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Côte d'Ivoire : c'est la fuite des talents en Ligue 1

Pressés de quitter la Ligue 1 pour un meilleur challenge financier, plusieurs joueurs ont déjà cédé aux sirènes étrangères. D'autres sont sur le point de les imiter. La saison de Ligue 1 ivoirienne a pris fin avec le sacre de l'Asec Mimosas, par ailleurs vainqueur de la Coupe nationale.

De notre correspondant en Côte d’Ivoire,

La Ligue 1 ivoirienne risque d'être au rabais avec ledépart massif des talents

Destination Afrique et Europe

Kramo Aubin a été l'un des tous premiers joueurs majeurs de la Ligue 1 à signer chez les Tanzaniens de Simba FC. L'Ivoirien, auteur de 15 buts toutes compétitions confondues et 10 passes décisives en un peu plus de 50 matches, a été transféré pour deux saisons chez les Rouge-Blanc sans aucune indemnité. «Mon contrat est terminé. L’Asec n’a pris aucun sou avec Simba SC avant de me libérer car le président m’a proposé de renouveler et la dernière décision m’appartenait. J’ai opté pour Simba SC car j'étais libre», a confié l'attaquant de 27 ans après sa signature.

Kramo a choisi l'Afrique de l'Est comme un autre de ses coéquipiers en Ligue 1 en l'occurrence Yao Attohoula Kouassi. Le virevoltant latéral droit international ivoirien (2 capes) est quasiment un joueur de Young Africans. Il ne reste que des détails dans les discussions avant d'arborer la tunique de Yanga. Chez les Mimos, la saignée en Ligue 1 pourrait continuer. Coulibaly Souleymane, le défenseur central titulaire indiscutable au CHAN 2022, est en effet annoncé avec insistance chez un club algérien dont le nom n'a pas été révélé quand Zoungrana Mohamed, qui a lui aussi été étincelant en Algérie, est convoité par un Égyptien (Ahly ou Cléopâtre).

Un autre international à savoir le capitaine de LYS Sassandra a, lui, choisi l'Afrique Centrale. Andé Cyrille Habib, c'est de lui qu'il s'agit, a opté pour l'AS Vita. Les termes et la durée du contrat n'ont pas été précisés par son désormais ex-président, Dia Mamadou. Si certains ont choisi l'Afrique, plusieurs joueurs ont donc répondu favorablement aux sirènes de l'Europe. Patrick Ouotro, l'attaquant de LYS Sassandra et de la Côte d’Ivoire au CHAN 2022 en Algérie, a signé à Strasbourg (France) un contrat longue durée.

L'avant-centre de 17 ans (25 matches, 8 buts) attend sa majorité dans quelques semaines pour rejoindre le groupe désormais coaché par Patrick Viera. Des langues se sont déliées pour déplorer cette fuite de talent. «Tous les clubs (de Ligue 1) sont amenés à vendre et acheter au mercato. Nous n'y échappons pas. C'est vrai que c'est une promesse du football ivoirien mais que peut-on faire face à des offres mirobolantes et un projet sportif qui convient?», confie le président Dia, qui a indiqué que «deux jeunes du club ont également signé en Ligue 1 française» sans révéler leurs noms et celui des formations d'accueil. Comme Ouotro, l'ex-défenseur central de l'AS Denguelé Odienné, Ibrahim Doumbia Khalil (22 ans), a choisi l'Europe. Il a signé à l’AB Copenhague en Ligue 2 danoise (D2). La liste n'est pas exhaustive. Mais qu'est-ce qui fait tant courir les footballeurs locaux ?

Les raisons de ces départs

Tous les footballeurs rêvent d'un mieux être. Plus que sportif, les choix des locaux sont guidés par l'aspect financier. A cet sujet, l'ancien coach du Stella Club d'Adjamé, Rigo Gervais ne blâme personne. «Ce n'est pas pour rien que les joueurs quittent précipitamment la Ligue 1 ivoirienne. Un pays comme la Tanzanie attire autant de joueurs de notre championnat car il paie bien. Il y a eu des départs massifs l'an dernier vers cette destination avec Tapé Edinho, Kipré Zunon et ce sera encore le cas durant ce mercato. Le fait est que le salaire moyen en Côte d'Ivoire pour un footballeur c'est 243 euros alors que le plus bas en Tanzanie c'est 4573 euros.  Et ce n'est que le premier palier pour un joueur étranger. Après, il peut se retrouver dès sa deuxième saison à 7621 euros. Vous voyez bien la différence. Ki Aziz, l'ancien joueur de l'Asec, est dans cette marge en ce moment et il pourrait atteindre le double bientôt.», explique-t-il.

La superpuissance des clubs de cette partie de l'Afrique à ses sources dans les investissements colossaux. «Le football tanzanien a franchi un palier aujourd'hui. Les droits télé sont énormes et le championnat est vu en Inde qui est en train de devenir le plus gros marché au monde. Mieux, plusieurs Hindous se sont impliqué dans le financement du football, d'autres sont naturalisés et injectent beaucoup d'argent de leurs entreprises dans le sport roi. Un club comme Azam possèdent des chaines de magasins et les droits de diffusion du championnat leur appartiennent. Ils sont à des années-lumière désormais de ce qui se fait en Afrique de l'Ouest où Horoya faisait la loi récemment après la période de gloire des clubs ivoiriens , l'Asec et l'Africa dans les années 70 et 80»,  conclut le finaliste de la Coupe de la Confédération 2014 avec le Séwé Sport de San Pedro.

Sanh SEVERIN

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