Nommé entraîneur de Dijon (Ligue 2) en juin dernier, le Sénégalais Omar Daf avait connu un début de saison prometteur. Depuis, les mauvais résultats se sont enchaînés et le DFCO, prétendant à l’accession en Ligue 1, n’occupe qu’une très décevante douzième place. Pour l’ancien défenseur, son équipe “est à sa place.”
On ne dira pas que c’est l’année ou jamais, puisque seules deux équipes accéderont directement à la Ligue 1 en fin de la saison après la décision de la Ligue de Football Professionnel (LFP) de faire passer l’élite de 20 à 18 clubs, mais ce serait tout de même une riche idée de faire partie du duo des promus. C’était justement l’ambition de Dijon, un des plus gros budgets de L2 (21 millions d’euros), bien décidé à tourner le dos à deux dernières compliquées – une relégation puis une décevante onzième place – et à apaiser une ambiance interne qu’on qualifiera pudiquement de “pesante.”
Le DFCO avait choisi le Sénégalais Omar Daf (45 ans) pour succéder à Patrice Garande. Le club bourguignon, qui avait également étudié les profils de Patrice Beaumelle, l’ex sélectionneur de la Côte d’Ivoire ou encore de Sébastien Desabre, passé par de nombreux clubs africains et l’Ouganda et aujourd’hui à la tête des Léopards de la RD Congo, avait finalement jeté son dévolu sur l’ancien défenseur des Lions de la Teranga (55 sélections), lequel avait accompagné Sochaux aux portes de la Ligue 1 en fin de saison dernière, jusqu’à une défaite contre Auxerre à l’avant-dernier tour des barrages (0-0, 4-5 aux t.a.B). Après un excellent début de championnat – 3 victoires et 2 nuls – et beaucoup de bonnes choses vues dans le style de jeu et l’attitude, Dijon, éphémère co-leader au soir de la 5e journée, occupe, avant son déplacement à Amiens samedi, une décevante douzième place. Avec 12 points en dix journées, le compte n’y est pas et Daf en est conscient. “Nous sommes à notre place. Cela prouve à quel point la Ligue 2 est difficile.”
Samedi dernier face au Havre (0-0), son équipe a mis un terme à une série de quatre défaites consécutives – Annecy (0-2), Bastia (0-1), Sochaux (0-2) et Bordeaux (1-2) - en donnant l’impression d’aller un peu mieux, même si une victoire normande n’aurait effarouché personne. “On se prépare toujours pour gagner. Il fallait mettre fin à cette série, mais il est évident que ce n’est pas suffisant. Avec ce que nous montrons, nous sommes à notre place.” Omar Daf acte la défaite face à Annecy comme un tournant. “On venait de gagner à Metz (2-1), après un très bon match, et il fallait confirmer, ce que nous n’avons pas su faire. Ensuite, il y a eu des matches, notamment à Bastia et à Bordeaux, où certaines décisions arbitrales ont pesé. Enfin, on a été obligé de faire face à de nombreuses blessures et suspensions (dont celles du malien Cheick Traoré, du sénégalais Zargo Touré et du camerounais Ahmad Ngouyamsa, ndlr). On ne veut pas se chercher d’excuses, mais on doit quand même prendre cela en considération.”
A vingt-huit journées de la fin du championnat, avec encore 84 points en jeu, Dijon n’a évidemment pas fait le deuil de ses ambitions, mais le retard sur le trio de tête composé de Bordeaux, d’Amiens et de Sochaux continue à se creuser. “Le championnat est encore long, mais il est évident que nous avons besoin de gagner”, poursuit Daf, qui a vu revenir à Dijon son compatriote Moussa Konaté, prêté la saison dernière à l’Espérance Tunis (Tunisie) et Sivasspor (Turquie). L’ancien attaquant du FC Sion (Suisse), dont l’attitude a notamment irrité Olivier Delcourt, le président dijonnais n’avait plus mis les pieds à Dijon depuis la reprise de l’entraînement, le 22 juin, alors que l’Algérien Yassine Benzia, qui souhaitait partir, n’a toujours pas trouvé de nouvelle destination, même si un départ aux Emirats Arabes Unis est évoqué. “Ils sont là, et j’ai toujours dit que je compterais sur ceux qui sont totalement impliqués dans le projet du club”, précise Daf. Mais selon les dernières informations, les deux joueurs – et le club – chercheraient plutôt une porte de sortie pour ces deux éléments qui touchent des salaires élevés…
Alexis BILLEBAULT
