Le Mali et le Burkina Faso vont s’affronter ce mardi 30 janvier à Korhogo pour la seconde fois de leur histoire en phase finale de la CAN, après l’épisode de 2004 en Tunisie (victoire des Aigles 3-1). Cédric Kanté, l’ancien international malien (43 sélections entre 2001 et 2012) et qui couvre le tournoi pour Canal + International, s’attend à un derby très indécis.
Oui, et cela devrait de nouveau être le cas mardi soir. Les deux pays sont proches géographiquement, mais pas seulement. C’est un duel fratricide, qui va se jouer dans un autre pays très proche, et où vivent de nombreux maliens et burkinabè.
Franchement non. Vous me direz que le Burkina Faso s’était classé à la quatrième place en 2022 au Cameroun, alors que le Mali avait échoué en 8e de finale. Sur ce que les deux équipes ont montré au premier tour, il n’est pas facile de se faire une idée précise. Elles ont montré des choses intéressantes, mais sans jamais donner l’impression de maîtriser un match du début à la fin. Le Mali, par exemple, a fait une bonne seconde période contre l’Afrique du Sud (2-0). C’était plus équilibré contre la Tunisie (1-1), alors que le Burkina Faso a fait un très bon match face à l’Algérie (2-2) mais a pris une leçon face à l’Angola (0-2). J’ai le sentiment que ces deux équipes ne sont pas encore à leur meilleur niveau.
Les Aigles n’ont encaissé qu’un but au premier tour, ce qui est effectivement le signe d’une bonne assise défensive. Mais il doit faire mieux dans les transitions, dans le dernier geste. Le Mali a toujours eu la réputation d’avoir des qualités techniques. Il les a toujours, mais on ne les a pas assez vues au premier tour. Or, s’il veut passer face au Burkina Faso, il devra faire un gros match.
Il essaie des choses, il tente, car je crois qu’il n’est pas totalement satisfait de ce qu’il voit. C’est d’ailleurs un peu le cas des Maliens, qui restent un peu sur leur faim. On sent que cette équipe à un vrai potentiel, mais elle ne l’a pas encore totalement exprimé.
Oui, dans ce domaine, elle a du répondant. Pourtant, les équipes souffrent beaucoup de la chaleur, de l’humidité. Les joueurs sont forcément fatigués, mais ils auront eu six jours entre le match face à la Namibie (0-0) et celui de mardi. Il n’y a pas de blessés à déplorer. L’aspect physique sera important contre les Etalons. Il faut s’attendre à un match intense, avec de l’engagement. Ce sera ouvert. Le Mali a échoué lors des deux dernières CAN au stade des 8e de finale, et cela avait été vécu comme des échecs. Il a la possibilité de se qualifier et de rencontrer la Côte d'Ivoire à Bouaké samedi, pour un autre grand derby.
Alexis Billebault