La Côte d'Ivoire va ouvrir le bal de sa Coupe d'Afrique des nations face à la Guinée Bissau ce samedi 13 janvier au Stade Alassane Ouattara d'Ebimpé. Devant leur public et portés par des millions de supporters, les Eléphants n'ont d'autre choix que d'aller au bout pour soulever le trophée au soir du 11 février. Mission que va tenter de relever Jean-Louis Gasset et son commando, face à une armée de prétendants.
De notre envoyé spécial à Abidjan,
« C'est le challenge le plus important de ma vie » : les mots résonnent. A la veille du coup d'envoi de la CAN 2023 et de l'entrée en lice du pays hôte, Jean-Louis Gasset prend la mesure du défi qui se dresse devant lui. Sélectionneur des Eléphants, il doit mener ses troupes au sacre continental à domicile, 40 ans après la dernière CAN organisée sur le sol ivoirien. Et si la compétition a été rebaptisée « CAN de l'hospitalité », les fans des Eléphants entendent voir la sélection fanion triompher le 11 février, soir de la finale, après avoir dompté tous leurs adversaires.
Un vœu pieux, mais aussi une pression sur les épaules de l'entraîneur de 70 ans. « J'ai connu pas mal de choses, mais là je découvre une nouveauté, une pression supérieure. J'ai envie de réaliser le rêve de tout un peuple », a-t-il souligné en conférence de presse. Pour tenter de mener à bien sa mission, le Français est allé s'inspirer et prendre conseil auprès de techniciens chevronnés du football africain, lui qui connaît sa première expérience sur le continent depuis qu'il a pris les commandes de la Côte d'Ivoire.
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« Je suis entouré de gens qui ont l'expérience de l'Afrique, qui m'apprennent, qui ont gagné la CAN. J'ai mis tous les atouts de mon côté, j'ai rencontré les plus grands qui ont gagné en Afrique pour qu'ils me préviennent de ce qui peut arriver », a-t-il confié. « Mais le football reste le football et demain il y aura un terrain et deux équipes. La meilleure gagnera et j'espère que ce sera la Côte d'Ivoire. » Des mots qui se veulent prévenants, alors que la concurrence risque de faire rage lors de cette édition de la CAN, qui voit de nombreuses équipes prétendre au titre. Sénégal, Maroc, Egypte, Algérie, pour ne citer qu'eux, sont autant de sérieux concurrents à la Côte d'Ivoire dans cette course au Graal.
Pour idéalement lancer sa CAN, quoi de mieux qu'un succès sur la Guinée Bissau, adversaire à la portée des Ivoiriens ? Mais là où beaucoup d'observateurs voient déjà match gagné pour les Eléphants, Jean-Louis Gasset appelle à la prudence. « C’est une équipe qui a battu le Nigeria en poules (durant les éliminatoires de la CAN, ndlr). On vient de regarder leurs derniers matchs. Ils ont un joueur comme Mama Baldé. Ils ont également des joueurs extérieurs rapide (…) C’est une équipe qui aime subir et contrer. Ils sont très dangereux sur les contres », a prévenu Gasset. D'autant plus que pour ce match d'ouverture, il ne pourra pas compter sur deux de ses armes offensives, Sébastien Haller et Simon Adingra.
« Sébastien Haller et Simon Adingra ne seront pas dans le groupe. Je suis très objectif mais il faut les laisser revenir tranquillement. Il reprennent bien, le temps qu’on leur a donné pour revenir sera respecté sans problème », a fait savoir l'ancien adjoint de Laurent Blanc, qui se veut optimiste pour récupérer ses deux atouts pour le match suivant. En revanche, il pourra compter sur Seko Fofana, de retour en force après avoir connu une période de retrait. Une situation qui a donné lieu a de nombreux débats au sein des supporters autour de la gestion du cas du milieu de terrain d'Al-Nassr.
Mais depuis qu'il a effectué son retour en sélection, l'ancien Lensois fait l'unanimité. « Quand il vient, il doit apporter le plus car les gens savent qu'on s'est arrangé une ou deux fois, donc ils le regardent différemment... Et puis, il y a le match contre le Maroc (1-1, le 14 octobre, ndlr). Là, il te porte l'équipe. À l'entraînement, il joue à 100 à l'heure, il est agressif, donne le tempo. Franck Kessié, Ibrahim Sangaré, ce sont des sacrés joueurs mais avec lui, c'est un plus. Ce sont mes monstres au milieu », s'est-il réjoui.
Un trio qui sera attendu au moment d'entrer de plain-pied dans cette CAN 2023 qui s'annonce relevée. Dans un pays où l'adage « on gagne, ou on gagne » n'a jamais aussi bien pris son sens, les Eléphants et Gasset savent qu'ils n'ont d'autre choix que la victoire pour ne pas déjà gâcher la fête.