Jannon Otto ? le nom ne dit pas grand-chose aux observateurs du basket féminin africain.Mais l'Américaine de 25 ans est devenue Ougandaise depuis le 12 février dernier. Avec les Gazelles, elle a pris part à son premier tournoi international lors des qualifications Fiba de la zone 5 pour l’Afrobasket féminin 2023.
La tendance commence à se renverser dans le basket africain. Voir un blanc enfiler un maillot d’une sélection africaine sortait carrément de l’ordinaire. Mais depuis presque dix ans, l’exode des talents se fait dans le sens inverse. La Tunisie avait son son Américain Michael Roll, la Côte Côte d’Ivoire son "Eléphant blanc", Matt Costello. Désormais, l’Ouganda tient sa Jannon Otto. La voir sur le parquet parmi les Africaines était le grand contraste lors des qualifications Fiba de la zone 5 pour l’Afrobasket féminin. Une compétition qui s’est déroulée du 14 au 19 février, en Ouganda.
Jannon Otto a tenté d’apporter son expérience chez les Gazelles. Point tétanisée par sa première puisqu’elle venait de fouler le sol africain une semaine auparavant, elle a réussi à laisser cette une marque indélébile. Otto s’est parfaitement intégrée dans la sélection ougandaise. Même si les Gazelles n’ont pas décroché le billet qualificatif au Mondial 2023. Elles ont en effet, perdu devant l’Egypte 74-65, en finale. N’empêche, Otto a figuré dans le 5 majeur du tournoi.
«Elle a donné à l'équipe une présence sur les parquets à la fois en défense et en attaque. Mais surtout, elle a fait des Gazelles une véritable menace offensive», s’incline l'entraîneur adjoint, Mavita Ali.
L'Ouganda a certes perdu son match d'ouverture contre le Kenya, champion en titre (53-61) mais Otto a sonné la révolte contre l'Égypte dans le deuxième match en marquant marquant 27 points et pris 14 rebonds. Avec une telle polyvalence, elle a été sans conteste l'atout des Gazelles. À la fin des éliminatoires, Otto émargeait à hauteur de 18,3 points par match.
Pas donc étonnant pour l'entraîneur principal Alberto Atuna, qui la laissait quasiment terminer les rencontres. A preuve, l’Américaine de 25 ans disputait en moyenne 36 minutes sur les 40 minutes qui sanctionnent un match de basket. «J'ai été chaleureusement accueillie par toute l’équipe. J'ai hâte de rejoindre à nouveau le groupe», s'impatiente Jannon Otto, pensionnaire de Musel Pikes, dans le championnat luxembourgeois.
Ce sera pour bientôt étant donné que l'Ouganda a reçu une wild-card pour participer à l'Afrobasket féminin en juillet.
Jim CEESAY
