Suite à la démission de son emblématique président, Souleiman Waberi, la Fédération djiboutienne de football connaît de nouveaux soubresauts et plaintes quant à son fonctionnement. Des zones d’ombre auxquelles la FIFA, venue sur place, n’apporte pour le moment aucune réponse.
Par Romain Molina
Pourquoi Suleiman Hassan Waberi a-t-il démissionné subitement de son poste de président de la Fédération djiboutienne de football (FDF) ? L’intéressé, dans son droit de réponse suite à notre article, ne répondait toujours pas à cette question qui fit naître beaucoup de fantasmes dans le football djiboutien.
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Sans son président, les affaires courantes sont gérées par le bureau exécutif et l’administration choisie par Waberi, avec notamment un membre de sa propre famille, en l’occurrence Fathia Osman Ibrahim, sa belle-sœur, nommée président de la commission football féminin.
Or, cette dernière est accusée par sa vice-présidente, Neima Abdillahi Meraneh, d’être la seule à voyager pour accompagner les équipes nationales féminines. Le 30 avril, elle écrit officiellement à la FDF une lettre officielle avec pour objet « rectification d’injustice discriminatoire » puisque Fathia Osman Ibrahim a encore été désignée chef de délégation pour le prochain déplacement de l’équipe U17 féminine à Addis Abeba « comme s’il n’y avait que cette dame dans la compétition ».
Cousins et belle-sœur à la fédération
Plusieurs personnes impliquées dans le football djiboutien avaient alerté Sport News Africa de la gestion très « personnelle » de Waberi, ainsi que les arrangements. Le cameraman de la fédération, par exemple, est le frère du président de l’ACS Hayabley, un très proche de Waberi. « Il nous disait souvent que telle ou telle personne était un de ses cousins », pointe un ancien employé de la fédération.
Dans ce fourre-tout, certains membres importants de la fédération ne résident même plus à Djibouti depuis des années, comme Yacin Osman, le président de la commission d’éthique, qui divise son temps entre l’Égypte (il officie également pour la CAF) et Bruxelles. Quant à Mohamed Doualeh, membre du comité exécutif, il vit à Nantes et se montre surtout très actif sur Facebook pour critiquer et injurier les personnes critiquant la FDF.
Deux audits en cours : celui de la FIFA et celui du ministère
Officiellement, la FIFA n’a pas encore pris de position même si Waberi se sait soutenu et conserve son poste de troisième vice-président de la CAF. Comme chaque année, l’instance mondiale du football a envoyé une mission d’audit à Djibouti fin avril pour l’audit habituel. Un exercice particulier cette fois puisque le ministère des Sports a aussi déclenché un audit de son côté.
Curieusement, la FIFA et le ministère ne se sont pas rencontrés alors que les deux pratiquent un exercice similaire. Toutefois, des premiers échos et fuites médiatiques, l’audit commandité par le ministère aurait déjà décelé des fausses factures mettant en cause plusieurs personnes actuelles de la FDF. La FIFA, elle, n’a pas encore réagi.