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FIF : les cent jours de présidence d’Idriss Diallo

Le nouveau patron du football ivoirien a atteint le chiffre symbolique. Force de constater que le nouveau Comité exécutif qu'il dirige a pris un mauvais départ.

De notre correspondant en Côte d’Ivoire,

Idriss Diallo
Idriss Diallo

Elu en avril dernier, Idriss Diallo a bouclé cent jours à la tête de la Fédération ivoirienne de football (FIF). C’est peu pour tirer des conclusions, mais assez pour avoir une idée du solde à l’heure du bilan.

A l’actif du nouveau patron du football ivoirien, deux promesses de campagne presque tenues. Le Comité exécutif (Comex) de la FIF est passé de 20 à 24 membres (au lieu des 25 annoncés) et le championnat de Ligue 1 se joue désormais à 16 équipes avec deux clubs supplémentaires.

Au passif, Idriss Diallo traine des décisions impopulaires, qui ont plus divisé que rassemblé la famille du football, et une communication bancale.

Innovations polémiques

La toute première décision prise par Idriss Diallo, dès sa prise de pouvoir le 4 mai 2022, a été de trancher le débat sur le système de montée et de descente en Ligue 1. Alors que l'AG du 18 juin 2022 avait décidé de recourir à la Ligue professionnelle et donc aux clubs, c'est plutôt une décision unilatérale du président qui est venue clore les discussions : pas de descente pour les deux derniers de la Ligue 1.

«Une injustice, ça se dénonce et ça se combat. Nulle part dans nos textes, il est écrit que personne ne descend en Ligue 2, avait pesté Diaby Moussa, le président de Yamoussoukro FC qui espérait un match de barrage pour tenter la montée dans l'élite. On a clairement le sentiment que le président protège ses amis (Korhogo et Bouaké FC, relégables, Ndlr).»

Comme Diaby Moussa, plusieurs clubs avaient réclamé en vain le respect de la volonté des clubs. Ceux-ci voulaient que les premiers des deux poules de Ligue 2 prennent directement l'ascenseur et qu'un match de barrage départage les deux relégables de la Ligue 1 et les deux deuxièmes de la Ligue 2. Ce qui devait porter la Ligue 1 à 16 équipes.

Même les nouvelles formules des championnats pour la saison à venir n'ont pas rencontré l'assentiment de tous. En effet, pour l'exercice 2022-2023, il a été décidé que la Ligue 1 se jouera dans une formule à poule unique de 16 équipes. Les 4 premiers joueront les playoffs. Les points obtenus pendant le championnat pour chaque club qualifié seront divisés en deux pour débuter les playoffs. Les deux derniers (15e et 16e) descendent en Ligue 2.

Pour la Ligue 2, on aura deux poules (A et B) de 13 formations chacune. La première de chaque poule monte en Ligue 1 et les deux dernières de chacun des groupes, soit quatre équipes, descendent en Division 3.

Pour cette dernière division justement, il y aura quatre poules. Deux de 10 et deux de 9 clubs. Les premiers de chaque poule joueront les playoffs et les deux meilleurs monteront en Ligue 2. Les derniers de chaque poule descendront en division régionale.

«J'ai été élu pour quatre ans. C'est à la fin de mon mandat qu'on doit me juger.»

C'est surtout l'augmentation des prix des licences qui continue de faire débat. Ils ont été multipliés par dix. La licence simple passe ainsi de 1,5 euro à 15 euros. Lorsqu’un joueur est prêté ou s’il doit être transféré, son club devra s’acquitter d’une licence de 30 euros. La licence d’un joueur étranger seniors coûtera 76 euros tandis que celle des étrangers des autres catégories reviendra à 38 euros.  Enfin, pour les dirigeants et entraîneurs, ça sera 30 euros. De quoi renfrogner les mines.

«Il faut que Idriss Diallo sache que c'est parce que l'ancien Comité exécutif voulait augmenter le prix des licences que nous avions créé le GX, en son temps, rappelle O. Bakari, à la tête d’un club de Ligue 1, comme pour mettre en garde le patron de la FIF. C'est à partir de cette crise, couplée à des élections mal organisées, que le Comité de normalisation s'est installé. Il faut qu'on s'organise pour faire barrage à ces décisions.»

Président de l'ES Bingerville (Ligue 2), Diabaté Bachir en écho : «Le président Sidy Diallo avait à l'époque tenté une telle augmentation. Ceux qui sont au pouvoir aujourd'hui avaient pour la plupart menacé de le déloger de la Fédération. Ils prennent une décision comme ça et c'est aux secrétaires généraux des clubs qu'ils l'annoncent pour que ces derniers en informent leurs présidents. C'est triste pour le football ivoirien. Et on nous dit que ce n'est pas négociable. Mais, on verra.»

Pour ne pas arranger, Idriss Diallo a irrité les arbitres. La Fédération leur demande désormais de s'acquitter de près de 47 euros au titre de frais médicaux avant de participer aux tests de recrutement des championnats. Cette décision a jeté de l’huile sur le feu. Mais, le président de la FIF reste droit dans ses bottes : «J'ai été élu pour quatre ans. C'est à la fin de mon mandat qu'on doit me juger.»

Sanh  SEVERIN

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