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La Guinée au bord du précipice footballistique ? Depuis plusieurs semaines, la Fédération guinéenne de football (Feguifoot) est secouée par une crise institutionnelle qui fait écho à celle du Congo Brazzaville, récemment suspendu par la FIFA. Entre révocation contestée, agrément expiré et ingérence ministérielle, le football guinéen marche sur un fil.
Depuis jeudi dernier, nous assistons en Guinée à un scénario qui rappelle comme deux goutes d’eau à celui du Congo Brazzaville, suspendu par la FIFA pour toute activité liée au football.
En effet, le Comité exécutif de la Fédération guinéenne de football (Feguifoot) avait décidé de révoquer provisoirement son président, Bouba Sampil lors d’une réunion début avril. Réunion qui avait été initialement annulée par le président, mais qui, face à la volonté farouche des membres du comité, s’est finalement tenue. Voilà le coup d’envoi d’une crise dont l’accélérateur aura été le ministre des Sports, Kéamou Bogola Haba.
Lire aussi : Guinée : le président de la Fédération de football Bouba Sampil révoqué à l’unanimité
Les faits
Dans un courrier daté du 14 Avril dernier, le ministre interpelle la Feguifoot et son président. En substance il est dit que l’agrément accordé par son ministère à la Feguifoot est arrivé à expiration depuis le 28 mars. Par conséquent, toute décision prise après cette date est nulle et sans effet. Il invite ainsi le président et les membres du Comité exécutif à une rencontre le jeudi 17 avril pour discuter notamment de l’expiration dudit agrément.
Le président Bouba Sampil répond au ministre, prend acte de la lettre, reconnaît les manquements et décide d’aller trouver une solution pour le bon fonctionnement de l’instance. Sauf que…
Le ministre des Sports reçoit d’abord les membres du Comité exécutif, en compagnie du président du Comité Olympique, en l’absence du président Sampil installé dans une autre pièce du ministère. Il décide avec eux de mettre sur papier une résolution qu’ils vont imposer au président. Mis au courant, Bouba Sampil n’accepte pas de signer car le but de la réunion n’était pas une réunion pour prendre des décisions sur le fonctionnement de la Feguifoot, mais plutôt discuter sur l’agrément et comment trouver une solution pour remettre l’instance dans les règles, pour son bon fonctionnement.
Suspension de la FIFA en vue, comme au Congo ?
En prenant cet acte de ce jeudi-là, le ministre des Sports fait une entorse grave aux textes. Un acte auquel la FIFA est allergique comme le prouve la situation ailleurs sur le continent.
Le Congo Brazzaville vient d’être suspendu avec effet immédiat par la FIFA. Là aussi le président de la fédération, Jean Guy Blaise Mayolas, accusé de détournements de fonds, de refus d’organiser l’Assemblée Générale et autres griefs, a été écarté par un comité ad hoc qui s'est formé pour la gestion des affaires courantes de la Fédération congolaise de football, avec l’appui du ministre des Sports.
La FIFA n’a pas tardé à réagir en sanctionnant de toute activité liée au football la fédération avec effet immédiat, en évoquant une « violation grave des textes ».
Suite à ce coup de sifflet de la FIFA au sein de la Fecofoot, le ministre des Sports congolais a suivi les demandes de la FIFA pour un retour à l’ordre et rétablir le président Mayolas, qui est le seul président reconnu par la FIFA.
En Guinée, il faut rappeler que la FIFA n’a adressé aucun courrier encore concernant la situation. Et en l’absence de la reconnaissance du comité provisoire par les instances, le président Bouba Sampil est donc jusqu’à daté le président de la Feguifoot et interlocuteur de la FIFA, en attendant l’arrivée de sa mission à Conakry.