La sélection féminine algérienne a perdu une nouvelle place au classement mondial des sélections féminines de la FIFA, ce jeudi 13 octobre. Ce recul s'explique par une hibernation qui dure depuis plusieurs mois. Sport News Africa a essayé de comprendre.
De notre correspondant en Algérie,
La dernière rencontre de la sélection féminine algérienne remonte au 23 février dernier. Les coéquipières de Sylia Koui avaient fait match nul face à l'Afrique du Sud (1-1) lors du dernier tour des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2022. Pas suffisant pour remonter le score (2–0), concédé une semaine plus tôt à Johannesburg.
Absentes pour le grand rendez-vous africain, remporté par l’Afrique du Sud en terres marocaines, les Vertes ne se sont plus retrouvées. Aucun regroupement n’a été programmé depuis cette élimination précoce.
Suite à cet échec, la sélectionneuse algérienne, Radia Fertoul, n’a pas été prolongée par la Fédération algérienne de football (FAF). À la recherche de son successeur, l’instance nationale n’a toujours pas trouvé l'oiseau rare.
Sans entraîneur et avec aucun objectif à court terme, la sélection algérienne a été contrainte d’hiberner jusqu’à aujourd’hui. Une situation qui déplait au plus haut point à une large partie des joueuses.
Les Vertes ont largement relayé un appel, cette semaine, sur les réseaux sociaux afin d’inciter la FAF à remettre en marche la sélection algérienne. Les échéances internationales arrivent à grand pas et le travail s’annonce difficile pour le prochain sélectionneur.
Cette semaine, les joueuses ont largement relayé un appel lancé par plusieurs comptes Instagram traitant de l’actualité du football féminin local. Ces observateurs privilégiés dont Mehdi H., coach en France et administrateur de la page Les Vertes d’Algérie (@les_vertes), nous ont expliqué leur démarche.
« On a tiré la sonnette d’alarme, a confié le technicien algérien qui a contribué au recrutement de l’ASE Alger Centre l’été dernier. Je suis proche de beaucoup de joueuses de l’équipe nationale. Elles veulent représenter leur pays. La preuve est qu’elles ont largement partagé notre message. Les supporters aussi, de leur côté, veulent voir la sélection féminine au sommet. »
L’année 2023 sera cruciale pour l’avenir de la sélection algérienne à moyen terme. Les Vertes disputeront les qualifications de la Coupe d’Afrique des nations 2024 ainsi que les éliminatoires des Jeux olympiques 2024 de Paris.
Ce retard enregistré dans la nomination d’un nouveau sélectionneur pourrait couter très cher à l’équipe algérienne sur le plan sportif. Les prochaines échéances arrivent à grand pas et un travail de fond devra être fait pour relancer l’équipe.
Plusieurs jeunes pépites, évoluant en partie à l’étranger, sont prêtes à rejoindre les rangs de la sélection algérienne selon nos informations. Il faudra, toutefois, du temps pour le nouveau sélectionneur afin de remettre en marche la machine en intégrant de nouvelles joueuses.
Nous avons contacté plusieurs cadres de l’équipe nationale algérienne afin d’évoquer cette situation. Aucune n’a voulu que son nom apparaisse publiquement mais le constat est le même pour la totalité d’entre elles.
« Encore une fois, rien n’a changé, a soufflé une joueuse qui fréquente la sélection depuis presque dix ans. Des promesses, des discours pour au final un pas vers l’avant et dix autres vers l’arrière. »
Les Vertes veulent retrouver le Centre technique national de Sidi Moussa le plus vite possible afin d’entamer les prochaines échéances. Déterminées à se racheter après l’échec de la qualification à la CAN 2022, elles ont comme principal objectif la qualification aux Jeux olympiques 2024.
« Je suis attristé par cette situation, a indiqué une autre internationale algérienne. Depuis que je suis arrivée en sélection, j’ai vu du changement. Il ne faut pas cracher dessus, mais malheureusement quand on commence à créer quelque chose, nous finissons par tout jeter à la poubelle, aux oubliettes à cause de l’absence de bons résultats. »
Binationale et ayant choisi de porter les couleurs de son pays d’origine depuis très longtemps, une cadre du vestiaire dira : « Énormément de joueuses ont à cœur de représenter l’équipe nationale d’Algérie, mais font-t-ils le maximum afin d’attirer c’est joueuses là ? Non. Si les objectifs n’ont jamais été atteints, lors des dernières compétitions, c’est forcément par le manque de préparation. Les autres équipes nationales font des stages pratiquement à toutes les dates FIFA, nous malheureusement nous persistons encore à délaisser cette sélection. C’est triste de voir ça dans un pays comme l’Algérie, ou le football est le sport national, ou l’engouement à travers ce sport est inimaginable. »
Touabi Juba ARRIS
