Ancien joueur historique du Wydad Casablanca et ex sélectionneur des équipes A’, Olympique et moins de 20 ans, Hassan Benabicha se montre relativement confiants sur les chances des Lions de l’Atlas de réaliser une bonne Coupe d’Afrique des Nations en Côte d’Ivoire.
Depuis la quatrième place obtenue lors de la Coupe du Monde 2022 au Qatar, le Maroc est présenté comme un favori de la CAN. Partagez-vous cet avis ?
Oui. Il l’est, comme le sont le Sénégal, le tenant du titre, la Côte d’Ivoire, le pays organisateur, l’Algérie, ou l’Egypte. Je pense aussi au Cameroun, au Nigeria et à la Tunisie, qui ont des ambitions. Avec la Coupe du Monde qu’il a réalisée, le Maroc est évidemment très attendu. Mais il ne faut pas oublier que les sélections nord-africaines éprouvent très souvent des difficultés en Afrique subsaharienne, en raison de la chaleur, de l’humidité, parfois de l’état des pelouses. C’est toutefois un peu moins le cas pour la Tunisie et l’Egypte, dont plusieurs internationaux évoluent dans le championnat local et ont donc l’habitude des matches de compétitions africaines de clubs en Afrique subsaharienne.
Ce qui n’est pas tout à fait le cas du Maroc…
En effet. Il y a plusieurs binationaux nés en France ou aux Pays-Bas et qui ont moins de repères dans cette partie du continent africain. Mais on a vu, lors de la victoire en Tanzanie (2-0) au mois de novembre dernier en qualifications pour la Coupe du Monde, ou en amical en Côte d’Ivoire en octobre (1-1) que les Lions savaient voyager.
Au Qatar, le Maroc avait bâti ses succès, notamment contre la Belgique (2-0), l’Espagne (0-0, 3-0 aux t.a.b) et le Portugal (1-0) en misant sur le contre, face à des adversaires présumés plus forts. Un tel scénario est-il envisageable en Côte d’Ivoire ?
Non. Le Maroc affrontera la RD Congo, la Tanzanie et la Zambie, il est non seulement le favori du groupe, mais aussi de la CAN. Je pense que les Lions chercheront à jouer leur jeu habituel, à attaquer. Je n’imagine pas trop qu’ils adoptent une position défensive face à des adversaires moins forts qu’eux sur le papier.
Quel regard portez-vous sur Walid Regragui, le sélectionneur marocain ?
Il fait vraiment de l’excellent travail. N’oubliez pas qu’il a été nommé trois mois avant le Mondial ! Depuis le Qatar, la sélection a confirmé son statut. Elle s’est qualifiée pour la CAN, a battu le Brésil (2-1) et le Burkina Faso (1-0) et fait match nul en Côte d’Ivoire (1-1) en amicaux. Regragui est un très bon coach, ambitieux et pragmatique, il sait ce qu’il fait. Il a envie de gagner cette CAN, mais il sait que ce sera compliqué, que d’autres sélections ont la même ambition.
Avant de penser à un éventuel second titre après celui de 1976, il faudra d’abord sortir du Groupe F. Que pensez-vous des trois adversaires des Lions de l’Atlas ?
La RD Congo a redressé la situation ces derniers mois, alors qu’elle avait très mal débuté ses qualifications pour la CAN. C’est une bonne équipe, avec des joueurs expérimentés et je pense que la RDC est un outsider de la compétition. La Zambie me fait bonne impression. Elle est habituée aux phases finales et elle a fait de bons matches ces derniers mois, notamment contre la Côte d’Ivoire. Quant à la Tanzanie, elle progresse. On le voit avec les résultats de ses clubs dans les deux coupes d’Afrique.
Alexis Billebault