Le Maroc ne défendra pas son titre au Championnat d’Afrique des nations 2022. Le forfait des Lions de l’Atlas a été constaté ce dimanche 15 janvier. Les Marocains n’avaient pas fait le déplacement en Algérie suite aux incidents diplomatiques entre les deux pays. La Confédération africaine de football (CAF) a ouvert une enquête et les deux nations s’exposent à des sanctions.
Le Maroc est forfait au Championnat d’Afrique des nations (CHAN) 2022 en Algérie. Les Marocains ne se sont pas présentés au Chahid-Hamlaoui, ce dimanche 15 janvier pour affronter le Soudan. Ce qui a acté leur forfait et les expose en même temps a des sanctions de la part de l’instance faîtière du football africain. La Confédération africaine de football (CAF) a ouvert une enquête pour faire la lumière sur les événements qui se sont déroulés lors de la cérémonie d’ouverture. L’Algérie est visée.
Le Maroc risque une lourde amende et 2 ans d’exclusion
Le vendredi 13 janvier, la Fédération royale marocaine de football (FRMF) annonce que le Maroc ne participera au CHAN 2022. «La sélection marocaine de football n'est pas en mesure de faire le déplacement à Constantine dans la mesure où l'autorisation définitive de son vol Royal Air Maroc (RAM), transporteur officiel des sélections marocaines de football, de Rabat vers Constantine n'a pas été confirmée», faisait savoir la FRMF dans un communiqué.
Les relations diplomatiques entre les deux pays n’étant pas au beau fixe, les Lions de l’Atlas n’ont pas pu faire le déplacement. Le forfait des doubles champions sera constaté alors qu’ils devaient affronter le Soudan en match d’ouverture du groupe C. Un forfait qui risque de coûter cher au pays chérifien qui s’expose à une grosse amende et une lourde sanction. L'article 80 du règlement du CHAN stipule que dans ce cas un «forfait déclaré moins de vingt jours avant le début de la compétition finale ou pendant celle-ci, entraînera, outre la perte du droit d'entrée, une amende de cent cinquante mille (150.000) dollars US ainsi que la suspension de l'association concernée pour les deux éditions suivantes du Championnat d'Afrique des Nations, sauf cas de force majeure tel que défini par la commission d'organisation de la CAF».
Cet article pourrait s’appliquer si la CAF ne considère pas l’absence du Maroc est due à un cas de force majeure. Hors, le vendredi 13 janvier, début de la compétition, la FRMF a envoyé son équipe à l’aéroport mais elle n’avait cependant pas pu décoller, faute d’autorisation pour accéder à l’espace aérien algérien. Si certains y voient comme une manœuvre des Marocains pour dissimuler leur boycott, d’autres pensent que c’est une bonne stratégie. C’est le cas de Moncef El Yazghi, chercheur en politiques du sport. «Le Maroc n’a jamais menacé de boycotter la compétition. Il a dit qu’il y participera, mais demandait certaines facilités (logistiques). Tout ça est pris en considération par la CAF. Si certains ont estimé que (ce qui s’est passé à l’aéroport) était du spectacle, pour ma part, j’estime que c’était de l’intelligence et que le Maroc a joué avec toutes ses cartes», a déclaré le chercheur, relayés par H24info.
Pays hôte de ce CHAN 2022, l’Algérie entretien des relations très tendues avec le Maroc. C’est d’ailleurs pour cette raison que les Marocains n’ont pas fait le voyage pour participer à la compétition. Les Algériens ont, en effet, fermé leur espace aérien à tous les vols du pays chérifien. Ce qui, cependant, pourrait être reproché aux Fennecs, c’est le discours du petit fils de Nelson Mandela, Zwelivelile et les chants racistes envers les Marocains. «Luttons pour libérer le Sahara occidental de l’oppression», avait déclaré le Sud-africain, et d’ajouter «n’oubliez pas la dernière colonie d’Afrique, le Sahara occidental».
Un discours qui a été mal vu par le Maroc qui ne tardera pas à répondre. Qualifiant le discours de Zwelivelile de «provocateur et surréaliste», un collectif d’avocats marocains a saisi la commission de discipline de la FIFA pour demander l’exclusion de l’Algérie. Ils accusent les Algériens d’avoir instrumentalisé la cérémonie d’ouverture. Hors l’article 93.2 stipule que : «Pendant la durée du tournoi final, durant la semaine le précédant, et les deux jours qui suivent la finale, aucune réunion ou démonstration religieuse ou politique ne peut se dérouler dans les stades retenus pour la compétition, dans les terrains d’entraînement et dans les locaux réservés à l’hébergement des officiers, arbitres et équipes».
Instance faîtière du football africain, la CAF a ouvert une enquête. «La CAF va mener des investigations pour établir si et dans quelle mesure les déclarations politiques et les événements de la cérémonie d'ouverture du CHAN TotalEnergies Algérie 2022 violent les Statuts et Règlements de la CAF et de la FIFA. Elle fera part de ses conclusions en temps opportun», pouvait on lire sur le communiqué. Elle ajoute : «Les déclarations politiques ne sont pas celles de la CAF et ne reflètent ni un point de vue ou une opinion de la CAF en tant qu'organisation politiquement neutre», conclut l’instance.
La CAF au sujet des propos politiques tenus lors de la cérémonie d'ouverture du Championnat d'Afrique des Nations TotalEnergies Algérie 2022 https://t.co/a4sKnQK3DY
— CAF Media (@CAF_Media) January 15, 2023