Le football ivoirien n'en finit plus avec les crises. La dernière en date, une affaire d'argent qui oppose les arbitres aux responsables fédéraux.
De notre correspondant en Côte d'Ivoire
C'était (presque) prévisible ! Depuis le jeudi 4 août 2022, les arbitres de football de Côte d’Ivoire et les responsables de la Fédération sont divisés. En cause, les frais de visite médicale d'un coût de 30 mille à payer avant de prendre part aux championnats de la saison à venir.
Tout est parti d'une annonce le jeudi dernier. En effet, alors qu'ils s'apprêtaient à passer les tests médicaux pour l'exercice 2022-2023, les hommes en noir ont reçu, tôt ce matin-là, l'information selon laquelle ils doivent payer la somme de 30.000 Fcfa en vue de participer aux examens médicaux de sélection pour le championnat . Or depuis deux ans, cette visite est gratuite. Dans un premier temps, le président de l'Amicale des arbitres de football de Côte d'Ivoire (Amafci) a cru à des rumeurs infondées jusqu'à ce qu'il se rende compte que cette information émanait bien de la Commission centrale des arbitres dirigée depuis peu par l'ancien footballeur international ivoirien Kalou Bonaventure.
Les arbitres disent niet !
Dans un communiqué rendu public le 6 août, Danon Roland, président de l'Amafci , a dénoncé l'attitude cavalière de la Fédération et demandé aux arbitres de ne pas s'exécuter. «Le Directeur exécutif a invité les arbitres à participer à la visite médicale contre le paiement d'une somme de 30.000 Fcfa par arbitre sans aucune information préalable à l'Amicale des arbitres de football de Côte d'Ivoire. Vu ; depuis deux saisons les arbitres ne paient pas de visite médicale, le coût très élevé de ladite visite... L'Amafci demande à tous les arbitres de rester chez eux afin de donner la possibilité de rencontrer l'institution fédérale pour négocier les conditionnalités de la participation à cette visite médicale en optant pour des propositions convenables », a-t-il écrit.
Dans le même temps, pour contre-attaquer, certains canaux de la Fédération annonçaient que des officiels étaient déjà en train de passer une batterie de tests. Selon une source fédérale que SNA a joint tôt ce matin, près de 120 arbitres sur les 400 ou 500 qui peuvent prétendre diriger un match pour la saison à venir se seraient acquitté du montant de 30 mille Fcfa. Et d'ajouter que « ceux qui refuseront de payer n'officieront pas de matches la saison prochaine ». Jusqu'où ira ce bras de fer? « J'avais une conférence de presse prévue hier soir mais la Fédération m'a demandé d'y surseoir afin de discuter. Il y a quelqu'un au sein de la Commission centrale des arbitres de la FIF qui attise le feu. Nous allons le dénoncer avec la dernière énergie », a confié Danon à SNA. Les jours à venir s'annoncent décisifs.
Sanh Séverin