L’Espérance Tunis va accueillir vendredi soir en demi-finale aller de la Ligue des Champions les Egyptiens d’Al-Ahly dans un stade de Radès vide. Les Sang et Or, qui traversent une période plutôt agitée, misent beaucoup sur cette double confrontation.
On peut être demi-finaliste de la C1, finaliste de la Coupe de Tunisie face à l’Olympique Béja et toujours en course pour le titre de champion national et vivre une période où la sérénité ne semble pas être la posture du moment. L’Espérance Tunis, puisque c’est d’elle dont on parle, est un des plus grands clubs d’Afrique, où la pression est énorme, chaque performance scrutée et analysée, et à plus forte raison quand elle est négative.
A quelques heures d’accueillir Al-Ahly, le contexte qui entoure le club de la capitale tunisienne est particulier. Le match se jouera à huis-clos, après les incidents ayant émaillé le quart de finale retour face aux Algériens de la JS Kabylie (1-1, le 29 avril, 1-0 à l’aller). Ce jour-là, plusieurs individus s’étaient affrontés avec les forces de l’ordre avec, comme clou du (triste) spectacle, un homme aperçu dans les travées du stade avec une tronçonneuse à la main. L’illuminé avait été interpellé par la police et serait toujours incarcéré, alors qu’une enquête a été ouverte.
Sportivement, l’Espérance reste certes sur des performances moyennes. Elle s’est inclinée à deux reprises en championnat, le 3 mai contre Sfax (0-1) et quatre jours plus tard face au grand rival du Club Africain (0-1). Elle occupe la 5e place de la poule pour le titre, à sept points de l’Etoile du Sahel, et même si la situation n’est pas conforme aux attentes, l’équipe n’est pas larguée mathématiquement. «Il y a pourtant pas mal de tension. On ne peut pas parler de crise, mais la situation est tendue. Les demi-finales de la C1 vont bien évidemment être très importantes, et il y a beaucoup d’attentes autour de cette confrontation», confirme le journaliste Ahmed Adala (Mosaïque FM).
L’entraîneur Nabil Maâloul, d’habitude facilement joignable, a préféré couper ses téléphones, afin de se concentrer pleinement sur les retrouvailles avec Al-Ahly. «Le coach sait qu’il a la pression, il connaît très bien le club et la passion qui l’entoure. C’est un homme de challenges, il a l’habitude de gérer des matches de ce niveau», poursuit notre confrère. L’effectif tunisois affiche aussi quelques signes de lassitude physiques, bien compréhensibles après une saison éprouvante, mais également de nervosité. «Il y a des blessés, des suspendus, c’est vrai que la période n’est pas évidente.»
Vendredi soir, un succès face aux Reds Devils du Caire ramènerait un peu plus de calme dans l’environnement du club le plus titré de Tunisie. Une fête dont seront privés des milliers de supporters à cause des agissements d’une minorité d’irresponsables…
