La CAN 2021 se déroulera du 9 janvier au 6 février au Cameroun. Une édition très attendue, trois ans après le sacre de l'Algérie en Egypte et le décalage de la compétition d'une année en raison du Covid-19. Véritable fête du football africain, la CAN passionne le plus grand nombre et fait vibrer les fans sur tout le continent. Le tournoi est aussi régulièrement accompagné d'anecdotes et histoires insolites sur et en dehors du terrain. Sports News Africa a choisi de revenir sur quelques-unes d'entre elles, lors des dernières éditions.
Si l'Egypte a remporté cette édition qu'elle organisait, la CAN 2006 a été marquée par une interminable séance de tirs au but. Cameroun et Côte d'Ivoire s'affrontent en demi-finale avec en jeu une place pour aller disputer le titre. Les deux équipes sont à égalité au bout du temps réglementaire (0-0). Les choses semblent se décanter en prolongation avec l'ouverture du score de Baky Koné pour les Eléphants. Mais Albert Meyong Ze lui répond dans la foulée et remet les deux équipes à égalité. La décision se fera donc aux tirs au but.
Et quelle séance vont offrir Camerounais et Ivoiriens. Tous les acteurs vont tour à tour s'élancer et transformer leurs tentatives, mêmes les gardiens Hamidou et Tizié. Après les 22 premiers tirs, Eto’o s’élance pour sa seconde tentative et rate son tir. Drogba se présente à nouveau, prend ses responsabilités et envoie la Côte d’Ivoire en finale de la compétition. Avec 24 tentatives au total, cette séance reste pour l'heure la plus longue de l'histoire de la CAN.
Un match de football peu procurer des sensations folles, mais aussi rapporter un petit peu d'argent. C'est l'improbable histoire qui est arrivée à un téléspectateur du match qui opposait l'Angola au Mali en ouverture de la CAN 2010. Hôte de cette édition, l'Angola se dirigeait vers une large victoire 4-0, à l'entame du dernier quart d'heure de jeu. Le moment choisi par un fan pour miser sur un site de paris sportif en ligne sur une évolution du score et un improbable retour du Mali. Quatre buts à remonter en 15 minutes ? Audacieux.
Pourtant, l'impensable allait se réaliser. Les Aigles du Mali réduisaient le score, avant de finir égaliser dans les derniers instants à 4-4. Un retour légendaire et surtout inédit en phase finale d'une CAN. Si les Maliens pouvaient se réjouir de ce point inespéré, le plus heureux n'était autre que le téméraire parieur. Avec une mise de 5 euros à 1000 contre 1, il a empoché la somme de 5000 euros. Chance ou talent ?
Vainqueur de la Côte d'Ivoire à l'issue de la séance des tirs au but, la Zambie a remporté l'édition 2012 de la CAN à la surprise générale. Emmenés par Hervé Renard sur le banc, les Chipolopolo ont déjoué tous les pronostiques. Sur le podium final, une image interpelle pourtant : ils ne sont que 22 joueurs à recevoir leurs médailles et non 23. Clifford Mulenga manque à l'appel. Et pour cause, il a été exclu pour «raisons disciplinaires» durant la phase de groupes, sans avoir joué le moindre match. Celui qui avait été sacré meilleur jeune joueur africain aux CAF Awards 2007 avait, en compagnie de trois autres coéquipiers, violé le couvre-feu mis en place par le staff zambien.
Une virée nocturne que le petit groupe va payer cher le lendemain. En plus des sanctions financières, ils ont été contraints de s'excuser devant l’ensemble du groupe. Tous l'ont fait, sauf Clifford Mulenga. Face à ce refus, il a purement été exclu du groupe pour le reste de la compétition. Il était alors loin de se douter que ces coéquipiers allaient créer la sensation et se hisser sur le toit de l'Afrique. Depuis, Mulenga a bourlingué dans pas mal de championnats, notamment en Afrique du Sud, sans jamais parvenir à donner la pleine mesure de son talent. La faute à une addiction à l'alcool qu'il finira par reconnaître. «Si je pouvais changer quelque chose à propos de Clifford Mulenga, je n’aurais pas bu autant que je l’ai fait», regrettera-t-il.
Sur le terrain, le Niger a brillamment décroché sa qualification pour la CAN 2013 en Afrique du Sud. Mais, problème : les caisses de la Fédération sont vides. La préparation de l'équipe pour la compétition risque de tomber à l'eau. Face à cette situation, émerge l'idée d'organiser une collecte de fonds, afin que les supporters du Mena et les amateurs de football en général viennent en aide à l'équipe emmenée par Moussa Maazou. La démarche fait sourire dans un premier temps, mais très vite, l'organisation de l'événement se met en place.
Le 4 janvier 2013, le Téléthon se déroule en direct sur la chaîne nationale par la Fédération nigérienne. L'événement est même un succès puisqu'au final 3 millions d'euros, soit près de 2 milliards de francs CFA sont collectés. L'Etat du Niger a contribué à hauteur de la moitié de la somme récoltée. De quoi permettre à l'équipe d'assurer sa préparation, même si au final le parcours s'arrêtera dès la phase de groupes avec deux défaites et un nul.
Après des années à courir après un sacre qui semblait lui échapper, la Côte d'Ivoire a remporté la 2ème CAN de son histoire en 2015. Le tout au bout du suspense lors d'une interminable séance de tirs au but face au Ghana, dont le héros final n'est autre que Copa Barry. Les images du portier ivoirien pris de crampes sont encore présentes dans toutes les mémoires. Alors qu'il vient de repousser la tentative du gardien ghanéen, c'est à lui d'aller se présenter au point de penalty pour la balle du titre. Mais il en est incapable. Allongé, le Portier se plaint de crampes. A côté de lui, l'arbitre assistant Djibril Camara observe la scène. Il remarque que l'Eléphant est en train de simuler une blessure pour ne pas avoir à aller tirer.
«Il avait dit qu’il ne pouvait pas tirer à cause d’une douleur qu’il ressentait à la jambe. Le capitaine ivoirien d’alors, Yaya Touré, voulait tirer à sa place mais le juge central, Papa Gassama, et moi avions refusé parce que c’était impossible», va confier l'officiel sénégalais à L'Enquête, trois ans plus tard. «Je me suis approché de lui pour le convaincre. Je lui ai dit : ''C’est la deuxième fois que vous disputez une finale de Coupe d’Afrique. Vous avez perdu la première. Aujourd’hui, vous faites partie des doyens de l’équipe ivoirienne. Il ne reste qu’un seul tir pour que la Côte d’Ivoire remporte le trophée continental. Il faut que vous preniez votre responsabilité pour tirer le penalty. Si vous marquez le but victorieux, vous serez un héros chez vous. Ce sera aussi l’occasion pour vous de terminer votre carrière internationale en beauté''.» Des paroles qui ont visiblement touché l'orgueil de Copa Barry qui s'est relevé pour aller inscrire le tir au but victorieux.
«Quand il a marqué le but victorieux, il a sprinté lorsque ses coéquipiers l’ont poursuivi. Je me suis dit qu’un blessé ne pouvait pas faire cette course de vitesse. Il voulait nous compliquer la tâche et j’avais eu l’intelligence de ne pas tomber dans son piège», conclura Djibril Camara.