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Bénin : huit joueurs gardés à vue pour une affaire de salaires impayés

Huit joueurs de la Jeunesse Sportive de Ouidah ont passé la nuit du jeudi 29 juin 2023 au commissariat du 5e arrondissement de Cotonou. Après cette journée cauchemardesque, l'UNFP et le COSI-Bénin sont descendus sur le terrain pour décanter la situation.

Bénin Huit joueurs en garde à vue salaires impayés
Les huit joueurs gardés à vue au commissariat

Privés de quatre mois de salaire, huit joueurs de la JSO se sont rendus au siège de «Les Bagnoles» société partenaire de leur club ce jeudi 29 juin 2023. Le groupe est allé réclamer pour une énième fois le paiement des arriérés de salaires de l'ensemble des joueurs du club. Ils sont restés au portail de la société de 10h à 22h avant le pire dans la soirée.

«Ils nous doivent 4 mois de salaire et 4 primes de match impayés»

« On était venu à la société les Bagnoles pour réclamer nos droits. Le championnat est terminé depuis le 20 mai 2023. Ils nous doivent 4 mois de salaire et 4 primes de match impayés. On est logé à Ouidah dans un lieu inhabitable. Il n'y a pas d'eau, ni d'électricité et c'est difficilement qu'on arrive à dormir, pas de nourriture. On cherche à rencontrer les autorités du club, ils ne répondent pas. On a alors décidé de venir les rencontrer. La directrice nous avait demandé 72 h pour gérer la situation. Après les 72 h, on est maintenant revenu puisque rien ne s'est amélioré. On attendait la sortie de la directrice quand ils ont appelé la police. On a été ramassé et on a passé la nuit au commissariat », raconte Gilchrist Vanou, gardien de but de la JSO, sur les événements qui ont conduit à la garde à vue.

L'UNFP et la Cosi Bénin en sapeurs-pompiers

Dans la foulée, l'Union nationale des footballeurs professionnels du Bénin a sorti un communiqué pour regretter l'arrestation des joueurs. «Nous déplorons que ces joueurs se retrouvent dans une situation aussi précaire, privés de nourriture et de moyens pour retourner chez eux. Nous appelons les autorités compétentes à prendre des mesures urgentes pour aider ces joueurs à régler leur situation et à garantir que l'ensemble des travailleurs, y compris les sportifs, soient rémunérés en temps et en heure.» Une délégation de l'UNFPB et du syndicat de la COSI-Bénin conduite par son secrétaire général s'est rendue au commissariat du 5e arrondissement de Cotonou pour la libération des joueurs.

« On leur reproche d'aller assiéger Les Bagnoles à une heure tardive »

Auditionnés, les huit joueurs recouvrent la liberté à 17h 04 mais restent sous convocation pour ce jeudi 6 juillet 2023. «J'ai échangé avec le commissaire qui a reçu des instructions du procureur. Le terrain d'entente était de les laisser partir et de les mettre sous convocation pour jeudi prochain. On leur reproche d'aller assiéger «Les Bagnoles» à une heure tardive», a confié à Sport News Africa le secrétaire général du syndicat COSI-Bénin.

Noël Chadaré annonce rencontrer l'ensemble des joueurs de la JSO pour mieux discuter de la situation. «Il faut déplorer les conditions de vie et de travail de nos footballeurs. J'ai échangé avec le président de la JSO qui dit attendre les subventions de l'État. Mais j'ai dit non, une équipe de football c'est une industrie. On ne peut pas attendre l'État. Nous allons préparer la suite pour qu'ils rentrent en possession de leur droit», assure-t-il.

Au Bénin, plusieurs clubs du championnat professionnel sont épinglés comme débiteurs insolvables. Alors que les joueurs crèvent de faim, les clubs comptent sur les subventions de l'État pour payer les salariés. Une porte sans sortie puisqu'un grand flou est entretenu sur les subsides accordés aux équipes le 28 avril dernier.

Rachidi DOSSA

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