Si le championnat professionnel de football saison 2022-2023 a connu son épilogue le 25 juin dernier, certains clubs sont secoués par des histoires de salaires impayés ou de ruptures de contrats des employés. Alors que l'UNFPB s'est érigée en défenseur des intérêts des joueurs, les entraîneurs évincés se sont eux, tournés vers la FIFA.
Au Bénin, les vacances de certains joueurs et entraîneurs rythment avec vie sans salaire ou rupture abusive de contrat. Une dizaine de clubs sont épinglés comme débiteurs vis-à-vis des joueurs. Le cas le plus connu est celui de la Jeunesse Sportive de Ouidah dont huit joueurs de l'équipe partis réclamés 4 mois de salaire et 4 primes de match impayés auprès de la société partenaire ont été gardés à vue dans la nuit du 29 au 30 juin 2023 avant d'être finalement relaxés. Certes la situation n'est étrangère aux observateurs avertis car tout au long de la Super Ligue Pro, les mythiques clubs Dragons FC, Requins FC ou Buffles FC ont été secoués par les problèmes de paiement de salaires des employés.
L'UNFPB à fond dans les revendications
L'Union Nationale des Footballeurs Professionnels du Bénin s'investit beaucoup dans l'affaire pour défendre les intérêts de ses joueurs. Sur le cas de la JSO, le syndicat a déposé une plainte à la directrice générale du travail. Sur le banc des accusés, Innocent Atindehou et Rodrigue Guezodje respectivement président de la JSO et représentant de Canal Sports S.A, société gérant le club. « Au cours du championnat, les joueurs blessés ou malades sont laissés-pour-compte foulant aux pieds les points 5.2 et 5.3 de l'article 5 dudit contrat. Aussi pour avoir fait grève pour réclamer leur salaire, ils ont subi des défalcations sur salaire. Nous dénonçons cet état de choses et appelons la direction du travail à s'auto-saisir dudit dossier afin que justice soit rendue », peut-on lire dans la plainte signée Romuald Boco, ancien international béninois et président de l'UNFPB.
Le syndicat serait même aller loin pour saisir la Fédération internationale des associations de footballeurs professionnels (FIFPro) sur la situation. « En réalité, on n'est pas encore prêt au Bénin. Le championnat est terminé, pourquoi ne pas payer les joueurs ? D'autres clubs ont attendu les subventions de l'État et maintenant ils ont commencé par courir. La JSO, quand tu vois les conditions de vie, ça fait pitié », confie à Sport News Africa Iskil Gambari, délégué à l'organisation adjoint du syndicat.
Quand la FIFA rend justice aux entraîneurs congédiés sans juste cause
Pour rupture abusive de contrat, Tiasse Koné entraîneur des gardiens de but à OFMAD-SAD FC a saisi le tribunal de football de la FIFA. Rendant sa décision sur le litige, la chambre du statut du joueur a sommé Ofmas Sad FC de « payer 6 800 000 FCFA (10,3 mille euros) en termes d'indemnité au coach ivoirien pour rupture de contrat sans juste cause sous 45 jours ». Le club risque également une interdiction de recrutement de joueurs et un transfert du dossier vers la commission de la FIFA en cas de non-respect du délai ci-dessus mentionné.
A la suite de Tiasse Koné, Yelato Silué encore un ivoirien débarqué à la tête des Requins FC à l'issue de la saison a également porté plainte. « La plainte a été déposée à la FIFA pour rupture unilatérale abusive de contrat », a confié à Sport News Africa, Mawuli Avorgah représentant légal et mandataire du coach Yelato Silué. Les Rouges et Blancs pourraient faire les frais d'une condamnation de la FIFA si les arguments du club pour justifier le limogeage ne sont pas convaincants. Si le club a reçu une deadline de 16 juillet pour se justifier, « la présente affaire devrait être soumise, le cas échéant, au Tribunal du Football, dans le courant de la semaine du 14 septembre 2023 », a notifié aux deux parties la chambre du statut du joueur dans sa correspondance en date du 26 juin 2023.
Rachidi DOSSA