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Le football camerounais est en deuil. Emmanuel Kundé, l’un des plus grands défenseurs de l’histoire du continent, s’est éteint ce vendredi 16 mai 2025 à l’âge de 68 ans, des suites d’une longue maladie.
Le football camerounais vient de perdre l’une de ses plus grandes figures. Emmanuel Kundé, monument du sport roi en Afrique, est décédé ce vendredi 16 mai 2025 à l’âge de 68 ans, des suites d’une longue maladie. Défenseur central rugueux, mais élégant, Kundé aura marqué de son empreinte l’histoire du football camerounais et africain, tant par ses exploits sur les terrains que par son engagement après sa carrière de joueur.
Une légende du football africain
Difficile de parler des grandes heures du football camerounais sans évoquer le nom d’Emmanuel Kundé. Solide dans les duels, précis sur penalty, infatigable sur le terrain, il est l’un des symboles de la génération dorée des Lions Indomptables des années 1980 et début 1990. Avec 127 sélections en équipe nationale entre 1978 et 1992 et 15 buts inscrits, il a participé à l'écriture des plus belles pages de l’histoire des Lions Indomptables.
Deux fois vainqueur de la Coupe d’Afrique des Nations (1984 et 1988), il entre définitivement dans la légende lors de la CAN 1988 au Maroc, où il inscrit l’unique but de la finale contre le Nigeria sur penalty. Deux ans plus tard, il est de l’épopée mythique du Cameroun à la Coupe du monde 1990 en Italie, où les Lions atteignent les quarts de finale, une première pour une nation africaine. Il marque là encore un but capital contre l’Angleterre, sur penalty, dans un match resté dans les mémoires malgré l’élimination après prolongation (3-2).
Un parcours riche en club
C’est au Canon Yaoundé qu’Emmanuel Kundé fait ses débuts professionnels. Avec le mythique club de la capitale, il remporte six titres de champion du Cameroun (1977, 1979, 1980, 1982, 1985, 1986) et trois Coupes du Cameroun (1978, 1983, 1986). Il s’illustre également sur la scène continentale avec deux victoires en Coupe d’Afrique des clubs champions (1978, 1980) et une Coupe des vainqueurs de coupe (1979), avant d’échouer en finale de cette dernière en 1984 face au club égyptien d’Al Ahly.
En 1987, il tente l’aventure européenne avec le Stade Lavallois, en première division française, où il dispute 14 rencontres. Il est classé onzième au Ballon d'Or africain cette même année. La saison suivante, il rejoint le Stade de Reims, où il joue 32 matchs et inscrit trois buts. De retour au Cameroun, il évolue avec Prévoyance Yaoundé, avec lequel il gagne une Coupe du Cameroun en 1990, puis termine sa carrière à l’Olympique Mvolyé, ajoutant une dernière Coupe nationale à son palmarès en 1992.
Une reconversion réussie comme entraîneur
Après avoir raccroché les crampons, Emmanuel Kundé ne s’est jamais éloigné des terrains. Il entame une carrière d’entraîneur dès la fin des années 1990. D’abord au Canon Yaoundé, où il réussit à sauver le club de la relégation, puis à l’US Bitam au Gabon, où il signe l’un de ses plus grands exploits en tant que coach. Sous sa houlette, l’AS Bitam réalise un doublé Coupe/Championnat en 2003, accédant pour la première fois à la Ligue des champions africaine. En 1999 déjà, il avait offert à ce club gabonais la Coupe nationale.
Revenu au Cameroun entre-temps pour entraîner le PWD Bamenda, qu’il fait monter en première division, il retourne à Bitam pour une deuxième aventure couronnée de succès : vice-champion du Gabon en 2005, puis un nouveau doublé Coupe/Championnat en 2010. Il devient ensuite directeur technique du club, supervisant notamment un parcours jusqu’aux seizièmes de finale de la Ligue des champions africaine en 2011.
Une empreinte indélébile
Plus qu’un simple joueur, Emmanuel Kundé fut une source d’inspiration pour plusieurs générations de footballeurs camerounais et africains. Son engagement, sa rigueur et son professionnalisme, que ce soit sur ou en dehors du terrain, en font l’un des plus grands noms des défenseurs du continent. Ballon d’Or camerounais en 1985, il restera pour toujours dans les cœurs comme l’un des piliers du football camerounais. Sa disparition laisse un vide immense.
