Le dernier titre du Maghreb de Fès (MAS) remonte à plus de dix ans. Les Tigres, vainqueurs de la Coupe du Trône, avaient décroché leur premier sacre africain avant de s'offrir un triplé historique avec la Supercoupe de la CAF. Retour sur l'exploit d'un club qui tente aujourd'hui de retrouver son lustre d'antan.
De notre correspondant au Maroc,
A Fès, on est nostalgique des exploits du Maghreb de Fès (MAS). Le quatrième club le plus titré du Maroc (14 titres, dont 4 Championnats et 4 Coupes du Trône) veut retrouver son lustre d'antan, lorsqu'il luttait encore pour la Botola Pro et s'offrait des Coupes. Car, depuis 2012, aucun titre n'est venu garnir l'armoire à trophées du club qui a connu, entre temps, des hauts et des bas. Si sur le plan national le club reste respecté, il n'avait jamais réussi à inscrire son nom dans une compétition africaine. Une anomalie à laquelle les Fassis mirent fin. Nous sommes en 2011, le MAS participe à la Coupe de la CAF après avoir remporté la Coupe du Trône 2009-2010 au détriment du COD Meknès. Les Fassis sont loin d'être favoris, surtout que le plateau de la Coupe de la CAF se compose d'équipes rompues aux joutes africaines (ASEC, JS Kabylie, Club Africain, Etoile du Sahel...). Pourtant, les Tigres vont surprendre leurs supporters au terme d'un parcours mémorable. Avec une équipe composée de joueurs qui s'illustrent en championnat (Anas Zniti, Moussa Tigana, Hamza Abourrazzouk...), le MAS va éliminer au tour préliminaire les Béninois de l'USS Kraké (5-2 sur les deux matchs). Au tour suivant, les Nigériens de Sahel SC seront leurs victimes (2-1), puis ce sera le tour d'Al Khartoum SC (5-3). En 8e de finale, le MAS affronte les Zambiens de ZESCO. Loin d'être favoris, les Tigres créent la sensation au retour (2-0), après un revers à l'aller (1-0).
A l'époque, les quarts de finale se disputent en deux groupes de 4 équipes. Le MAS, loin d'être rassasié, va dominer le Groupe B avec 4 succès et deux nuls face à la JS Kabylie, le DC Motema Pembe et Sunshine Stars FC du Nigeria. Le buteur Hamza Abourrazzouk s'illustre, tout comme le Malien Moussa Tigana et le jeune Chemseddine Chtaibi.
Qualifiés en demi-finale avec 14 points sur 18 possibles, les Tigres jaunes affrontent l'Inter Luanda en demi-finale. Le déplacement en Angola est un crève-cœur. Le MAS s'incline dans les cinq dernières minutes après avoir mené au score (2-1). Au retour, les supporters voient l'élimination de leur équipe pendant 90 minutes. Mais à la 95e Chemseddine Chtaibi sort une frappe monumentale pour envoyer les Jaunes en finale. L'histoire est en train d'être écrite. Le joueur, contacté par SNA, revient sur cet exploit avec beaucoup de fierté et surtout de nostalgie.
« Toutes les rencontres étaient importantes, en commençant par celles des tours préliminaires, puis celles de groupe. Ce fut aussi le cas, en demi-finale et en finale. Mais à mon avis, le match le plus important était la demi-finale où nous étions sur le point de perdre et de sortir de compétition. Mais ce soir-là, Dieu était avec nous et j'ai inscrit ce but qui nous permet de nous qualifier en finale », raconte Chtaibi.
Ce joueur décisif savoure modestement sa contribution à ce succès. Il met en avant la réussite du groupe dirigé par Rachid Taoussi. « Le but que j'ai marqué a été décisif et important pour l'équipe qui nous a permis de nous qualifier pour la finale historique, mais son importance est apparue après que nous avons remporté le titre et également gagné la Supercoupe d'Afrique l'année suivante », renchérit l'ancien milieu de terrain.
En effet, en finale, le MAS de Fès s'incline à l'aller face au Club Africain sur la plus petite des marques. Au retour le 4 décembre 2011, les Jaune et Noir, portés par leur public au Complexe Sportif de Fès, parviennent à égaliser grâce au Malien Moussa Tigana. Un but qui permettra aux deux équipes de disputer la séance des penaltys, exercice durant lequel Anas Zniti s'illustre. Le gardien arrête deux penaltys avant de transformer le dernier tir au but décisif pour le titre. Voilà le MAS de Rachid Taoussi sur le toit de l'Afrique. L'une des plus grosses surprises de la Coupe de la CAF.
Pas rassasiés, les Jaune et Noir, vont aller remporter la Supercoupe de la CAF face à l'Espérance de Tunis, à Radès le 25 février 2012. Après l'ouverture du score du buteur Hamza Abourrazzouk, les Tunisiens vont égaliser dans les derniers souffles de la partie (90e+10). Mais une nouvelle fois, le MAS aura les nerfs solides pour s'imposer aux tirs au but avec un dernier penalty transformé par le Sénégalais Mohamed Diop.
Pour l'ancien joueur, ce fut une expérience particulière sur le plan collectif et personnel. Car, « Ces titres que nous avons obtenus ont permis au Maghreb de Fès de réaliser un triplé historique et d'occuper les premières places parmi les équipes marocaines à avoir remporté des titres au niveau marocain et africain ». Mais pour ce footballeur reconverti, « la chose importante que tout le monde ne doit pas oublier est le rôle important joué par le public fassi dans la réalisation de cette trilogie historique ».
Mohamed Hadji