’Afrique au 100m. Un chrono qu’elle a réédité il y a quelques semaines. Aujourd'hui, en Côte d'Ivoire, il est clair que le sprint ne porte plus les traits de feu Gabriel Tiacoh ni Murielle Ahouré. Le nouveau visage de la discipline reine de l'athlétisme ivoirien c'est bien Ta Lou Marie-Josée qui en est à 10 victoires en carrière en Diamond League dont ce dimanche après-midi à Londres.

Gbagbi Ruth, championne et ambassadrice

En 2023, ce sont seulement deux médailles de bronze glanées par Ruth Marie-Christelle Gbagbi. En février 2023, elle a été médaillée de bronze en -67 kg au Caire en Égypte lors de la President's Cup Africa. Elle a également été médaillée de bronze en moins de 67 kg aux Mondiaux 2023 de Bakou en Azerbaïdjan. Mais on ne saurait résumer la vie de cette immense championne à ces deux breloques quasi insignifiantes dans son palmarès, aussi long que le bras, qui possède deux lignes de championne du monde (2017, 2021) et six de championnats d'Afrique (2012, 2014, 2016, 2018, 2021, 2022).

Gbagbi, c'est le symbole du sport féminin ivoirien. D'ailleurs elle a été nommée en 2022 ambassadrice du sport féminin en Côte d'Ivoire. Une distinction qui est venue s'ajouter à celle de la Chaire Unesco qui l'a faite ambassadrice de la culture et de la paix. Elle est également depuis janvier 2023 la nouvelle présidente de l'union des athlètes de l'union africaine de taekwondo.

Andrea Dirabou, la grande rugbywoman

Elle n'était pas prédestinée à devenir la figure de proue du rugby féminin ivoirien mais Andrea Dirabou s'est donné les moyens d'atteindre les sommets en très peu de temps. En 2008, alors qu'elle était à la Faculté de Lille pour ses études en Sciences économiques, on lui demande de choisir une discipline sportive. Elle opte pour le rugby et débute au Stade Villeneuvois. Cette formation l'aide à grandir en tant qu'athlète et femme. En retour, elle fait passer le club de la 2e à la première division avec ses coéquipières.

Puis, les sirènes de la patrie l'envoient en équipe nationale de Côte d'Ivoire de rugby à XV. Très vite, sa force physique et mentale ainsi que ses qualités de meneuse en font naturellement la capitaine. En octobre prochain, elle va participer à sa 3e Coupe d'Afrique. C'est un objectif qui lui tient à cœur comme celui de se battre pour que plus de femmes viennent dans le monde de la balle ovale. «Beaucoup définissent ou voient le rugby comme un sport très physique et donc pout hommes. Je veux me battre pour que plus de femmes nous rejoignent. A ce propos, j'ai un évènement qui est déjà à sa deuxième édition et qui s'appelle "Toutes au rugby". Nous attendons 90 jeunes filles à initier à la pratique de l'ovalie. Cela nous permet d'accompagner aussi certaines associations qui luttent contre les violences faites aux femmes», a indiqué la capitaine de la sélection nationale Ivoirienne dans un bref entretien avec Sport News Africa.

Youin-Irié Lou-Bakayoko, le trio choc en lutte

La Côte d’Ivoire peut être fière d'être toujours rentrée, sur les deux dernières  années, des compétitions internationales de lutte avec au moins trois breloques. Elle doit ces exploits à trois lutteuses qui ne cessent de monter en puissance : Amy Youin, Irié Lou Fabiola et Bakayoko Céline. Lors des Jeux Islamisques de la solidarité en lutte olympique en septembre 2022 à Konya en Turquie, Amy Youin a décroché l'argent en -76 kg.

Lors du championnat d'Afrique de lutte olympique qui a eu lieu du 15 au 20 mai 2023 à Hammamet en Tunisie, la délégation est rentrée avec une médaille d'argent pour Bakayoko Céline en - 53 kg et une médaille de bronze pour Irié Lou en -72 kg. Pareil pour le premier championnat d'Afrique de beach-wrestling qui s'est déroulé dans la foulée, le 21 mai 2023, toujours à Hammamet. La Côte d’Ivoire a remporté une médaille d'or avec Bakayoko en - 60 kg et une d'argent avec Youin en +70 kg. Les trois demoiselles ont brillé par équipes lors des 2èmes Jeux africains de plage en Tunisie de 25 au 29 juin 2023 avec une médaille d'Argent.

«Concernant les 9èmes Jeux de la Francophonie à Kinshasa en RDC, nous avons 5 athlètes engagés dont 4 filles. Cela montre à quel point nous plaçons beaucoup d'espoir de médailles chez les filles. L'intérêt particulier que nous accordons aux filles se justifie aussi par le fait qu'elles ont toujours su tirer leur épingle du jeu lors des grands événements sportifs tant sur le continent que hors du continent. De plus, sur les 4 filles présentes aux Jeux de Kinshasa, trois à savoir Youin Amy, Yapi N'Dé et Soro Tiemongo avaient obtenu à l'édition précédente à Abidjan en 2017 respectivement 1 médaille d'or et 2 médailles de bronze en individuel puis 1 médaille d'argent par équipe-filles. Nous sommes convaincus qu'aux Jeux de Kinshasa, elles seront capables de rééditer l'exploit», a confié Allou Honoré, Président de la Fédération Ivoirienne de Lutte à SNA le 22 juillet 2023.

Dabonné Zoulehia, si près si loin des JO

Pensionnaire du Judo Club Pays de Château Gontier en France, Dabonné Abzetta Zoulehia est l'athlète féminine la plus en vue au niveau de sa discipline. Elle a participé à quatre grandes compétitions internationales cette saison. Au Grand Slam de Paris, elle est rentrée bredouille. Par contre, elle a brillé à Luanda (Angola), à Niamey (Niger) et lors de l'open d'Abidjan (Côte d'Ivoire).

En avril 2023, en Angola, elle s'est parée d'or dans la catégorie des -57 kg. La tireuse ivoirienne aux deux olympiades a obtenu le même métal à domicile lors de l'open d'Abidjan en juin 2023. Dans la foulée, au Niger, toujours en juin 2023, elle a obtenu une médaille d'Argent.

«Malgré tous ses bons résultats, Dabonné n'est pas certaine d'être aux JO de Paris. Son compatriote Koffi Kremé, chez les hommes, est en pole position pour prendre la seule place de la Côte d’Ivoire. Si Kremé prend ses derniers points qualificatifs dans une compétition continentale, ce sera fini pour elle. S'il se qualifie via une compétition hors du Continent alors Dabonné peut espérer être à Paris l'an prochain », explique un membre du service communication de la Fédération Ivoirienne de Judo. Pas de quoi décourager la meilleure judokate ivoirienne actuelle.

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