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Football : la sorcellerie, une pratique courante au Burundi

Le football occupe une place très importante dans la société burundaise. C’est un sport qui se pratique dans tout le pays et qui attire beaucoup la jeunesse. Les équipes du championnat recrutent parmi cette jeunesse. Pour certains joueurs, entraîneurs et présidents des clubs, il faut utiliser tous les moyens possible, y compris la sorcellerie, pour avoir de bons résultats.

De notre correspondant au Burundi

Les pratiques mystiques persistent dans le championnat burundais.

Le championnat de football du Burundi compte seize équipes en première division et vingt équipes en deuxième division. Il y’a également des divisions inférieures qui fournissent les joueurs aux équipes de l’élite burundaise. La plupart des équipes du Burundi n’ont pas les moyens de recruter des joueurs aguerris en provenance de la sous-région, et doivent alors se contenter des talents locaux. Malgré cela, il y a une grande rivalité dans le championnat. Pour preuve, cela fait plus de dix ans qu’aucune équipe ne remporte le championnat deux ans de suite. Certains présidents des clubs et des joueurs s’adonnent à la sorcellerie, dans l’espoir d’avoir de bons résultats.

Le 13 mai 2023, à Gitega, capitale politique du Burundi, lors des quarts de finale de la Coupe du Président entre Musongati et Messager Ngozi, des joueurs de Messager ont été fouillés de la tête au pied pour voir s’ils ne portaient pas de gris-gris. Les amateurs du ballon rond que Sport News Africa a contactés indiquent que cette pratique est à bannir. Pour eux, cette séance préalable de fouille des joueurs avant les matchs est une sorte de maltraitance qui perturbe les les athlètes.

Joueurs, entraîneurs et présidents de clubs croient à la sorcellerie

« Dans notre équipe, la sorcellerie était une pratique courante. Tous les joueurs étaient obligés de respecter les consignes de notre féticheur, que tu le veuilles ou pas. Même le président de notre équipe nous encouragait à nous adonner à cette pratique. De mon côté, je n’y croyais pas mais j’étais obligé d’entrer sur le terrain avec des gris-gris. Il arrivait même des cas où certains joueurs qui se battent pour une place de titulaire dans l’équipe se jettent des mauvais sorts. J’en ai été moi-même victime à deux reprises et j’ai dû arrêter ma carrière plus tôt que prévu », regrette Ndihokubwayo Adil, ancien joueur de Vital’o.

L’actuel président de Vital’o, Evariste Mukurarinda, a indiqué à Sport News Africa que ces pratiques n’existent plus dans son club, mais que la sorcellerie est une réalité dans de nombreux clubs. « J’ai eu la chance d’avoir un entraîneur qui est contre ces pratiques obscures. Il y a des joueurs dans notre club qui croient à la sorcellerie mais puisque personne parmi les dirigeants n’y croit, les joueurs sont obligés malgré eux de suivre la ligne tracée. Ceux qui tentent de se lancer dans ces pratiques sont renvoyés du club », précise Mukurarinda.

Jimmy Ndayizeye, entraîneur de Messager Ngozi et ancien coach de l’équipe nationale, regrette qu’il y ait encore des entraîneurs, des joueurs et des dirigeants des clubs qui croient encore à la sorcellerie au 21ème siècle. « Moi, je n’y crois pas du tout. Je connais quand même certains entraîneurs qui croient que la sorcellerie peut aider pour arriver à des résultats positifs. En équipe nationale, de mon époque comme joueur et comme entraîneur, je n’ai jamais vu ça ».

Un autre membre du staff de l’équipe nationale confirme les propos de Ndayizeye mais indique qu’il y a des joueurs qui consultent en privé des sorciers. « Il y a des joueurs de l’équipe nationale évoluant en Europe qui payent régulièrement des sorciers et les consultent quand ils sont en difficulté. Malheureusement, certains d’entre eux ont constaté plus tard qu’ils ont été roulés dans la farine », dévoile t-il.

Un membre du comité exécutif de la Fédération burundaise de football qui a requis l’anonymat indique que la problématique de la sorcellerie sera à l’ordre du jour de l'assemblée générale de la FFB prévue fin mai. Il précise que c’est une pratique qui commence à se généraliser et qu’une solution doit être trouvée rapidement pour éviter que le phénomène ne prenne plus d'ampleur.

Désiré HATUNGIMANA

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