Depuis près de deux ans le football guinéen traverse une crise. Le processus électoral qui devait aboutir au renouvellement du bureau exécutif de la Fédération guinéenne de football dirigé par Antonio Souaré, n'a pas pu se tenir à cause d'un conflit de leadership. Depuis lors, la crise perdure malgré la mise en place d'un comité de normalisation par la FIFA le 30 novembre 2021. A quelques mois de la fin du mandat du Conor (30 avril 2023), aucune solution de sortie de crise en vue. En dépit de cette situation, des profils émergent quant à la présidence de la Feguifoot.
De notre correspondant en Guinée
Le 12 novembre 2022, les membres statutaires de la Fédération guinéenne de football ont rejeté le projet des nouveaux statuts qui leur était soumis pour approbation. Sur les 60 délégués présents, 13 ont approuvé les textes. 47 ont voté contre, prétextant la non prise en compte de leurs propositions dans l’élaboration de ces statuts. Un échec cuisant pour le Comité de normalisation qui espérait passer à la prochaine étape. Une situation qu’analyse le journaliste sportif Mohamed Cissé. « Certes le bilan n’est pas forcément forcément positif, mais il y a des initiatives qu’il faut saluer », lance-t-il. « 80 articles ont été proposés et 15 ont été rejetés par les membres statutaires. Les membres du Conor ne sont pas parvenus à atteindre l’objectif. Même si de nombreuses autres activités dont la formation pour l’obtention de la licence B CAF ont été effectués. Plus d’une décennie après, à date le Conor n’a pas réussi sa mission », analyse le confrère.
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Arrivé à la tête de la Feguifoot en novembre 2021 pour toiletter les fichiers de l'instance, le comité de normalisation est censé mettre un terme à la crise qui secoue le football guinéen. Force est de constater que depuis la mise en place de cet organe transitoire, une fronde a vu le jour. Les membres statutaires qui ont rejeté les nouveaux statuts ont durci le ton. A l’issue d’une réunion tenue par les 47 membres statutaires samedi, ces derniers ont exigé du Conor de répondre à leurs exigences sous peine de passer à la vitesse supérieure. « Depuis que l’Assemblée a rejeté les statuts jusqu’aujourd’hui, nous n’avons pas le rapport et on ne sait pas ce que le Conor a envoyé à la CAF et à la FIFA », explique Oumar N’diaye porte-parole du collectif des membres statutaires. « Nous allons convoquer une Assemblée extraordinaire pour mettre un bureau provisoire de gestion du football et récuser ce Conor », poursuit le secrétaire Général du club industriel de Kamsar (L1-Guinée). « Si jusqu’au 30 avril ça ne marche pas, nous allons mettre des cadenas au siège de la fédération », prévient Oumar N’diaye.
Qui pour diriger la Feguifoot ?
Face à ces menaces, ce confrère propose des pistes de solution. « Il faut que certains membres du Conor changent leur façon de travailler. Pour le bien de tous et surtout pour réussir la mission confiée », propose Mohamed Cissé.
Le mandat du comité de normalisation prend fin normalement le 30 avril 2023. A quelques mois de l’expiration de ce mandat, l'avenir du football guinéen est plus que jamais incertain. Malgré l’absence d'une date pour la tenue d’une nouvelle Assemblée Générale Elective, des profils commencent à émerger pour la présidence de la Feguifoot.
Louis Camara, le nouveau venu
Président de l’ASM Sangarédi, un club promu en Ligue 1 guinéenne cette saison, Louis Camara est le symbole de la nouvelle génération de dirigeants du football en Guinée. Evoluant dans les hydrocarbures, le PDG de Kamsar Petroleum a été élu manager sportif de l’année 2022 par la presse sportive. Ce dernier ne cache pas ses intentions. Dans un entretien avec des journalistes de la place, Louis Camara avait déclaré que si jamais l’occasion se présentait, il ne s’en priverait pas. Avec le poids qu’il prend dans le milieu sportif guinéen et le soutien dont il bénéficie, il faudra compter sur lui.
Amadou Diaby, le revanchard
Ancien vice-président de la Fédération guinéenne de football, Amadou Diaby va sans doute effectuer son come-back. Condamné dans l’affaire du "Syli gate" qui a mis à nu un système de racket au niveau de l’équipe nationale impliquant l’ancien sélectionneur Paul Put, Amadou Diaby a été blanchi par le Tribunal arbitral du sport (TAS). Et la Feguifoot condamnée à lui payer des indemnités. Discret tout ce temps, Amadou Diaby a depuis quelques semaines fait des sorties médiatiques. Pour certains, c’est une façon de baliser le terrain. Nul doute que c’est en revanchard, que l’ancien vice-président de la Feguifoot va tenter de briguer la présidence de l’instance.
Kerfalla Camara “KPC”, la bonne année ?
Président du Hafia FC (L1-Guinée), Kerfalla Camara “KPC” avait déjà annoncé son intention de briguer un mandat à la tête de la Feguifoot sous l’ère Antonio Souaré. A l’issue d’un bras de fer qui va l’opposer à l’ancien président de la Feguifoot, un compromis va être trouvé et Kerfalla Camara “KPC” va se retirer. Quelques semaines plus tard, ce sera au tour d’Antonio Souaré de quitter son poste, sous la menace de sanction de la Guinée. Plus tard, un Conor va être installé. L’ancien président de la Ligue guinéenne de football professionnel (LGFP) a annoncé sa lassitude, et ne plus vouloir se présenter candidat pour briguer le poste de président de la Feguifoot. Très proche du Conor depuis quelques mois avec lequels il a signé un contrat de sponsoring record du championnat national de lLgue 1 et les sélections nationales, Kerfalla Camara “KPC” représente une alternative. Reste à savoir si le président du Hafia FC va revenir sur sa décision.
Abdoul Karim Bangoura, pour la continuité de Souaré (AKB)
L’ancien international guinéen s’était déjà présenté pour le poste de 1er vice-président sous Antonio Souaré. Suite au retrait de ce dernier, Abdoul Karim Bangoura a retiré sa candidature prétextant partager les mêmes ambitions et visions du football. Proche de l’ancien président Antonio Souaré dont il était le conseiller, “AKB”, comme il est communément appelé, incarne la continuité. Avec la crise actuelle, il pourra bénéficier des soutiens de son mentor.
