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Les démissions s’enchaînent à la Fédération Camerounaise de Football et touchent désormais le cœur même du cercle rapproché de Samuel Eto’o, président de l’instance. Camille Loe, Benjamin Pondy, Ernest Obama, Benoît Angbwa… tous fidèles parmi les fidèles, ont quitté tour à tour une maison qu’ils avaient contribué à bâtir.
En l’espace de quelques semaines, Ernest Obama, Benjamin Pondy, Benoît Angbwa et désormais Camille Loe, tous compagnons de route du président de la Fédération Camerounaise de Football (Fécafoot), ont claqué la porte. Un séisme dans les travées de la tour de Tsinga, dont l’onde de choc révèle une présidence de plus en plus isolée, et un homme, Samuel Eto’o, coupé de ceux-là mêmes qui formaient jadis, son premier cercle.
La particularité de cette crise est qu’elle ne touche pas des technocrates anonymes, mais des proches parmi les proches. Ernest Obama, le journaliste qui avait ardemment soutenu la candidature d’Eto’o en 2021, est le premier à avoir été discrètement écarté. Nommé à Maroua dans l’Extrême-Nord du pays en janvier, dans une affectation à l’évidence punitive, le désormais ancien porte-parole de Samuel Eto’o a depuis rompu le silence. « Je ne travaille plus à la Fécafoot », a-t-il lâché sur un plateau télé, comme on met fin à une histoire d’amour qui n’a pas tenu ses promesses.
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Benjamin Pondy, directeur marketing et compagnon de longue date du patron du football camerounais, a lui aussi quitté le navire. Dans une lettre aux collègues, il confesse une lassitude : « J’ai dit à monsieur le Président que je voulais passer à autre chose ». Une phrase simple, mais lourde de sens : celle d’un homme qui ne se reconnaît plus dans le projet qu’il avait pourtant contribué à bâtir, soutiennent certaines sources à l’intérieur même de la Fédération.
Et puis, il y a la déflagration Benoît Angbwa. Nommé Coordonnateur général des sélections nationales de football du Cameroun puis secrétaire général adjoint de la Fécafoot, le départ de cet ancien coéquipier d’Eto’o chez les Lions Indomptables et à Anzhi Makhachkala (Russie, 2011 – 2012), n’est pas seulement brutal : il a fait l’effet d’une bombe.
Dans une lettre qui ferait rougir les défenseurs de l’ex-buteur du FC Barcelone, Angbwa dénonce des « conditions de travail devenues exécrables et incompatibles avec l'exercice efficace de mes missions en raison du harcèlement moral et psychologique dont j'ai été victime de la part du secrétaire général en fonction ». Le ver étant dans le fruit, et les mots choisis, ne laissent pas de place au doute : « propos méprisants et dévalorisants, parfois insultants », « restrictions excessives entravant l’exercice de mes fonctions », « antipathie et agressivité verbale », « refus manifeste de collaboration et acharnement injustifié », « critiques systématiques à visée dénigrante »... La rupture est consommée.
Camille Loe, directeur de cabinet du président de la Fécafoot au lendemain de l’élection de Samuel Eto’o a tenté de partir avec élégance. Dans un message adressé au personnel, il évoque des « liens indéfectibles » et des « excuses » pour les tensions du quotidien. Mais dans ce geste aussi feutré que calculé, c’est bien un signal d’alarme qu’il envoie : même les piliers du château prennent la fuite. Samuel Eto’o semble désormais marcher seul dans une maison qu’il voulait grande et ouverte, mais qui devient chaque jour un peu plus vide.
Ce délitement progressif de son premier cercle est révélateur d’un style de gouvernance autoritaire, centralisé, parfois revanchard. L’homme providentiel de 2021, élu sur la promesse de « redonner au football camerounais toute sa grandeur », semble avoir reproduit, voire exacerbé, les travers de ses prédécesseurs. « Le danger, argue un ancien employé de la Fécafoot, n’est pas seulement dans les départs. Il est dans l’image projetée : celle d’un président qui ne supporte ni la contradiction, ni les désaccords, ni même les silences. A la Fécafoot, il ne reste désormais plus que les seconds couteaux, ceux qui n’ont pas encore osé franchir le pas ». Et cela suffit à faire naître une question que beaucoup murmurent depuis dans les couloirs : Samuel Eto’o est-il encore l’homme de la situation ?