Le milieu de terrain de 30 ans (2 sélections), Abdoulaye Doucouré a émis son souhait de se concentrer sur son club (Everton), après une première mauvaise expérience dans le nid des Aigles du Mali. En multipliant les bonnes performances avec les Toffees, le débat autour de sa présence ou non avec le Mali, à la prochaine CAN en Côte d’Ivoire, est relancée.
De notre correspondant au Mali,
Performant avec Everton, Abdoulaye Doucouré est un des leaders des Toffees. Avec 6 buts en Première League, le milieu de terrain est le plus décisif des joueurs Maliens évoluant dans le secteur médian. Avec 11 buts sans pénalty, depuis l’arrivée de Sean Dyche en février comme coach d’Everton, aucun milieu de terrain ne fait mieux en Première League, selon Opta. Des performances qui font alors de Doucouré, un choix naturel dans la liste du Mali pour la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (13 janvier-11 février). Pour autant, le Mali doit-il faire le forcing auprès d’un joueur qui a émis son souhait de se concentrer sur sa carrière en club au profit de sa nation ? Sport News Africa ouvre le débat.
Pour Alassane Souleymane, expert en communication et ancien membre de la Fédération Malienne de Football sa position est en effet plutôt tranchée sur la question "Doucouré". «Une sélection nationale n’est pas un club où c’est un contrat qui lie les deux parties. Entre un joueur et une sélection, c’est un contrat affectif basé sur le sentiment d’appartenir à une nation, une patrie. On s’engage à défendre l’honneur à travers les couleurs nationales», confie d'emblée l'ancien fédéral. Et d'embrayer ensuite. «Un club peut faire les yeux doux à un joueur, mais c’est au joueur de faire les yeux doux à une sélection nationale. Le Mali est une grande nation au plan du football. On peut faire un appel du pied pour un joueur binational qui peut avoir un autre choix. Une sélection, c’est un Etat, une République, une nation et un pays avec de millions de personnes qui se voient à travers chaque joueur. Donc, on ne force pas quelqu’un (Doucouré) à aimer un pays. Une nation on l’aime, on s’y identifie, ou on ne l’aime pas», martèle ainsi Alassane Souleymane
Si Alassane Souleymane soutient qu'il ne faudrait pas courir derrière un joueur, ce n'est pas cependant le cas pour Souleymane Bobo Tounkoura directeur de publication de l’Agence malienne de presse et de Publicité. Le journaliste estime que la venu de Doucouré e sera que bénéfique pour les Aigles. «Dans le contexte actuel, le Mali a besoin de Abdoulaye Doucouré, vu ces performances en club et titulaire dans le meilleur championnat du monde», fait-il remarquer. Ce dernier ne s'arrête pas là. En bon communicant, il argumente sa thèse. «Est-ce que les autorités doivent faire quelque chose, pour convaincre Doucouré ? Je dis oui. Aller à la CAN, sans un joueur de son statut, peut paraître bizarre, peut susciter aussi beaucoup de questions.»
Les observateurs de l'équipe nationale du Mali ne veulent cependant pas se priver de Doucouré. Du moins, si on se fie à la tendance qui s'est dégagé dans ce débat posé par SNA. Cheick Oumar Konte abonde dans le même sens que son confrère journaliste en disant. «Il faut mettre son orgueil et son égo derrière, et aller convaincre Abdoulaye Doucouré de venir. Il peut apporter un plus par rapport aux autre milieu de terrains actuels», tranche-t-il. «Il est Malien et tout le monde peut se tromper. C’est vrai qu’il est profondément blessé, depuis sa première mauvaise expérience lors du barrage Qatar 2022. Mais Doucouré doit venir pour aider sa nation, son pays.»
Drissa NIONO