La Côte d'Ivoire veut renaître en football féminin sur le continent. Pour cela, les Éléphantes sont à pied d'œuvre pour préparer la prochaine CAN et les prochains JO. Mais sont-elles dans de bonnes conditions ?
De notre correspondant en Côte d'Ivoire
Une année charnière s'annonce pour la sélection Dames de football de Côte d'Ivoire. En ligne de mire, la Coupe d'Afrique et les JO prévus en 2024. Depuis le lundi 13 février, les Éléphantes effectuent, à cet effet, un stage au Stade Champroux de Marcory à Abidjan et à la Direction Technique située dans la commune de Bingerville. Les joueuses concernées sont celles issues de la Division 1 féminine. Quant aux autres évoluant à l'étranger n'ont ,pour l'instant pas effectué le déplacement malgré la trêve.
La Côte d'Ivoire a deux grands challenges à relever à savoir les qualifications pour les JO Paris 2024 et les éliminatoires de la CAN Féminine 2024. Absentes de la scène continentale depuis leur dernière participation à la CAN 2014 et de la scène mondiale depuis la Coupe du monde au Canada en 2015, les Éléphantes doivent se réveiller. Et le nouveau board de la Fédération compte mettre toutes les chances de leur côté. Mais sont-elles vraiment prêtes ?
Manque de moyens ou d'ambitions ?
Depuis près de cinq ans, la sélection tâtonne. Malgré un énorme contingent de joueuses professionnelles dont Tia Inès, Kouassi Rosemonde, Koko Ange, Diakité Binta, gbogoua Stéphanie, Cissé Nadège et autres Guehai Rebecca, les Ivoiriennes peinent à s'imposer face aux ogres du Continent. Elles ont vu la route de la CAN 2022 leur être barrée par les Nigérianes et celle des JO de Tokyo 2020 leur être fermée par les Camerounaises. Cette année, il faut donc vite se mettre de ces déconvenues mais il faut bien le faire. Mais la réalité semble toute autre. «La préparation de la sélection pour ces échéances est très moyenne. Le dernier match amical date de juin 2022 et depuis plus de trois trèves internationales sont passées sans qu'on ne joue des matches amicaux. Dernièrement, il y a eu un regroupement des joueuses locales sans les professionnelles or notre équipe nationale c'est 90% de pros », fustige avec véhémence Ouattara Lakoun , présidente de l'ONG Footeuse qui travaille en étroite collaboration avec la FIFA. Pour lui, les filles de Touré Clémentine peuvent prétendre avoir leur ticket pour la prochaine Coupe d'Afrique des Nations mais c'est tout. «Pour les JO 2024, on ne peut pas se qualifier car on ne prend que deux pays qualifiés en Afrique. Quand je regarde le Nigéria, le Cameroun, l'Afrique du Sud, la Zambie, le Maroc et le Sénégal qui montent en puissance, j'ai des doutes. Pour la CAN, c'est possible si on tire un petit poucet d'Afrique», poursuit le promoteur du magazine de sport dédié au football féminin «Mousso Foot».
Tout le monde n'est pas de cet avis. Les premières concernées évidemment. «Nous sommes dans l'attente des dates pour les prochaines qualifications.Tant au niveau de la FIFA et pour la CAF sinon ça va , nous sommes prêtes pour affronter les différents challenges », affirme Touré Clémentine, l'entraîneure nationale, actuellement à la CAN U20 en Égypte pour le compte de la CAF. La présidente de la Commission football féminin de la Fédération Ivoirienne de Football ne dit pas le contraire. Elle compte mettre la barre haut afin que les filles soient présentes lors des prochains rendez-vous internationaux.
«La FIF met les moyens»
Contrairement à ce que pensent le citoyen lambda ou certains spécialistes, les dirigeants fédéraux pensent être dans le bon tempo. «Nous avons déjà commencé la préparation de toutes ces compétitions. Pour l'instant, nous évaluons les joueuses locales. Dans quelques semaines, nous allons organiser un regroupement en France car la plupart de nos professionnelles sont en Europe. Il y a des joueuses Ivoiriennes qui frappent à la porte de la sélection mais qui ont pour beaucoup des soucis administratifs. La FIF a pris les dispositions pour régler tous leurs problèmes et faire en sorte que les meilleures soient intégrées au noyau déjà constitué de la sélection. Nous sommes en train de nous donner tous les moyens de répondre aux défis des éliminatoires de la CAN et des JO de Paris à venir. Le président de la FIF nous soutient, nous comptons tout faire pour réussir », clame avec assurance Ezoua Christine.
Sanh Séverin