Contacté par Sport News Africa, un expert du football camerounais, a accepté de revenir sur les 21 cas de fraude sur l'âge au sein de la sélection des U17 qui doit prendre part au tournoi UNIFFAC de la catégorie. A condition de garder l'anonymat, il décrie la communication de la Fédération camerounaise de football.
« Une Fédération n'expose jamais ses athlètes même s'il y a des preuves. Malheureusement, les enfants ont été condamnés dans cette affaire. » Ces mots sont ceux d'un expert du football camerounais contacté par Sport News Africa, afin de faire la lumière sur ces 21 cas de fraude sur l'âge parmi les joueurs de la sélection U17, qualifiés de « tricheurs » par la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) dans un communiqué signé par le porte-parole de l'instance.
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« Vous n'avez pas entendu la Fecafoot venir soutenir Onana pendant son affaire de dopage ? », s'interroge t-il avant d'enchaîner : « J'espère que certains d'entre vous savent qu'après ce communiqué, la fédération est censée envoyer les noms de ces tricheurs coupables de fraude sur l'âge aux organismes appropriés, y compris la FIFA, pour des sanctions proportionnées ? ». D'après notre source, échouer aux IRM, qui consistent à des radiographies du poignet, ne se traduit pas automatiquement par une tricherie sur l'âge comme le proclame la Fédération camerounaise.
« La FIFA et la CAF ne qualifient jamais ceux qui échouent à l'IRM de tricheurs. Ils disent simplement qu'ils ne sont pas éligibles. Tant de facteurs peuvent faire en sorte qu'un mineur soit au-dessus de la limite d'IRM recommandée par la FIFA. Le plus souvent, ceux ci-dessus sont dépassés, mais ce n'est pas une règle. Il y a tellement d'exceptions » , insiste-t-il. Et pour preuve, il s'appuie sur le cas de Fabrice Ndzie, ancien capitaine des U17 du Cameroun, vainqueurs de la CAN 2019 en Tanzanie. « Il a disputé trois tournois UNIFFAC et deux CAN. Il a laissé la catégorie cause de son âge sur son passeport. L'IRM n'est donc pas un indicateur exact de tricherie d'âge ».
Selon les lois de la FIFA ainsi que l'état civil du Cameroun, toute personne accusée de tricherie sur l'âge est liée à des procédures légales et administratives pouvant se terminer par des amendes et des suspensions. Leurs noms doivent être envoyés à la commission d'éthique de la FIFA pour d'éventuelles enquêtes si la Fecafoot lutte vraiment contre la triche sur l'âge. « Aujourd'hui, nous identifions ces 21 enfants dont nous avons publié les noms comme des tricheurs. Qui croira leur âge en Europe demain. Si la Fédération a la preuve qu'ils ont triché comme mentionné dans le communiqué, elle devrait être poursuivie car il s'agit d'une infraction pénale », conclut-il, estimant que compte tenu du nombre de cas évoqués, l'instance ne pouvait pas ne pas être au courant.