Déjà ciblé par une enquête de la CAF, les pouvoirs du patron du football camerounais, Samuel Eto'o, viennent d’être fragilisés par un ensemble de décisions du Tribunal Arbitral du Sport (TAS).
Samuel Eto’o se retrouve empêtré dans une nouvelle tempête. Alors même qu’il y a quelques jours, la Confédération africaine de football (CAF) a annoncé l’ouverture d’une enquête contre lui. A la tête de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) depuis près de vingt mois seulement, l'icône du football traverse une série de revers judiciaires qui obscurcissent son mandat.
Le 21 novembre 2022, Guibaï Gatama, membre suspendu du Comité exécutif de la Fécafoot sous la conduite de Samuel Eto'o, en collaboration avec d'autres acteurs du football local, a saisi le Tribunal Arbitral du Sport (TAS). Leur objectif : faire invalider les résolutions adoptées lors de l'Assemblée générale de la Fécafoot du 27 août 2022. Ces résolutions avaient entériné divers points, dont la suspension de Kouedem François de la présidence de la Ligue régionale de l'Ouest, la révocation de Guibaï Gatama du Comité éxécutif, l'élection de nouveaux membres des Commissions juridictionnelles et la dissolution de la Ligue de Football Professionnel du Cameroun (LFPC).
Après neuf mois d'audiences, le TAS a rendu son verdict ce 15 août 2023 : «le Tribunal Arbitral du Sport, statuant contradictoirement (…) déclare que les résolutions adoptées lors de l'Assemblée générale de la Fédération Camerounaise de Football du 27 août 2022 sont nulles et de nul effet». En somme, cette décision du TAS annule les résolutions litigieuses de l'instance dirigée par de Samuel Eto'o, rétablissant Guibaï Gatama dans le Comité éxécutif de la Fécafoot ainsi que François Kouedem à la tête de la Ligue Régionale de l'Ouest. Elle consacre également l’annulation de la dissolution de la LFPC et rétablit tous les organes juridictionnels élus en août 2021, dont les mandats avaient été révoqués.
L'entourage de Samuel Eto’o a promptement réagi, affirmant la sérénité dans leur camp. En revanche, du côté des plaignants, la satisfaction est palpable. Guibaï Gatama a exprimé sa joie, soulignant que le TAS a fait droit à leurs prétentions. «Je me réjouis du triomphe du droit et de la réaffirmation du respect des Statuts et Règlements comme pierre angulaire de la gouvernance sportive que les acteurs du football appellent de tous leurs vœux», a-t-il déclaré.
La requête auprès du TAS a également été l'occasion pour les plaignants de soulever la question de la vacance à la présidence de la Fécafoot, en raison de la condamnation de Samuel Eto’o à 20 mois de prison ferme en Espagne pour fraude fiscale en juin 2022. Cependant, la formation arbitrale a statué qu'en l'absence d'une décision de l'Assemblée Générale Extraordinaire (AGE) de la Fécafoot sur ce sujet, les conditions pour constater la vacance n'étaient pas réunies. Ainsi, la responsabilité de constater cette vacance a été renvoyée à une AGE de la Fécafoot.
La Rédaction
