Le président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) Samuel Eto’o est la cible de nouveaux témoignages à charge, portés par l’un de ses vice-présidents.
Décidément, un mauvais sort s’acharne contre Samuel Eto’o. Les sélections nationales du Cameroun ne gagnent pas. Le Comité d’éthique de la FIFA s’intéresse au contrat qu’il a signé avec une entreprise de paris sportifs. La Fécafoot perd tous ses procès. Des clubs ont créé une fronde contre lui, menaçant de ne pas prendre part à la prochaine saison si un audit des subventions du sponsor et de l’Etat n’est pas effectué.
Dans ce contexte tendu, Henry Njalla Quan, vice-président de la Fécafoot, vient de publier un texte explosif, faisant des accusations de corruption, de coups-bas et de menaces qui seraient orchestrées avec la bénédiction du président de l’instance camerounaise. Le président de Njalla Quan Academy dit être victime de « menaces de mort, de discrimination, de mépris absolu et de traitements inhumains » de la part d'employés, de cadres et d'amis proches de Samuel Eto’o. Malgré ses tentatives de signaler ces problèmes au président de la Fecafoot, M. Njalla Quan affirme que rien n'a été fait pour y remédier.
Le 20 juin 2023, il a donc décidé d'adresser une lettre formelle au président de la Fécafoot. Cependant, cette démarche n’a pas été sans conséquence. L’auteur de la lettre est accusé de « trahison » et de « tenir des réunions secrètes avec les ennemis du président Eto’o ». Njalla Quan dénonce une stratégie de division savamment pensée par Samuel Eto’o « pour régner en maître ».
En représailles à cette lettre dit-il, le 28 juin 2023, un « arbitrage scandaleux » a eu lieu lors du match aller des demi-finales de la South West Regional League, opposant son équipe à celle de Kumba City FC. « Mon innocente équipe […] a reçu 5 cartons rouges, 6 cartons jaunes et 3 penalties contre nous. Comme Dieu le veut, nous avons fini par perdre seulement 1-0 malgré ce vol en plein jour orchestré par des criminels sans cœur qui dirigent notre football et des alliés proches du président de la Fécafoot », a-t-il déclaré.
Face à ces accusations, la Fécafoot reste silencieuse. Pourtant, sieur Njalla Quan affirme avoir soulevé ces scandales lors d'un forum du Comité exécutif de l’instance, mais ils ont été ignorés. Face à l'absence de réaction et à la croisade personnelle menée contre son intégrité physique et morale, celui-ci a décidé de rendre publique dans les jours qui viennent, une lettre confidentielle qu'il a adressée à Samuel Eto’o il y a près de deux semaines.
Malheureusement, ce dirigeant de club s'attend à des représailles, voire à une suspension, une destitution ou même à des atteintes à sa sécurité, compte tenu des nombreuses menaces de mort qu'il a reçues. Il souligne que la plupart de ces menaces ont commencé après qu’il a demandé des détails sur les contrats liant la Fécafoot à ses sponsors. En exhortant la FIFA, la CAF et surtout le gouvernement camerounais à enquêter sur les problèmes du football national, il prévient qu'en cas de représailles graves, toutes les preuves des points soulevés dans sa lettre seront divulguées par des personnes à qui il a confié ces informations. Il demande par conséquent aux autorités compétentes de prendre les mesures judiciaires nécessaires.
Arthur Wandji
