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Des sélectionneurs et légendes du football africain ont réagi au tirage au sort de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) Maroc 2025 qui a été effectué lundi à Rabat. Si chacun a une analyse différente des groupes, ils sont néanmoins unanimes sur un point : la CAN au Maroc sera très relevée.
Le suspense est levé. On connaît désormais la composition des six groupes de la CAN 2025 qui se tiendra au Maroc. De Walid Regragui à Serge Aurier en passant par Marc Brys, voici quelques réactions après le tirage au sort.
Pays hôte de la CAN 2025, le Maroc qui sera accompagné du Mali, des Comores et de la Zambie a une pression que les autres pays n’ont pas. Celle d’être à la hauteur des attentes de ses supporters qui n’attendent que la deuxième étoile sur le maillot des Lions de l’Atlas. « Bien sûr, il y a une pression supplémentaire, mais nous n'allons pas nous y cacher, a avoué le sélectionneur Walid Regragui. Cette pression ne pèse pas seulement sur moi en tant qu'entraîneur, mais aussi sur les joueurs. C'est une grande responsabilité, mais nous l'acceptons avec fierté. » Il a ensuite appelé à l'union sacrée : « Il y a des supporters qui rêvent depuis 1976 que ce trophée reste au Maroc. L’union sacrée entre l’équipe et les supporters sera cruciale. Cette pression doit être positive, et même si elle devient négative, nous la gérerons. Nous sommes très motivés et nous avons toutes les conditions pour faire un grand tournoi. Nous respectons toutes les équipes de notre groupe. Tout le monde rêve de gagner, mais avec le talent et la motivation de cette équipe, nous sommes confiants de rendre nos supporters fiers », a-t-il ajouté au micro de la CAF.
Lire aussi : CAN 2025 : le calendrier complet de la phase de groupes
Sélectionneur du Mali, Tom Saintfiet n'a qu'un seul objectif : ramener la première étoile à Bamako. « Je suis vraiment très content de ce tirage. Il n'y a que des bonnes équipes dans cette CAN. On va jouer contre le Maroc, la Zambie et les Comores. Et pour moi, c'est presque un groupe idéal pour nous. On va se préparer et on sera à 100 %. On veut jouer sept matches dans cette CAN, donc aller jusqu'à la finale », a déclaré le technicien belge.
Dans le Groupe B où on retrouve l’Egypte l’Afrique du Sud, l’Angola et le Zimbabwe, Hugo Broos joue la carte de la modestie. Malgré la médaille de bronze des Bafana Bafana lors de la précédente édition en Côte d’Ivoire où les Pharaons ont été sortis en huitièmes, le technicien belge assure que les septuples champions d’Afrique sont les favoris.
« Quand je regarde nos adversaires pour la CAN, je pense que l'Egypte est favorite pour la première place du groupe. Ils n'ont pas été très bons lors de la dernière CAN, ils n'ont pas joué comme tout le monde l'attendait et ils ont été éliminés très vite du tournoi. Mais je pense qu'au cours de la dernière année et demie, ils ont construit une très bonne équipe. Ils ont très bien joué lors des éliminatoires, donc ce sera l'équipe à battre pour la première place », a-t-il déclaré. Sur le Zimbabwe qui est voisin de l'Afrique de Sud, Broos estime qu'il est « tout à fait possible de gagner contre le Zimbabwe en CAN » après les 3 victoires en 4 matchs (1 nul) lors de leurs derniers affrontements. Mais il se méfie de l'Angola : « Pour moi, c’est une équipe que je ne connais pas très bien. Il sera donc très important de bien analyser notre adversaire, l’Angola, et de bien se préparer pour ce match », a confié l'ancien sélectionneur du Cameroun.
Sur une pente descendante depuis la finale de la CAN perdue face à la Côte d’Ivoire, le Nigeria qui n’a plus été champion d’Afrique depuis 2013 arrive au Maroc pour se venger et ramener une quatrième étoile à la maison. Et parlant de revanche, son sélectionneur est mieux placé pour alimenter ce sentiment au sein du groupe : « C’est toujours difficile de gagner la CAN. Il y a 24 bonnes équipes et de très bons coachs aussi. Mais j’ai une équipe revancharde, et je suis revanchard, donc on va bien s’amuser », a promis Eric Chelle.
Joseph Yobo, ancien international nigérian s’attend à des Super Eagles qui vont capitaliser sur leur performance lors de la dernière Coupe d’Afrique des nations : « J’espère que nous allons bien commencer et que nous pourrons poursuivre sur cette lancée jusqu’en finale. Nous nous appuyons sur notre dernière performance à la CAN 2023 et il est temps que nous remettions la main sur le trophée. Je pense que nous avons les joueurs et un nouvel entraîneur formidable pour y parvenir », a déclaré l’ancien défenseur central des Super Eagles. Le Nigeria partage le Groupe C de la CAN 2025 avec la Tunisie, l’Ouganda et la Tanzanie.
Un des assistants du tirage au sort, Aliou Cissé a été interrogé sur le groupe du Sénégal (D) composé de la RD Congo, du Bénin et du Botswana. Pour lui, c’est « Un groupe difficile, car deux de ces équipes, on les connaît. Depuis longtemps, on joue contre elles. L’avantage, c’est que nous les connaissons, et l’inconvénient, c’est qu’ils nous connaissent aussi. Mais je n’ai aucun doute sur la capacité du Sénégal à s’en sortir », a confié au micro de la CAF celui qui a ramené la première étoile au Sénégal en 2021. S'il s'attend à un match « explosif » contre les Léopards, Cissé conseille à Pape Thiaw et les Lions de s'inspirer du dernier parcours en Côte d'Ivoire pour éviter de commettre les mêmes erreurs afin de réussir l'opération reconquête : « Le dernier tournoi a été une expérience enrichissante. Il s’agit maintenant de poursuivre sur cette lancée et d’utiliser notre expérience pour reconquérir le trophée », a-t-il souligné.
De son côté, El Hadji Diouf estime qu’il est obligatoire pour le Sénégal de finir premier de son groupe : « On respecte toutes les équipes, mais franchement, il est à notre portée. On peut le faire, on peut finir premiers, c’est notre objectif. Quand tu es une équipe comme le Sénégal, tu te dois de finir premier de ce groupe et de préparer les prochains matchs », a déclaré le vice-champion d’Afrique 2002.
Dans le Groupe E, on aura l’un des plus gros matchs du premier tour de cette CAN 2025. La Côte d’Ivoire face au Cameroun. Les deux pays crispent l’attention devant le Gabon et le Mozambique. Conscient de la rivalité électrique entre les deux nations, Marc Brys reste tout de même confiant : « Je suis au courant de l’histoire [en parlant de rivalité] qu’il y a entre les deux pays mais on n’a peur de rien. On n’a pas peur d’Eto’o, on n’a pas peur de la Côte d’Ivoire non plus. La seule chose est de nous concentrer sur nous-même et non sur l’adversaire. Bien sûr qu’ils ont gagné la dernière CAN, c’est la Côte d’Ivoire mais on n’a pas peur. On est prêt », a martelé le Belge qui n’a pas épargné son président.
De l’autre côté, Emerse Faé lui est resté calme, promettant une Côte d’Ivoire prête à faire la passe de deux : « Chaque fois qu’il y a un Cameroun – Côte d’Ivoire, c’est toujours une guerre, mais une guerre fraternelle, une guerre d’egos. Les deux nations vont vouloir montrer sur ce match qu’elles sont les meilleures équipes d’Afrique. Le Maroc, demi-finaliste de Coupe du Monde, joue chez lui et vise la victoire. Mais nous, on doit garder notre grinta et notre fighting spirit, sinon on ne passera même pas le 1er tour. Toutes les équipes progressent, même le Mozambique en Chapeau 4 est redoutable. On remet notre titre en jeu avec envie et énergie », a-t-il affirmé avec détermination.
Double champion d’Afrique, Serge Aurier sait ce que les Eléphants doivent faire pour aller au bout : « Bien sûr, c'est [un groupe] difficile. Les matches entre le Cameroun et la Côte d'Ivoire sont toujours intenses. Mais nous ne pouvons pas négliger le Gabon et le Mozambique. Le football africain a beaucoup progressé et chaque équipe représente un défi. Nous espérons sortir de ce groupe. Nous connaissons notre force une fois que nous serons qualifiés, comme nous l’avons montré lors de la dernière CAN. Nous savons ce que nous devons faire pour aller jusqu’au bout », a assuré le latéral droit de 32 ans.
Vous l'aurez donc compris, la CAN 2025 sera très relevée avec des équipes toutes ambitieuses et déterminées à aller chercher le graal. Rendez-vous du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026 pour la 35e édition de la Coupe d'Afrique des Nations.