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Guéguerres et frondes, en Côte d’Ivoire plusieurs Fédérations paralysées

Elles marchent mais avec des béquilles. Plusieurs Fédérations sont dans le dur. Des dissensions ou bicéphalisme les fragilisent depuis de longues années. Au rugby, dans les sports automobiles et même en handball, la crise sévit.

Crise à la Fédération auto-moto de Côte d'Ivoire
La Fédération automobile de la Côte d'Ivoire en crise

Soixante-douze fédérations sportives sont sous la tutelle du ministère des Sports de Côte d'Ivoire. Quarante-quatre d’entre elles sont agréés et donc prises en compte dans la distribution de la parafiscalité, la subvention de l'État tirée des taxes sur le tabac. Selon le nombre de licenciés, de médailles, de trophées internationaux et l'impact au niveau local, elles sont classées par catégories afin de recevoir cette manne. Une manne à la base de la mauvaise gestion. Mais pas que. Le non-respect des statuts et règlements cause aussi des crises intempestives.

Dissensions et bicéphalisme

Le rugby n'y échappe pas. En cause, un manque de respect des textes fédéraux. Un des frondeurs, en la personne du Docteur Anoma Camille, a expliqué le fond de la crise à SNA, le mercredi 31 mars 2023.

«Chez nous au rugby, la crise est partie de l'élection du président Tanoh Elvis au poste de trésorier de Rugby Afrique en mars 2019. Nos textes disent clairement que lorsque le président de la fédération est élu à l'un des trois postes suivants, président, vice-président et trésorier au niveau continental, il doit démissionner et laisser la place à son vice-président. Tanoh a dit niet. Mieux, il est même représenté au niveau local alors que les textes le lui interdisent là où il devait convoquer une Assemblée Générale Extraordinaire », confie le vice-président de Abidjan Rigby Club. La crise a viré carrément à la haine avant que certaines médiations ne commencent à calmer la tension.

«Nous étions 13 clubs à prendre position pour le respect des textes, surtout qu'il a changé une clause pour se donner le droit de choisir avec qui être dans le bureau exécutif. Il nous a suspendus avant de se faire élire de nouveau. C'était en 2020. En 2022, avec les différentes médiations notamment celles du Comité national olympique et du ministère des Sports, nous avons été réintégrés. Sauf que nous ne votons pas, nous n’avons qu’un rôle consultatif. Nous ne sommes pas d’accord avec cette nouvelle donne et on en est là», regrette-il.

«Le président battu à l’AG refuse de partir»

Le non-respect des textes est aussi à la base des bisbilles à la fédération ivoirienne de sports paralympiques. «Le motif de cette crise est simple. Des athlètes ont été victimes de certaines injustices et ces derniers ont saisi leurs présidents de club. Le dialogue entre les présidents de club n'a pas abouti», informe le Docteur Koné Adama, chef de file de la fronde avant de donner de plus amples détails.

«Il y a eu deux AG, la première AG s'est tenue le 11 janvier 2017 et l'AG qui était élective le 11 février 2017. Il y avait 4 candidats et j'ai été élu. Mais depuis lors, le président qui a été battu (Trazié Pacôme, Ndlr) ne veut pas partir. Nous nous sommes retrouvés au tribunal et les décisions sont tombées. Lorsqu’il y a une crise sportive, le tribunal ne doit pas être la première destination. Mais s'il a choisi cette option en nous assignant et que la décision est tombée, normalement dans un état de droit, on se soumet à la règle de droit. Donc pour moi, aujourd'hui il n'y a pas de crise. Je suis président», clame Koné. Depuis, il dirige au niveau local sans compétitions internationales pendant que Trazié est reconnu à l'international et a les faveurs de la tutelle.

Scission à l'automobile

Si beaucoup d'organisations sportives n'ont pas encore franchi le Rubicon de la séparation, à l'automobile, c'est acté depuis février 2023. En effet, la Fédération ivoirienne de sports automobiles (FISA) s'est séparée d'une de ses ailes, les Side by Side Vehicle (SSV). Cet engin motorisé, dont le gabarit se situe entre la moto et les mini SUV, était pourtant le nouveau fleuron de la discipline et les dirigeants se projetaient même à envoyer des pilotes courir au Dakar.

Son promoteur à l'intérieur de la FISA, Farid Assaf, a alors pris son mal en patience avant de se constituer en Fédération récemment. Désormais en Côte d'Ivoire, il y a donc la FISA, pour les voitures à deux ou quatre roues motrices, dirigée par l'ancien champion d'Afrique Alain Ambrosino, sur la sellette d'ailleurs et la fédération ivoirienne de SSV (FISSV) pour les SSV.

«Nous avons accueilli le SSV à la Fédération motocyclisme de Côte d'Ivoire que je dirige parallèlement à mes fonctions. Mais depuis le mois de février, ils nous ont dit qu'ils pouvaient voler de leurs propres ailes. Nous les avons laissés partir tranquillement. Je gère beaucoup de crises dans les Fédérations par le dialogue. L'argent et le manque de clarté dans les textes sont les nœuds gordiens des crises. J'agis souvent en accord avec le ministère des Sports», explique Soumahoro Mamadou, président de la Conférence des présidents de fédérations sportives. Le handball, le basketball, la boxe, la randonnée pédestre, pour ne citer que ces entités, sont toutes au bord de la crise de nerfs.

Sanh SEVERIN

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