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Emerse Faé en sursis avant septembre

Si les critiques à son encontre se faisaient déjà entendre depuis le dernier trimestre 2024, elles sont davantage corsées sur Emerse Faé à l’issue de cette trêve internationale de juin avec deux matchs amicaux sans victoire (dans le jeu) des Eléphants de Côte d’Ivoire.

Emerse Faé de plus en plus décrié en Côte d'Ivoire.

Emerse Faé et ses hommes sont dans le dur avant septembre et la trêve décisive pour la qualification à la Coupe du monde 2026. Avec une défaite (0-1 contre la Nouvelle Zélande) et une « victoire » (0-0; 5-4 aux T.A.B contre le Canada) en juin, les Eléphants n’ont pas du tout rassuré leurs supporters durant cette trêve, même si une frange croit en un sursaut d’orgueil dans trois mois.

Emerse Faé satisfait malgré les critiques

Contre la Nouvelle-Zélande pour la première rencontre des Eléphants dans ce Canadian Shield, Emerse Faé a aligné une équipe majoritairement remaniée au coup d’envoi. Les Néo-Zélandais ont donc profité du manque de cohésion du onze expérimental de Faé pour ouvrir le score à la 41e minute de jeu. Si le patron des Eléphants a ensuite fait rentrer en deuxième période ses cadres comme Ibrahim Sangaré, Franck Kessié, Simon Adingra ou encore Odilon Kossounou, le score n’a pas changé et la Côte d’Ivoire s’est inclinée (0-1), mais tout en affichant un bien meilleur visage. Sur ce match, beaucoup ont reproché à Faé d’être allé trop loin dans sa rotation. Des critiques qu’il a visiblement écoutées.

Lire aussi : Côte d'Ivoire : Emerse Faé, l'heure des premiers doutes

Face au Canada, le technicien de 41 ans a aligné une équipe plus compétitive, mais privée de Sébastien Haller et Yahia Fofana, forfaits pour blessures. Malgré les fulgurances de Simon Adingra mais surtout Nicolas Pépé, la Côte d’Ivoire a manqué d’efficacité et ne s’imposera que (5-4) aux tirs au but après le nul et vierge au bout du temps réglementaire. Et pour Faé, c’est d’ailleurs le seul point noir de cette trêve. « Dans le contenu, je pense qu'on a été la meilleure équipe du tournoi. Après, on a manqué trop d'efficacité pour pouvoir l'emporter, que ce soit face à la Nouvelle-Zélande ou ce soir (mardi, ndlr) contre le Canada », a estimé le sélectionneur ivoirien. Le journaliste Japhet Marcel est du même avis que lui. « Il y a du positif notamment dans le jeu. Il a manqué la finition afin de faire mal aux adversaires », a estimé le rédacteur de Mondialsports.ci.

Aimé Guehi Titi est quant à lui déçu. « Il y a avait de l'agressivité, de l'envie et une certaine coordination. Mais c'est offensivement qu'il y a encore des insuffisances avec seulement 1 tir cadré en 90 minutes. Au total il a peu convaincu car la Côte d'Ivoire champion d'Afrique en titre est attendue partout quelque soit la nature des rencontres », a-t-il d'abord souligné.  « Face à la Nouvelle Zélande, on ne peut pas maîtriser un match de la sorte et se faire cueillir 1 à 0 avec une défaite à la clé, regrette celui qui officie à Vnews. Il y a encore des réglages à opérer. Il doit avoir un commando type autour duquel doit graviter une profondeur de banc. Même si au dernier moment il y a eu des forfaits. Le chantier est encore vaste en attendant la prochaine fenêtre FIFA en septembre cruciale pour la qualification au mondial face au Gabon. »

« On ne lui pardonnera pas »

Comme pour tous les autres pays du continent, ce sont les deux derniers matchs de la Côte d’Ivoire avant septembre et les 7e et 8e journées des éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Leader de son groupe avec 16 points, la Côte d’Ivoire va se déplacer au Gabon (2e avec 15 points) pour le compte de la 8e journée pour affronter les Panthères dans un match qui pourrait être décisif dans la détermination du premier du groupe au cas où les deux équipes s’imposent lors de la 7e journée.

Après cette trêve décevante, la Côte d’Ivoire n’avance pas avec certitude pour septembre, mais ce n’est pas le lieu de s’inquiéter pour Marcel. « Si on doit s'inquiéter ? Je ne pense pas, assure-t-il. Les Eléphants ont des arguments pour battre le Gabon à Franceville. Mais je crois que la fenêtre du mercato sera très importante pour certains Pachydermes. »

En conférence de presse d’après-match, Emerse Faé est allé dans le même sens, comptant sur un sursaut d’orgueil de ses joueurs qui pour la plupart n’ont pas encore disputé une phase finale de Coupe du monde. « On va travailler sur la finition. Le contenu est là, les joueurs sont motivés. Aucun n’a encore connu une Coupe du Monde, ils veulent marquer l’histoire », a rassuré Faé, dans des propos rapportés par Le Kpakpato Sportif.

Mais son avenir pourrait être remis en cause en cas de faux pas en septembre, selon Aimé Guehi : « Oui bien sûr. Il le sait en cas de non qualification de la Côte d'Ivoire au prochain Mondial sa tête sera mise à prix. On ne lui pardonnera pas . L'état de grâce de la CAN 2023 est passé. Il est très attendu sur les prochains matchs. Surtout que ces trois dernières sorties ont laissé les Ivoiriens sur leur faim face au Burundi, à la Gambie et la Nouvelle Zélande. Oui, il est très attendu et n'aura pas droit à l'erreur », a-t-il prévenu.

En septembre, la liste d’Emerse Faé sera scrutée de près, tout comme la performance des Eléphants, sachant que la Côte d’Ivoire n’a plus participé à la Coupe du monde depuis 2014. A l’époque, Didier Drogba et Yaya Touré étaient encore dans les rangs des Eléphants. Un faux pas dans trois mois pourrait être fatal pour celui qui est arrivé à la tête de l’équipe nationale de son pays à la suite d’un électrochoc en pleine Coupe d’Afrique des Nations.

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