La Côte d’Ivoire avance inexorablement vers sa CAN avec une arrière-garde renouvelée en partie pour s'assurer le succès au soir du 11 février 2023.
Exit les défenseurs expérimentés des pachydermes pour la CAN 2023 ? Difficile de le dire. Une chose est sûre, la jeunesse a pris le pouvoir désormais chez les Éléphants. Il n'y a qu'à jeter un coup d'œil sur la dernière liste de Jean-Louis Gasset pour s'en rendre compte. Sur les 8 défenseurs convoqués, seul Serge Aurier (30 ans) et Wily Boly (31 ans) sont trentenaires. Pour le reste, hormis Ghislain Konan (27 ans), ils ont tous moins de 25 ans. Ce sont Evan Ndicka (24 ans) , Ousmane Diomandé (19 ans), Singo Wilfried (22 ans), Sylla Abackar (22 ans) et Odilon Kossounou (22 ans).
Lentement mais sûrement la défense ivoirienne est en train de faire le lit de la jeunesse. Idriss Diallo, le président de la FIF a réclamé un commando et il a donné carte blanche à Jean-Louis Gasset. Ce dernier lui a même ramené un tout jeune gardien de 23 ans en la personne de Yahia Fofana pour compléter une défense promise à un futur radieux. Ces jeunes sont tous titulaires en club sauf N'Dicka qui n'a pas encore totalement la confiance de José Mourinho à la Roma. Leur promotion n'est pas faite pour déplaire.
«Ce sont les jeunes qui font l'ossature des clubs et des équipes nationales aujourd'hui. Avec bien sûr un gardien de but d'expérience.Le reste dépend de l'état d'esprit du groupe.Dans une compétition de cette envergure. Le goal doit faire 50 pour cent de l'équipe. Les jeunes, que ce soit derrière, au milieu ou devant, le plus important, c'est la performance », analyse l'ancien international ivoirien et consultant à la télévision nationale, Tchétché Aimé. « Rajeunissement ? Boly n'est pas jeune, N'Dicka est certes nouveau mais n'est pas si jeune. En défense, le critère primordial ne doit pas être la jeunesse parce qu'on a besoin de joueur aguerris et expérimentés. On doit surtout avoir la qualité. Un subtil mélange m'irait bien! Gasset n'a pas le choix, nous avons beaucoup de jeunes défenseurs qui pointent le nez, qui s'imposent dans leur club », nuance Babou Eric ancien gloire de l'Africa Sports d'Abidjan.
Depuis plus d'un an qu'il est en place, Gasset n'a pas encore trouvé sa défense-type. La faute à des blessures et à des méformes. Il a l'occasion d'essayer la charnière avec laquelle il va disputer la CAN sauf catastrophe. Sur les neuf déjà essayées en neuf rencontres, très peu ont donné satisfaction. Avec Singo, en l'absence d'Aurier blessé, Boly, N'Dicka et Konan ou Sylla à gauche, il a les hommes pour une défense à plat. Avec Singo, Boly et N'Dicka, dans une arrière garde à trois, il a aussi de la bouteille pour contrer les adversaires. Au milieu, le trident fétiche est là : Sangaré, Seri, Kessié. Ensemble, ces joueurs ont disputé la CAN 2019 et 2022. Idrissa Doumbia, sentinelle de formation, pourrait s'y engouffrer. Devant, Gasset a clairement un problème de riches avec les ailiers (Bamba, Adingra, Gradel) et les pointes (Haller, Diakité, Konaté, Krasso, Kouamé). S'il arrive à mettre les bons ingrédients, dans un système en 4-3-3, celui qu'il a le plus utilisé, en 3-5-2 ou en 4-4-2, la mayonnaise pourrait être délicieuse. Ce n'est qu'un doux rêve pour l'instant. Pourvu qu'il y ait un début de réalisation, à 4 mois de la fête du football africain.
Lire aussi...Eléphants : ces binationaux dans le viseur de la FIF
Sanh Séverin
