Décédé ce mercredi à Toulouse à l'âge de 89 ans, Just Fontaine, recordman du nombre de buts inscrits en une édition de la Coupe du Monde (13, en 1958), a une histoire particulière avec le Maroc. Le natif de Marrakech y a touché la ballon rond pour la première fois. Retour sur les liens d'une légende avec le Royaume chérifien.
De notre correspondant au Maroc,
Des archives écrits existent encore sur le parcours de Just Fontaine au Maroc. La légende du football français, auteur de 13 buts en une seule Coupe du monde, en 1958, record pas encore égalé, a marqué une génération entière. Né au célèbre quartier Guéliz de Marrakech en 1933 lorsque le Maroc était encore sous Protectorat français, l'attaquant a tapé dans le ballon pour la première fois dans la ville ocre. « J'ai eu une enfance heureuse. J'ai appris à jouer au football là-bas. Si j’ai été footballeur, c’est grâce au Maroc », se souvenait-il en 2000 dans les colonnes du Temps.
Le buteur français lance ainsi sa carrière au Maroc. Il évolue à l'AS Marrakech en cadet et junior. Elève au Lycée français Lyautey de Casablanca, Just Fontaine rejoint ensuite l'US Marocaine, club basé dans la Métropôle. Il y joue pendant trois ans. Ces clubs historiques ont aujourd'hui disparu de l'échiquier footballistique (La section football de l'US Marocaine disparait avec la fusion avec le Wydad Casablanca). Mais Fontaine compte à son actif un titre de champion du Maroc en 1952 avec l'US Marocaine et d'autres trophées dans des compétitions nord-africaines.
A l'époque, la sélection marocaine comptait aussi sur le jeune talent. Fontaine évolue ainsi avec les Lions de l'Atlas. Des archives reviennent, entre autres, sur une rencontre ayant opposé l'équipe de France B au Maroc A au Stade Vélodrome en 1952. Fontaine portait la tunique marocaine aux côtés de Si Mohammed, Bettache, Ben Aissa...
Le lien avec son pays de naissance restera très fort pendant des décennies. En 1979, il revient ainsi pour prendre les rênes des Lions de l'Atlas. Malheureusement, un accident de la route près de Menkès le freine dans son travail avec la sélection. ll ne conduit pas les Lions de l'Atlas à la troisième place lors de la CAN 1980 au Nigeria.
Mohamed Hadji