Sans véritable génie en attaque, la Côte d'Ivoire peine en ce début de CHAN. Muette face au Sénégal (défaite par 1-0, 1ère journée), l'attaque ivoirienne avait cafouillé alors que se profile le choc face à la RD Congo.
De notre correspondant en Côte d’Ivoire,
Comment rebooster une attaque qui tangue du côté de la Côte d'Ivoire ? Une question qui vaut son pesant offensif. Surtout que pour ce CHAN 2022, les Eléphants ne barrissent pas fort devant. Le fantôme Konaté Karim, meilleur buteur du championnat ivoirien la saison dernière, hante au CHAN . La sélection est en effet orphéline de l'ancien joueur de l'Asec, parti à Salzbourg (Autriche), et de ses 16 buts.
Le sélectionneur Haïdara Souhalio est alors au CHAN avec de seconds couteaux. Sur trois marches disputés à Tunis face à la Libye (1-0), au Cameroun (1-1) et à la Mauritanie (0-3), les attaquants ivoriens ont remué les filets seulement deux fois. La défaite inaugurale contre le Sénégal (défaite par 1-0), n'était que le prolongement des difficultés offensives.
Contre les Lions de la Teranga le 14 janvier 2023 à Annaba où loge le groupe B pour ce CHAN, les Ivoiriens ont touché le poteau, sur une frappe lourde de Konaté en seconde période. Mais, ils n'ont jamais réussi à mettre le ballon au fond des filets adverses. Une prestation symptomatique de la faiblesse de la ligne offensive. Haïdara Souhalio, le technicien ivoirien, a débarqué au CHAN avec seulement deux des sept meilleurs buteurs du championnat. Il s'agit de Ouattara Romaric (Stade d’Abidjan, 6 buts) et Wayou Constant (FC San Pedro, 5 buts).
Romaric est plus un neuf et demi et Wayou un ailier gauche. A ces deux, il faut ajouter Ouotro Patrick (LYS Sassandra, 4 buts) et Kramo Aubin (Asec, 4 buts). Pour le match face au Sénégal, un seul de ces joueurs a débuté la partie à savoir le milieu Kramo Aubin. En pointe, c'est Sankara William Karamoko qui a eu la confiance du coach.
Malheureusement, il n'avait rien montré entre les ballons hasardeux de ses coéquipiers et le manque de liant entre les lignes offensives. «L'attaque ivoirienne n'a pas existé face au Sénégal (1ère journée du CHAN). Elle a manqué de percussion et de réalisme. Les joueurs n'ont pas pris leurs responsabilités. Que ce soit dans le jeu au sol, en profondeur ou sur les balles en l'air, ils ont manqué de gnac», analyse Beugré Yago Eugène. Ce dernier est un ancien joueur de l'Africa Sports, vainqueur de la Coupe des vainqueurs de Coupe en 1992 et de la Supercoupe d'Afrique en 1993.
«L'attaque ivoirienne était inexistante face au Sénégal et donc inefficace. Les joueurs étaient à la recherche de bons ballons. Et pour les rares qu'ils avaient, ils n'en ont pas pas fait bon usage. On peut dire que c'est la faute au milieu de terrain. Car pour qu'une attaque performe, il faut de bons milieux de terrain. Mais là, on a vu un milieu en difficulté à la récupération, à la relance et à la dernière passe », explique, pour sa part, Rash N'Guessan Kouassi, journaliste à la radio nationale.
«Pour le prochain match, il y aura forcément des changements. Parce que nous sommes obligés de revoir notre stratégie, notre façon de jouer. Pour les deux matchs qui nous restent, on n'a pas le droit à l'erreur. Il va falloir mettre les gens qui ont envie d'aller chercher la victoire face à la RDC», annonce Haïdara Souhali. Le sélectionneur national de la Côte d'Ivoire de poursuivre. «Le groupe est un mélange de jeunes et d'anciens. Il y des gens qui découvrent la compétition internationale (comme le CHAN)».
Sauf que sur le banc, il n'y a pas de renard de surface. Il n'y a que des milieux offensifs qui n'ont pas été très performants durant les quinze matches de la phase aller du championnat de Ligue 1. Comme à l'image de Salifou Diarrassouba ou Sidibé Alpha. Difficile donc d'espérer grand-chose, à moins que dos au mur pour sa deuxième sortie au CHAN, ses joueurs ne se transcendent pour passer de pétards mouillés à poudre à canon scié.
Sanh SEVERIN
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