Alors qu’un autre front de bataille s’est ouvert contre lui, Samuel Eto’o a été conforté à son poste de président de la Fédération Camerounaise de Football (Fécafoot) ce 10 octobre 2023, au terme d’une Assemblée Générale Extraordinaire.
Le 10 octobre 2023 restera gravé dans les mémoires comme le jour où la Fédération Camerounaise de Football (Fécafoot) a mené des manœuvres habiles pour assurer la survie de son président, Samuel Eto'o. L'Assemblée Générale Extraordinaire qui s'est tenue au Centre d'Excellence de la CAF à Mbankomo, près de Yaoundé, était le théâtre de jeux de pouvoir et de tactiques sournoises.
La véritable machination s'est déroulée lorsque les travaux de l'Assemblée ont commencé. Ce qui aurait dû être un débat sportif autour de la gestion de l’instance du football camerounais s'est rapidement transformé en un "meeting politique". Alors que certains s'attendaient à ce que la question de la vacance à la présidence de la Fécafoot soit examinée, les membres de l'Assemblée générale ont plutôt choisi de manifester un soutien inébranlable à Samuel Eto'o.
Des écharpes portant les messages "Je suis Samuel Eto'o" et "Soutien total à Samuel Eto'o" ont été distribuées aux délégués. Ce qui a clairement démontré leur opposition à toute idée de vacance de pouvoir. Laquelle vacance avait été envisagée en raison de la condamnation de Samuel Eto'o à 20 mois de prison ferme en Espagne, pour fraude fiscale en juin 2022.
Finalement, l'Assemblée Générale Extraordinaire a pris une décision qui a pris de court les opposants de l’ancien capitaine des Lions Indomptables. Elle a renouvelé sa confiance au président de la Fécafoot, sauvant ainsi sa présidence de manière inattendue. Du moins, en attendant les résultats de l’enquête menée contre lui par la Confédération Africaine de Football (CAF) pour des faits de trucage présumé des matchs du championnat camerounais de deuxième division.
Le rendez-vous du 10 octobre dernier a aussi été l’occasion pour les affidés de l’ancien Barcelonais Eto'o de régler les comptes de certains de ses adversaires. Des membres influents du Comité exécutif ayant manœuvré en secret pour que la question de la révocation de certains membres des Commissions juridiques de la fédération soit inscrite à l'ordre du jour au dernier moment.
Le président de l’instance Samuel Eto'o, avait, quant à lui, joué un rôle clé dans cette manœuvre, en informant discrètement les membres concernés qu'ils devraient répondre à des accusations graves portées contre eux. Toutefois, il était clair pour de nombreux observateurs que cette Assemblée avait été minutieusement orchestrée pour humilier publiquement les membres en question avant de procéder à leur énième révocation.
Me Eric Bisso, membre de la Commission fédérale d'homologation et de discipline de la Fécafoot, a préempté cette tactique en présentant sa démission de manière spectaculaire. Dans sa lettre de démission, il a dénoncé les récriminations à son encontre comme étant des "dénonciations affabulatoires" et a pointé du doigt les "mauvaises pratiques managériales" de la fédération. Alors que de nouvelles plaintes ont d’ores et déjà été déposées sur la table de la FIFA contre Eto’o et son équipe.
La Rédaction