Nous utilisons des cookies pour vous aider à naviguer efficacement et à exécuter certaines fonctionnalités. Vous trouverez des informations détaillées sur tous les cookies sous chaque catégorie de consentement ci-dessous.
Les cookies qui sont catégorisés comme « nécessaires » sont stockés sur votre navigateur car ils sont essentiels pour permettre les fonctionnalités de base du site. ...
Les cookies nécessaires sont cruciaux pour les fonctions de base du site Web et celui-ci ne fonctionnera pas comme prévu sans eux. Ces cookies ne stockent aucune donnée personnellement identifiable.
Les cookies fonctionnels permettent d'exécuter certaines fonctionnalités telles que le partage du contenu du site Web sur des plateformes de médias sociaux, la collecte de commentaires et d'autres fonctionnalités tierces.
Les cookies analytiques sont utilisés pour comprendre comment les visiteurs interagissent avec le site Web. Ces cookies aident à fournir des informations sur le nombre de visiteurs, le taux de rebond, la source de trafic, etc.
Les cookies de performance sont utilisés pour comprendre et analyser les indices de performance clés du site Web, ce qui permet de fournir une meilleure expérience utilisateur aux visiteurs.
Les cookies de publicité sont utilisés pour fournir aux visiteurs des publicités personnalisées basées sur les pages visitées précédemment et analyser l'efficacité de la campagne publicitaire.
La crise qui secoue la Fédération Guinéenne de Football (FGF) prend une tournure plus politique. Après la révocation du président Bouba Sampil par le Comité exécutif le 8 avril 2025, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Kéamou Bogola Haba, semble déterminé à contester la décision. Dans un courrier daté du 14 avril, il hausse le ton et défie ouvertement le Comex.
Alors que de nombreux clubs, associations et groupements membres de la FGF ont pris acte de la révocation provisoire de Sampil, et que la transition semble enclenchée avec Sory Doumbouya, vice-président le plus âgé, Kéamou Bogola Haba a choisi de sortir une carte inattendue : l'expiration de l'agrément de la FGF. Il invite ainsi à « tirer toutes les conséquences de droit », insinuant que l'institution n'est plus en situation régulière.
Lire aussi : Bouba Sampil révoqué, une page se tourne pour le football guinéen
Il va d'ailleurs plus loin en annonçant que, faute de renouvellement dûment constaté, son département ne reconnaîtra plus aucun acte posé par la FGF, « sauf autorisation expresse ». Il précise en outre que l'État guinéen s'abstient de prendre en charge les activités de la FGF, tant que la situation administrative n'est pas régularisée et que le conflit au sein du Comex n'est pas résolu.
Pourtant, à la lecture de l’arrêté ministériel N°1163, délivrant l'agrément à la FGF le 28 mars 2023, il est clairement prévu que celui-ci est valable pour deux ans, et renouvelable. Mieux, l’article 2 stipule que l’agrément reste valide pendant trois mois après échange si aucune demande de renouvellement n'est formulée.
En clair, la FGF reste couverte jusqu'au 27 juin 2025. Le courrier du ministre, dont la gestion est aussi controversée que celle de son ami Sampil, semble donc prématuré ou motivé par une intention inavouable.
Une démarche perçue comme une riposte
Cette sortie musclée du ministre est perçue comme une réaction à ce que certains appellent la « gifle » que lui a infligé le Comex en maintenant la réunion du 8 avril, en dépit de sa directive appelant à surseoir à toute décision importante. Il ne cache d'ailleurs pas son amertume en affirmant dans le même courrier : « Le non-respect de la directive du ministère du 8 avril expose notre football à une nouvelle crise ouverte. »
Une crise imaginée puisque les statuts de la FGF sont clairs. Le Comex dispose de la compétence de révoquer provisoirement le président, et le vice-président le plus âgé prend la tête de la transition. Aucune crise institutionnelle n’est actuellement signalée parmi les acteurs du football, qui semblent plutôt s'accorder sur la continuité. Pourquoi donc chercher à imposer une autorité supérieure au cadre statutaire ?
Autre élément troublant : le ministre Bogola appelle dans son courrier à une révision des textes de la FGF afin d'assurer une gouvernance plus « stable et consensuelle ». Pourtant, ce sont les mêmes textes qui ont permis à Sampil d'être élu président, et la FIFA n'avait trouvé aucune objection. Faut-il y voir une tentative d'influencer l'équilibre des pouvoirs au sein de la fédération ?
Vers une suspension de la Guinée ?
Certaines sources laissent entendre que, faute d'avoir pu maintenir Sampil en poste, le ministre chercherait désormais à obtenir une suspension de la FGF par la FIFA. Une stratégie risquée. La FIFA interdit toute ingérence politique dans la gestion des fédérations. Les articles 2(2) et 15(c) de ses statuts garantissent leur autonomie totale, notamment dans la nomination et l'élection de leurs dirigeants.
Une suspension de la FGF entraînerait des conséquences dramatiques : exclusion des compétitions internationales, gel des financements et isolement du football guinéen.
Une réunion aux allures de confrontation
Pour tenter d'afficher une posture de dialogue, le ministre a convoqué une réunion d'urgence avec les membres du ComEx ce jeudi 17 avril 2025. Mais, dans ce climat de tension, difficile d'y voir une main tendue sincère. La confrontation semble inévitable.
Le bras de fer entre l’Exécutif sportif et le ministère est lancé. Reste à savoir jusqu'où il ira… au risque de plonger une nouvelle fois le football guinéen dans la tourmente.
Par Facely KONATÉ et Romain MOLINA