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Membre du Comité exécutif de la Fédération malawienne de football (FAM), Daud Mtanthiko, est visé par une enquête pour attouchement et harcèlement sexuel envers la responsable de la délégation de l’équipe féminine. Passé sous silence par la fédération pendant deux mois, les faits surgissent aujourd’hui sous la pression du COSAFA et des médias.
« La FAM a pris sérieusement note des allégations de mauvaise conduite sexuelle impliquant un membre de la délégation de l’équipe nationale féminine du Malawi […] La FAM a déjà ouvert une enquête formelle. »
Daté du 15 avril, ces quelques lignes issues du communiqué de la fédération annonçait une investigation officielle. En réalité, il s’agissait de rassurer l’opinion publique et politique qui avait été particulièrement outrée d’apprendre par voie de presse une affaire survenue en février et étouffée par cette même fédération qui se refuse de donner notamment le nom de la personne en question.
« Il a fermé la porte, a enlevé son pantalon et m’a attrapé »
En février, les Scorchers s’envolaient pour la Zambie pour deux matchs amicaux. Or, ce voyage a été émaillé par une sombre affaire impliquant Daud Mtanthiko, membre du Comité exécutif de la fédération, et la responsable de la délégation.
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Cette dernière a rapporté les incidents auprès des coachs (Lovemore Fazili et son assistante, Maggie Chombo) qui n’ont rien fait. La fédération non plus n’a pris aucune action au grand dam de l’ensemble de la sélection.
Devant cette inaction, la victime s’est confiée à un média zambien, Bola News, pour expliquer ce qui s’était passée lors de cette tournée :
« Au début, il m’a dit que je devais le voir dans sa chambre d’hôtel pour récupérer de l’argent afin d’aller faire du shopping ; il me disait que mes amis étaient déjà sorties acheter des trucs. Il m’a dit qu’il avait laissé la porte ouverte. J’ai refusé. A environ 7 heures, j’ai entendu un toc à ma porte. J’ai ouvert et c’était lui. Au moment où j’ai ouvert, il est entré. J’ai essayé de le bloquer, mais c’était impossible.
Il a fermé la porte, a enlevé son pantalon et m’a attrapé vigoureusement – il m’a poussé sur le lit. Il m’a dit que nous devions coucher ensemble. J’ai refusé […] Je l’ai prévenu que j’allais appeler de l’aide et il m’a averti [de ne pas le faire]. »
Un président de fédération en difficulté avec son slogan « Transform the Game »
Contacté par Bola News, le président de la fédération, Fleetwood Haiya, a expliqué ne pas avoir été mis au courant de l’affaire. Une version étonnante puisque l’information a circulé au sein de la fédération depuis l’incident de février.
Élu en décembre 2023 après des élections très médiatisées contre le totémique Walter Nyamilandu (en poste depuis 19 ans !), Haiya avait misé sur une nouvelle approche et un programme au titre évocateur : « Transforme the Game ».
De nombreux médias au Malawi pointent la différence abyssale entre ce slogan et la réalité des faits avec cette affaire passée sous silence sans l’enquête publiée par Bola News. Dans un pays où les Scorchers (le surnom de l’équipe féminine) ont été starifiées après leur titre régional au COSAFA 2023, le scandale ne passe pas et l’État suit de très près les développements.
Une attention touchant également le COSAFA, le Conseil des Associations de football en Afrique Australe, qui fit pression sur la fédération pour l’ouverture d’une enquête officielle. Sans cela, difficile de croire que la FAM aurait entrepris quoi que ce soit un jour contre l’un de ses membres...