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Afrique : grosses équipes africaines, pourquoi ça coince sur le continent ?

Les derniers mondialistes africains au Qatar nous avaient sorti des matchs de haut niveau. Régulièrement lors des matchs amicaux, ils se payent le scalp des plus grandes nations de foot. Pourtant sur le continent, face à leurs homologues africains, ils gagnent plus laborieusement où n'offrent pas leur meilleur visage. Quelles raisons à cette disparité ?

Maroc
L'équipe du Maroc, symbole des deux visages offerts par les ténors du football africain.

C’est un constat qui se pose sur le football du continent. Les sélections africaines parviennent à sortir des performances majuscules contre les sélections européennes et sud-américaines de haut rang. On peut citer d’innombrables exemples. Par ordre d’exploit, il y a le parcours du Maroc en Coupe du monde, qui a atteint la demi-finale en battant la Belgique en poule, l’Espagne en 8ème, le Portugal en quart. Avant de se faire éliminer par la France qu’elle aura dominée. On peut aussi parler du parcours jusqu’en 8ème du Sénégal. Mais encore des participations honorables du Cameroun et du Ghana éliminés en phases de poule sans avoir démérité. Le Ghana a offert deux des meilleurs matchs de poule de la Coupe du monde contre la Corée du Sud (victoire 3-2) et contre le Portugal (perdu 3-2), ratant de peu la qualification.

Qui ne se rappelle pas du nul prolifique entre le Cameroun et la Serbie (3-3) et de la victoire des Lions Indomptables sur la Seleção (1-0), de la victoire Tunisienne sur la France (1-0), certes face à des équipes remaniées, mais face à des joueurs de renom tout de même. Ces performances montrent à suffisance les progrès du football africain qui rivalise avec le football mondial. Cela ne constitue plus une surprise. Encore pour appuyer cela, il y a les victoires en matchs amicaux sans bavure du Maroc sur le Brésil 2-1 cette année, et celle du Sénégal sur ce même Brésil (4-2).

Sélections africaines a contrario pas souveraines en Afrique

Mais à côté de ces matchs aboutis contre les meilleures nations mondiales, les rencontres entre nations africaines, celles mettant aux prises les soi-disant ténors et les équipes réputées plus faibles sur le papier, les mastodontes du continent souffrent où montrent de la suffisance. Les dernières performances en date qui rejoignent cette hypothèse sont les deux matchs du Maroc. Les Lions de l'Atlas ont perdu contre l’Afrique du Sud 2-1 pour les éliminatoires de la CAN et fait match nul en amical contre le Cap-Vert (0-0) en amical. Comment ne pas citer le contraste entre les prestations du Sénégal contre le Bénin (0-0) et contre le Brésil 3 jours plus tard (4-2) même si on peut objecter que le Sénégal était déjà qualifié pour la CAN.

Bon nombre de supporters sénégalais ont avoué n’avoir jamais vu un Ismaïla Sarr autant se dépenser, une équipe autant solidaire défensivement qu’offensivement que face au Brésil. Pour le Sénégal il est une constante irréfutable, les Lions sont plus à l’aise contre les équipes non africaines. Problème de motivation ou autre ?

 Lire sur le même sujet : Maroc : Les Lions de l'Atlas ont-ils perdu leur âme ?

Ghana, Cameroun, Tunisie pour confirmer la règle…

Les Lions Indomptables sont en position inconfortable dans les qualifications à la CAN. Ils sont 2èmes (4 points en 3 matchs) à une journée de la fin et courent le risque de ne pas se qualifier. Ce serait un séisme  surtout face au Burundi (3ème, 4 points, 3 matchs) et la Namibie (1ère, 5points, 4 matchs), loin de leur faire injure. Une défaite les éliminerait lors de la dernière journée. Des performances à l’intérieur du continent qui interrogent, si on les compare avec celle du dernier Mondial qatari.

Quid des Ghanéens ? Les Black Stars quant à eux, bien que leaders de leur groupe comptent 9 points après 5 journées, sont talonnés par l’Angola qui compte le même nombre de points. La 3ème place est occupée par la Centrafrique (7 points). Le Ghana alors qu’il pouvait se qualifier lors de la dernière journée a fait match nul contre Madagascar 0-0. Son match contre la Centrafrique à domicile sera une finale. La défaite est interdite sous peine de manquer à la fête du football africain. Cette phase de qualification poussive interroge également au vu de la Coupe du monde du Ghana.

Un syndrome dont les grandes nations sont touchées face à des équipes surmotivées

Les prestations fournies par certaines équipes africaines face aux « petits du continent » comme relevé plus haut défient toute logique. Ne serait-ce pas dû à la motivation de ces équipes surmotivées pour jouer les grands ? Cela peut se tenir. Mais il y a forcément aussi un manque de motivation qu’on ne peut occulter chez certains. Les performances de la Coupe du monde et des éliminatoires sont tellement de niveaux différents. L’engagement quoi qu’on puisse dire diffère.

Certains, pour dédouaner les sélections, soulèvent la qualité des pelouses. Cela ne valait pas pour l’Afrique du Sud contre le Maroc pour ne donner que cet exemple. Et les pelouses ne sont-elles pas les mêmes pour tout le monde ? Il y aussi en Afrique les équipes qui jouent en défense regroupées. Cela est normal vu la stature des équipes comme le Maroc, le Sénégal, l'Algérie ou encore le Nigeria. Pour dire qu’en Afrique de tout temps, les grands ont eu du mal à assumer leur statut. Le Maroc parlait de monter sa suprématie sur le continent. Depuis cette déclaration, ce vœu pieux, les Marocains et Regragui butent sur les réalités africaines. Il y a en outre le facteur chaleur souvent brandi pour expliquer l’irrégularité des performances. Mais pourtant les équipes maghrébines qui dominent le football africain en compétitions interclubs semblent s’en accommoder au vu de leurs résultats à domicile et hors de leurs frontières .

Les questions sont nombreuses, les hypothèses tout autant, personne ne trouve d’explications qui puissent faire l’unanimité face à ces visages contrastées des mondialistes africains soit sur les résultats (Ghana, Cameroun) soit sur les contenus (Sénégal, Maroc). La constante en tout cas demeure que les équipes africaines s’expriment mieux en dehors du continent qu’à l’intérieur. Les adeptes des causes surnaturelles, irrationnelles, et des réalités du continent, comme ils le disent ont de quoi gloser…

 

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