Chancel Mbemba a été mis à pied par l'Olympique de Marseille dans un contexte tumultueux avec en toile de fond un désaccord contractuel. Cette décision de la direction phocéenne intervient à la suite d'un incident qui a impliqué le défenseur central et le responsable de l'équipe réserve. Signe révélateur d'une rupture qui semble désormais inévitable entre les deux parties.
Tout est parti après un match de préparation anodin contre le RC Grasse, où Chancel Mbemba se livre à un geste obscène envers Ali Zarrak, directeur de la formation de l'équipe réserve de l'OM, et dédie ce geste au président du club, Pablo Longoria. Selon La Provence, la tension monte après que Mbemba a informé Zarrak de son refus de jouer avec la réserve, affirmant qu'il pourrait être blessé si nécessaire pour éviter le prochain match.
Devant des équipiers et une partie du staff technique, Chancel Mbemba aurait eu un échange houleux avec Zarrak, qui est également adjoint du conseiller sportif de l'OM, Mehdi Benatia, en lui indiquant notamment : « Je te préviens cousin, la semaine prochaine, je ne viendrai pas à ton match de merde où il y quatre heures de route à faire. »
Un échange houleux et des doigts d'honneur
Des propos relayés par le média régional qui n'ont pas été au goût du responsable de l'équipe réserve. Le ton est alors monté, Ali Zarrak répliquant, d'après des témoins de la scène : « Je te préviens Chancel, je ne suis pas ton cousin. Quand tu t'adresses à moi, tu me parles de façon respectueuse, tu m'appelles Ali, pas cousin. D'accord ? » Un avertissement qui n'a pas refroidi l'international congolais qui en a remis une couche. « Tu t'appelles Ali, mais tu es un Africain. Donc, je t'appellerai cousin. Et je t'appelle cousin si je veux », aurait-il poursuivi. La discussion se serait achevée par deux doigts d'honneur lancé par le Léopards : « Tiens, c'est pour toi et ton président (Pablo Longoria, ndlr). »
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Un geste qui a mis le feu aux poudres et a poussé l'état major olympien à prendre une sanction à l'encontre du défenseur qui s'apprête à fêter ses 30 ans, en lui signifiant sa mise à pied. Décision qui intervient dans un contexte déjà tendu, depuis la mise à l'écart de Chancel Mbemba de l'équipe première par le nouvel entraîneur, Roberto De Zerbi. Décision qui a également touché d'autres joueurs comme Jordan Veretout, Pau Lopez, Ulisses Garcia, et Samuel Gigot. Le défenseur congolais, qui vient de boucler sa 2ème saison au club, n'a pas digéré ce traitement et ce, après ses états de service.
L'OM veut vendre le joueur... qui veut partir libre
D'après les informations de L'Equipe, la direction olympienne envisage une sanction d'ordre financière. De son côté, Mbemba pousserait pour se mettre à la faute afin de pousse à son licenciement. Ce qui lui permettrait d'être libre à un an dans la fin de son contrat et ainsi rejoindre le club de son choix. Il serait notamment dans le viseur de formations du Golfe avec à la clé un salaire supérieur à ce qu'il perçoit à l'OM.
Sauf que la position de l’OM est claire : le club ne souhaite pas libérer gratuitement un joueur sous contrat jusqu’en 2025 et espère plutôt tirer profit de son transfert pour faire entrer des liquidités et poursuivre son mercato. D'autant plus que Mbemba à une certaines valeur sur le marché et pourrai rapporter pas moins de 10 à 15 millions d'euros. Une offre de Rennes est sur la table, mais Mbemba ne souhaite pas rejoindre la formation bretonne. Un refus qui crispe la direction marseillaise, alors que le Congolais ne prolongera pas au club. Une situation qui n'est pas sans rappeler les précédents Bouba Kamara ou Pape Gueye, qui ont connu pareille situation, en refusant de signer un nouveau contrat.
Face à ce bras de fer, les supporters phocéens sont partagés sur le traitement réservé à celui qui avait remporté le Prix Marc-Vivien Foé, qui récompense le meilleur joueur de Ligue 1. Ils se demandent surtout quelle sera l'issue de ce feuilleton alors que les deux parties campent sur leurs positions et que des rebondissements ne sont à exclure. Avec une tendance qui semble se dessiner tout de même : le point de non retour a sûrement été franchi.