Jean-Paul Abalo (47 ans) vit sa seconde année d’entraîneur sur le banc de l’ASKO Kara. L’ancien capitaine des Eperviers, au retour d’un interminable périple en Afrique du Nord avec son équipe, a accepté de faire un bilan à mi-parcours en Coupe de la CAF, avant la réception de Pyramids FC le 8 mars prochain.
L’ASKO Kara va retrouver ce week-end ses habitudes en championnat du Togo, dont elle est le tenant du titre. Invaincue depuis un an et demi, l’équipe de Jean-Paul Abalo vient de rentrer au pays après deux défaites en Coupe de la CAF, d’abord au Maroc contre les FAR Rabats (1-5), puis en Egypte face à Pyramids FC (0-1). L’ex international, ancien sélectionneur adjoint et coach des Eperviers locaux, vit sa première expérience en tant que numéro 1 en club.
Le 26 février, l’ASKO Kara s’est inclinée d’extrême justesse en Egypte, après une lourde défaite au Maroc une semaine plus tôt et un nul contre Future FC lors de la 1ère journée (1-1). Quel bilan faites-vous après ces trois journées ?
Déjà, lors du tirage au sort de la phase de groupes de cette Coupe de la CAF, on avait bien compris que ce serait très difficile face à de tels adversaires. Que ce soit les FAR ou les deux clubs égyptiens, on parle de clubs qui ont des moyens financiers très largement supérieurs aux nôtres. Ils ont des effectifs fournis, des internationaux, l’expérience des coupes d’Afrique, ils sont supérieurs techniquement, physiquement, tactiquement alors que nous, on découvre. L’ASO Kara dispute une phase de groupes pour la première fois de son histoire. Nos chances de qualifications étaient donc très minces. Et pourtant, après trois journées, nous comptons un point. On est encore en vie, et si on gagne notre prochain match, nous aurons encore nos chances. Mais je sais très bien que ce sera très compliqué.
Avez-vous des regrets par rapport aux trois premiers matches ?
Oui. Dimanche, en Egypte, je pense que nous aurions pu espérer un peu mieux, notamment en seconde période. Face au FAR, on ouvre le score rapidement, on fait une bonne première période, mais on s’écroule par la suite, parce qu’on fait beaucoup trop de cadeaux, et on encaisse quatre buts. Et lors du premier match face à Future FC à Lomé (1-1), nous marquons très vite, mais on se fait rejoindre à huit minutes de la fin. On pourrait peut-être avoir deux ou trois points de plus. Mais on apprend. Parfois, l’équipe manque de concentration, elle commet des erreurs, alors qu’elle est capable aussi de montrer des choses intéressantes.
La croyez-vous capable de réaliser l’exploit de se qualifier ?
Nous sommes des compétiteurs, il faut y croire. Beaucoup de choses vont dépendre du match contre Pyramids. Si on gagne, sachant que nous jouerons encore une fois à Lomé face à Rabat, on sera encore en vie. Le but, c’est de mettre le doute à nos adversaires, les faire douter jusqu’au bout. Même si on sait très bien que ce serait un véritable exploit de se qualifier pour les quarts de finale. Et puis, le fait de jouer à Lomé, et non à Kara où notre stade n’est pas homologué pour les rencontres internationales, déstabilise un peu mes joueurs.
« Mettre le doute à nos adversaires »
Pourquoi ?
D’abord parce que nos supporters ne sont pas là. Et à Kara, en championnat, on joue sur un terrain synthétique, alors qu’à Lomé, c’est une pelouse naturelle, comme ce fût le cas en Egypte et au Maroc. Les habitudes ne sont pas les mêmes. Mais il faut s’adapter.
Comment le parcours de votre équipe est-il suivi au Togo ?
Notre qualification pour la phase de groupes a été appréciée. C’est une bonne chose pour le football togolais. En ce qui concerne le traitement médiatique, j’avoue ne pas y faire vraiment attention, mais les joueurs, qui suivent également ce qui se dit sur les réseaux sociaux, me rapportent qu’il y a des critiques assez vives. Moi, je n’y fais pas attention, j’ai l’habitude, cela ne m’atteint pas plus que ça. Et je leur conseille aussi de ne pas trop s’attarder dessus…
Vous serez en fin de contrat à l’issue de la saison. Parvenez-vous à vous projeter vers l’avenir ?
On verra le moment venu. La saison est encore longue, avec un titre national à défendre et au minimum trois matches de Coupe de la CAF. C’est ma première expérience en tant qu’entraîneur dans un club, cela se passe bien, c’est une belle expérience. On fera le point avec les dirigeants, on discutera. J’ai de l’ambition, mais je suis d’abord tourné vers nos échéances à venir…
Recueillis par Alexis BILLEBAULT