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Achraf Hakimi, récit de l'incroyable fakenews autour de son divorce

Achraf Hakimi et sa femme, Hiba Abrouk, avec qui il est en instance de divorce, sont au centre d'une fakenews qui dure depuis plusieurs jours. Celle-ci a tellement pris d'ampleur qu'elle a touché des centaines de millions de personnes à travers le monde avec comme personnage principal le joueur du PSG, qui aurait organisé ses finances afin de déclarer tous ses biens et sa fortune au nom de sa mère, afin de ne rien avoir à céder à sa future ex-femme.

Achraf Hakimi et Hiba Abrouk.

Un couple vedette avec en personnages principaux un footballeur et une actrice, une idylle qui vire à la séparation avec en toile de fond une fortune et des biens à se disputer : tous les ingrédients étaient réunis pour un cocktail détonnant. Et sans surprise, ça a pris. Et même trop bien pris. A tel point que des médias comme Goal, Marca, 20 Minutes Suisse ou encore des personnalités à l'instar de Francis Ngannou sont tombés dans le piège de la fakenews autour du divorce d'Achraf Hakimi. Car si l'international marocain et sa compagne Hiba Abrouk sont bien en instance de divorce, le récit autour des demandes financières de la mère des enfants du joueur du Paris Saint-Germain est en revanche cousu de fil blanc.

Des pages improbables à l'origine de l'infox

Pourtant, l'histoire a touché des centaines de millions de personnes à travers le monde et continue à se répandre. A l'origine, une information parue sur les réseaux sociaux indiquant qu'Hiba Abouk aurait réclamé la moitié des biens et de la fortune d’Achraf Hakimi, dans la cadre de leur procédure de divorce. Mais, stupeur : elle aurait alors appris que son futur ex-mari ne possédait en réalité aucun bien en son nom, ni d’argent, tous ses biens étant au nom de sa mère. Elle n'aurait ainsi droit à rien de sa part. Il n'en fallait pas moins pour que la toile s'embrase autour de cette « info », la grande majorité saluant « Hakimi le visionnaire » face à vénalité de sa futur ex-femme, uniquement guidée par l'appât du gain. Un thème sur lequel les masculinistes s'en sont donné à cœur joie pour attaquer l'actrice.

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Mais si la grande majorité s'est fait prendre par cette fakenews devenue virale en un temps record, beaucoup d'internautes ne sont pas tombés dans le panneau. Pour les plus curieux d'entre eux, quelques recherches rapides leur ont permis de constater qu'ils ont eu raison de douter. A commencer par les sources reprises par les médias qui se sont fait échos de cette affaire, la rendant donc « crédible » aux yeux de certains.

Derrière ce fake autour du divorce d'Hakimi, trois comptes sur les réseau sociaux en réalité. First Mag, Daily Loud et News 24/7. Le premier, a été présenté comme un magazine français par les médias tombés dans le panneau mais est en réalité il s'agit d'une page notamment active sur Facebook et Twitter et basée en Côte d'Ivoire. Le second, spécialisé dans la musique et notamment le hip-hop, est basé à Pittsburgh en Pennsylvanie. Le dernier enfin louvoie avec une localisation changeante. Un coup en Ouganda, un autre en Grèce notamment, d'après les constatations faites par Sport News Africa en le consultant sur plusieurs jours.

Twitter Blue, le revers de la pastille bleue

Côte d'Ivoire, Pennsylvanie, Ouganda et Grèce, des Etats loin, très loin de l'Espagne, du Maroc et de la Tunisie d'où sont originaires Achraf Hakimi et Hiba Abrouk, ou encore de la France où réside le Parisien. Autant d'éléments qui ont servi à mettre la puce à l'oreille, d'autant plus que les trois pages n'ont pu donner plus de renseignements et n'ont pas indiqué si l'info était d'elles où d'une autre source. A noter que ces trois comptes sont tous certifiés sur Twitter, d'où la fakenews est partie. Un épisode qui met une fois de plus en lumière les nombreuses critiques à l'encontre du nouveau système des certifications, Twitter Blue, mis en place depuis le rachat du réseau social par Elon Musk. Car après vérification rapide, les trois comptes en question ont tous souscrit à un abonnement payant afin d'avoir leur certification et n'étaient donc pas certifiés sous l'ancien version du réseau. La petite pastille bleue a donc eu tout son effet dans cette affaire.

Pour preuve de la viralité de cette infox. A eux trois, avec un seul post chacun, ces comptes ont atteint la barre des 100 millions de personnes touchées en cumulé, uniquement sur Twitter. Ajoutés à cela ce qu'il en est également sur Facebook, Instagram, Tik-Tok et les services de Messageries comme WhatsApp, où la fakenews autour du divorce d'Achraf Hakimi a grandement circulé, pour se rendre compte de l’ampleur qu'elle a pris. Et si depuis, bon nombre de personnes tentent de relayer le fait que cette demande d'Hiba Abrouk était fausse, le mal est déjà fait, une rumeur se répandant toujours bien plus que son démenti.

Un fait impossible, même au niveau du droit

Les plus jusqu'auboutistes sont mêmes allés plus loins pour définitivement clore tout débat sur le sujet et démonter l'argument comme quoi Hakimi a bien pu remettre sa fortune à sa mère. Et ce en s'appuyant sur quelques règles de droit européen, à commencer par le droit français, qui concerne directement l'international marocain. En sa qualité de salarié du Paris Saint-Germain, il perçoit ses salaires et autres primes en France et doit donc obligatoirement posséder un compte bancaire à son nom, comme le prévoit la loi française. Il peut en revanche ajouter le nom de sa mère ou d'une autre personne comme co-titulaire de ce compte, mais son nom figurera toujours sur le compte et il en sera ainsi désigné comme propriétaire. Ce qui, de facto, bat en brèche la thèse selon laquelle toute sa fortune est au nom de sa mère et qu'il a tout prévu pour rien avoir à déclarer.

Vu la viralité de cette infox, difficile d'imaginer qu'elle n'est pas arrivée jusqu'aux principaux concernés. Si Hakimi a lui décidé de ne pas s'étaler davantage, Hiba Abrouk a apporté une réponse à sa manière sur les réseaux sociaux, en publiant sur Instagram une photo de ses deux fils qu'elle a eu avec le latéral parisien, avec en légende : « Ce qui est vraiment important. Mes enfants ». De quoi (enfin) clore le débat ?

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