Huit ans après sa dernière participation, le Stade malien fait son retour en phase de poule de la Coupe de la confédération CAF. En déplacement à Brazzaville, il sera opposé aux Diables Noirs du Congo au Stade Alphonse Massamba Débat (16h00 Gmt). Le club malien qui a su se reconstruire pour revenir sur le devant a pour ambition de reconquérir sa place sur la scène africaine.
De notre correspondant au Mali,
Savoir renaître de ses cendres n’est pas donné à tout le monde. Rester sur deux années consécutives avec des positions inhabituelles au plan national, consécutives à des résultats décevants en championnat, le Stade malien de Bamako veut pourtant affirmer son retour. Le club vainqueur de la Coupe CAF en 2009 fait front pour s’offrir un retour mérité en phase de poule sur la scène africaine. Sa dernière participation remonte en 2015. Il passe par des résultats positifs dans le groupe D de la compétition en compagnie des Marocains de Berkane, des Sud Africains de Sekkukune et les Congolais de Diables Noirs qu’il affronte notamment ce dimanche 26 novembre.
Avec un esprit combatif, de l’ambition, des joueurs cadres dans l’effectif, des résultats probants, le Stade malien a fière allure. Des performances qui laissent aussi paraître un retour progressif. En ce moment, une once d’espoir est apparue depuis l’avènement du bureau transitoire. Alors que le club vivait une des périodes les plus sombres de son histoire, une lumière apparaît au bout du tunnel. Le Stade malien retrouve une certaine stabilité. Avec désormais à la tête de la section football du club : Aguibou Bah, chef d’entreprise et responsable du programme Forward de la FIFA auprès de la FEMAFOOT.
Le tir rectifié. Un recrutement intelligent est effectué avec notamment les arrivées de joueurs internationaux maliens. Il s’agit du défenseur Mamadou Yoro Diaby, du milieu Fady Coulibaly. Ou encore les attaquants Daouda Coulibaly et Adama Traoré, tous deux auteurs de 3 buts en championnat, venus renforcer l’effectif du stade malien. En plus d’eux, il faut ajouter des expatriés, Klegnime Kone, Douei ou encore Issa, pour apporter de la valeur ajoutée.
Une défense hermétique, un milieu de terrain consistant et une ligne offensive prolifique, tout y est. Et le Stade malien veut retrouver sa place sur l’échiquier continental. «Pour cette édition, notre ambition, c’est de reconquérir notre place, sur le continent africain dixit Aguibou Bah, président de la section football du Stade malien de Bamako. «Cette année, nous voulons aller plus loin dans cette compétition, mais en jouant match par match».
À la question de savoir si le Stade malien a les moyens de ses ambitions, il affirme que toutes les dispositions ont été ainsi prises pour atteindre les objectifs fixés. «On a ménagé aucun effort pour participer à cette phase de poule. Que ce soit au niveau de l’organisation sur le plan financier, logistique, nous n’avons pas lésiné sur les moyens. Nous avons mis tout en œuvre pour que l’équipe puisse se sentir à l’aise. Et pouvoir bien compétir et atteindre nos objectifs», fait il savoir.
Les joueurs sont dans les meilleures des conditions, en terme de voyage, d’équipements et de restauration et en terme même de préparation. L'encadrement également avec tout ce qui va avec, poursuit notre interlocuteur, précisant que «une compétition africaine, c’est atteindre dans un premier temps le dernier carré. C’est-à-dire la phase des demi-finales, mais une compétition réussie est de pouvoir remporter le trophée. En ce moment on pourra dire qu’on a eu une compétition réussie. Mais comme je l’avais dit au départ, nous jouons match par match. Afin d’atteindre cet objectif, et de pouvoir remporter le trophée de cette compétition africaine» souligne-t-il.
Difficile d’imaginer cela, il y a quelques mois, tant l’atmosphère au sein du Stade malien était délétère. Des divergences entre supporters. En passant par certains d’entre eux qui demandaient ensuite le départ de responsables sportif. Ce climat contreproductif pour apporter de résultats amènera les sages du club à écourter le mandat du président d’alors, Cheick Diallo pour mettre en place un bureau transitoire qui gère désormais les affaires du club avant la mise en place d’un nouveau comité exécutif. Le comité transitoire est présidé par Mamadou Samake. Celui-là même qui a été l’un des artisans du titre continental remporté en 2009, par les blancs de Bamako.
L’accalmie aidant, les esprits se retrouvent. Le Stade malien remporte la Coupe nationale à la fin de la saison face au Onze créateurs (1-0). Depuis la fin de cet exercice 2022-2023, les choses ont changé au sein de la famille des Blancs de Bamako. L’Ivoirien Siaka Traoré vainqueur de la Coupe nationale n’a pas été reconduit. Son football et ses choix tactiques incessants, lors des rencontres du championnat, n’ont pas été du goût des supporters. Il est remplacé par Seckou Seck dit Backo, de retour après un bref passage en 2018.
Avec l’arrivée de Backo, le Stade malien était attendu au tournant. Il n’a pas déçu. En ouverture de la campagne africaine, cette saison, c’est un enfant du club, Lassine Kouma, auteur du but victorieux de la finale de la Coupe du mali synonyme de qualification pour la Coupe de la confédération qui montre la voie à ses coéquipiers face aux Libériens de Watanga ( victoire 3-1) au premier tour. Emmenés également par l’Ivoirien Frank Tiessé retrouvé, et un grand Daouda Coulibaly auteur d’un doublé, le Stade malien s’imposera largement au match retour (4-1). La qualification en phase de poule sera acquise dans la douleur face aux Burundais de Aigle (3-1) après une victoire (2-0) à Bamako.
Sekou Seck, avait annoncé du changement lors de sa présentation. Elle est désormais visible. Les joueurs offrent une agréable impression, trop rarement entrevue depuis quelques années. Inefficaces l’année dernière, les Blancs de Bamako sont désormais d’une impressionnante efficacité devant les buts. En matches officiels, depuis l’ouverture de leur saison, ce sont 20 buts qui ont été inscrits alors que, l’année dernière, il était difficile à marquer une fois en 9 matches en championnat.
A l’aise techniquement, l’équipe du Stade malien fait preuve d’une solidarité et certes parfois elle manque de concentration mais, elle donne l’image d’une équipe concernée par l’évènement et c’est peut-être là que réside le principal bouleversement annoncé par le technicien malien.
Par la qualité de leur prestation, les joueurs ont su faire taire les critiques qui entouraient l’équipe depuis près de deux ans. Avant la première journée du championnat national du Mali, ils ont entamé de la plus belle des manières, la saison locale en s’offrant le titre de «Super coupe» de la nouvelle saison face à l’As Real battue (2-0). Après le passage a vide, le Stade malien semble retrouver sa grandeur cette saison. Il a en tout cas retrouvé le sourire après deux saisons loin d’être fameuse. Désormais, il veut reconquérir sa place en Afrique.
Drissa NIONO