La 34ème Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2023), qui s’est tenue en Côte d’Ivoire du 13 janvier au 11 février dernier, a suscité un engouement historique. Plus de 100 chaînes de télévision et radio internationales l’ont couverte, réunies au sein d’une délégation de 5 000 médias accrédités. Avec plus de 2 milliards de téléspectateurs cumulés sur 173 pays touchés, elle fut, selon la CAF, la Coupe des Nations la plus regardée de l'histoire. Cette compétition a aussi suscité l’intérêt des marques en mobilisant 50% de sponsors en plus par rapport à 2021, selon le média Pulse. Ces statistiques témoignent de l’intérêt que suscite le football sur le continent.
Pour autant, l’industrie du sport demeure encore sous-développée et confrontée à de nombreux défis. Selon l'OECD Development Matters, l’industrie sportive à l’échelle du continent africain, ne représente que 0,5 % du PIB (vs 2% dans le monde), alors que le sport pourrait jouer un rôle crucial aussi bien dans le développement social et économique des villes et pays que dans l’inclusion économique et sociale des africains.
Le sport en Afrique, un secteur économique en plein essor
L'économie du sport passe avant tout par les infrastructures, fondement des transactions économiques autour. Or, pour l'heure notre continent est limité; ses infrastructures sportives n’étant pas uniformément réparties. Les pays les mieux dotés en installations sportives sont l’Afrique du Sud, l’Égypte et les pays du Maghreb tandis que de nombreux pays d’Afrique subsaharienne manquent d’infrastructures adéquates. Cependant, force est de constater que des progrès notables ont été réalisés dernièrement. Par exemple, d'importants projets d'investissement ont émergé en Afrique, incluant la construction du Stade olympique de Diamniadio (Sénégal) à hauteur de 156 milliards de FCFA, pouvant accueillir jusqu’à 50 000 spectateurs. Idem pour la Kigali Arena, construite en 2019 et disposant de 10 000 places assises, ce qui en a fait la plus grande arène couverte d'Afrique de l'Est au moment de son inauguration.
Pourtant, l'économie du sport ne s'arrête pas qu’aux infrastructures. Elle inclut aussi le financement des compétitions sportives et des clubs, qui occupent une part prépondérante dans le développement du secteur. À cet égard, il convient de noter la création de la CAF Champions League dotée de 100 millions dollars américains, ou encore l'investissement de 110 millions dollars dans l'académie de football Right to Dream. Ces projets reflètent la diversité de la chaîne de valeur du sport, démontrant l'engagement croissant du secteur privé africain dans cette opportunité majeure.
En outre, les investissements pour stimuler la formation des jeunes et la promotion de ligues professionnelles solides sont désormais visibles sur le continent. A cet effet, le récent investissement d’Omega Sports Holding (OSH), dans le Racing club d’Abidjan, leader de la ligue 1 ivoirienne, est un exemple. OSH ambitionne investir 50 millions de dollars au cours des trois prochaines années, pour soutenir le développement du secteur. Une initiative salutaire quand on sait les talents qui ont émergé des centres de formation abidjanais, à l’image de Simon Adingra ou encore Oumar Diakité, champions d’Afrique 2023.
Malgré les nombreuses difficultés qui empêchent le sport africain de prendre véritablement son envol, il faut reconnaître que des efforts sont consentis pour rehausser le niveau. Ce qui passe aussi par le financement des acteurs et des PME, qui contribue à l’émergence de nouvelles générations de champions, aussi bien sur les terrains que dans la société.
L’inclusion financière, un levier pour le sport en Afrique
Le développement du sport en Afrique ne peut être dissocié de l’inclusion financière. En effet, l’accès aux services financiers est un facteur clé pour permettre aux acteurs du sport de se développer et de prospérer. Les institutions financières digitales jouent un rôle crucial en offrant des solutions de financement innovantes. Grâce à des produits comme l’offre Tik Tak épargne et prêts, Orange Bank Africa contribue à l'inclusion financière des acteurs du sport en leur fournissant un accès rapide et flexible au crédit. Ces prêts peuvent être utilisés pour financer diverses initiatives sportives, telles que la fourniture d’équipements sportifs ou le financement de compétitions locales.
En combinant leurs forces, les acteurs du secteur financier et les athlètes peuvent nouer des alliances, notamment en matière d’accompagnement de projets ou même dans la reconversion professionnelle. Le cas du footballeur Blaise Matuidi est un bel exemple de réinsertion. L’ancien milieu de terrain, reconverti en hommes d’affaires, a également décidé de s’impliquer dans la formation en lançant une académie en République du Congo. A travers cette structure, le champion du monde 2018 souhaite détecter, parmi un millier de jeunes, quarante talents recrutés sur tout le pays, et ce, afin d’en faire des joueurs exceptionnels mais aussi des citoyens responsables, prêts à relever les défis de demain.
De plus, les jeunes sportifs africains, qu’ils soient footballeurs, boxeurs ou athlètes, ont un potentiel immense. Investir dans leur encadrement permet de façonner des sportifs à la hauteur des compétitions internationales et par la même occasion créer une nouvelle génération de champions et d’ambassadeurs. Le partenariat entre la Taekwondoïste, Ruth Gbagbi et Orange Bank Africa est un bel exemple. La banque a décidé non seulement d’accompagner la septuple championne dans sa campagne pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, mais aussi de la soutenir dans la création de sa Fondation, qui milite pour la pratique du sport chez la jeune fille, dans le but de prévenir les violences basées sur le genre. Une association de valeurs qui va bien au-delà de la marque.
L’essor du sport en Afrique est indéniable, mais il reste encore beaucoup à faire. Le potentiel est immense, mais il est crucial de mettre en place des infrastructures adéquates, de soutenir les initiatives privées et de promouvoir l’inclusion financière. Cependant, la question se pose: qui doit prendre l’initiative ? Est-ce le rôle des gouvernements d’investir massivement dans le sport, ou devrait-il y avoir plus d’incitations pour le secteur privé à s’impliquer? Et qu’en est-il de la responsabilité des institutions financières dans la promotion de l’inclusion financière dans le sport? Ce sont là des questions qui méritent d’être débattues. En fin de compte, le développement du sport en Afrique ne sera pas seulement bénéfique pour les athlètes et les fans, mais aussi pour l’économie africaine dans son ensemble. Il est temps de passer à l’action.
Tribune cosignée Orange Bank Africa x Omega sport Holding