Arrivé à Leicester City, Bilal El Khannouss est en train de se faire une place en Premier League, premier championnat du Top 5 européen qu’il découvre. Malgré une première partie de saison difficile pour les Foxes, le Lion de l’Atlas ressort comme l’une des rares satisfactions de l’effectif.
Né à Strombeek-Bever en Belgique le 10 mai 2004, Bilal El Khannouss a commencé très tôt sa formation. A cinq ans déjà, il intégrait le centre de formation d’Anderlecht (2009) et depuis, sa précocité n’a cessé d’ébahir. Auteur de 2 buts et 2 passes décisives en 17 matchs toutes compétitions confondues, le milieu offensif de 20 ans régale.
Arrivé à 5 ans, Bilal El Khannouss va quitter Anderlecht à 15 ans. Après dix ans, il quitte le club anderlechtois pour Genk en 2019. C’est donc avec les Schtroumpfs qu’il a terminé sa formation et fait ses premiers pas dans la Jupiler Pro League. Son départ, les dirigeants d’Anderlecht ne l’ont jamais digéré mais lui a tourné la page et il assume cette décision qu’il a prise même contre le gré de ses parents.
« On en a déjà beaucoup parlé, mais honnêtement, j’ai passé de très bons moments à Anderlecht. Mais à 15 ans, j’ai dû faire un choix. Je n’avais plus confiance en Anderlecht. Le projet d’avenir de Genk, en revanche, pouvait me convaincre. A mon avis, ils n’avaient pas vu venir mon départ. Ce changement n’a pas été évident. J’ai soudainement dû aller dans un internat, seul, à cent kilomètres de chez moi, mais cela m’a rendu plus fort. Pour moi et ma famille, c’était évidemment très difficile au début. Heureusement, je connaissais quelques gars dans les équipes de jeunes de Genk et j’étais bien encadré. Je suis très heureux que mon ami d’enfance Anouar (Ait El Hadj) fasse également partie de l’équipe », a confié El Khannouss à Bruzz en avril dernier, faisant parler son ambition et son caractère bien trempé pour son âge.
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Avec son gabarit souffreteux, Bilal El Khannouss n’est évidemment pas le joueur le plus dur sur l’homme. Mais balle au pied, le Marocain est une merveille à voir jouer. Le jeune milieu offensif marocain est doté d’une vision de jeu exceptionnelle qui lui permet de scanner tout le terrain avant même de recevoir une passe d’un coéquipier. Ayant un goût pour le risque, il n’hésite pas à descendre très bas pour combiner et participer à la relance propre de son équipe.
La confiance et le sang froid qu’il dégage sur un terrain sont d’un niveau incroyable. S’il est aussi bon dans le travail de récupération, confirmant qu’il est un joueur qui pense d’abord au collectif, c’est surtout dans les 20 derniers mètres que Bilal El Khannouss est dangereux. S’il ne tente pas sa chance de loin, il est toujours à l’avant-dernière ou à la dernière passe. La justesse technique dont il fait montre est un avantage pour son équipe qui frustre l’adversaire dans la conservation du ballon. Ses qualités lui ont permis d’être élu « Meilleur espoir de l’année 2022 en Belgique, « Meilleur rookie (débutant » en Jupiler Pro League en 2023 et « Meilleur joueur de la saison 2023-24 » de Genk avant son départ.
Contre Manchester City dimanche, il a été une nouvelle fois immense pour Leicester malgré la défaite (0-2) des Foxes. Au point d’impressionner un certain Pep Guardiola qui lui a glissé quelques mots dans l’oreille après le match. « Guardiola a dit qu’il était impressionné par ma performance aujourd’hui, mais pas moi. Parce que je me connais, et c’est le joueur que je suis. Je dois montrer cela chaque semaine », a confié El Khannouss en zone mixte. Son entraîneur, Rud Van Nistelroy lui aussi jeté des fleurs. « Je pense que notre style de jeu est parfait pour lui. Jouer entre les lignes et passer par l’axe peut vraiment l’aider à progresser. Sa technique et son talent sont exceptionnels », a déclaré le Néerlandais en conférence de presse d’après-match.
Son physique, son pied droit, sa capacité de trouver des lignes de passes que très peu sont en mesure de voir, les qualités de Bilal El Khannouss font forcément penser à un certain Kevin De Bruyne qui par ailleurs est son modèle. Mais contrairement au milieu de terrain de Manchester City, lui a décidé de représenter le Maroc sur le plan international après avoir évolué avec les catégories de jeunes de la Belgique, son pays de naissance jusqu’aux U18. Il s’est d’ailleurs servi de l’erreur commise par son idole pour faire un choix judicieux au moment de quitter le KRC Genk. « Je ne veux pas quelque chose de trop grand d'un coup. Regardez Kevin De Bruyne, qui avait quitté Genk pour Chelsea, l'un des plus grands clubs du Monde. Il a été obligé de faire un pas en arrière, et c'est ce que je veux éviter. Étape par étape jusqu'au sommet absolu, sans retour en arrière. Tel est mon plan », a-t-il déclaré en mai 2024 à Belang van Limburg lorsqu’il était annoncé un peu partout en Europe.
A 20 ans, Bilal El Khannouss connaît une ascension fulgurante dans sa carrière comme le témoigne son importance grandissante chez les Lions de l’Atlas du Maroc avec lesquels il compte déjà 18 capes avec une Coupe du monde (2022) au Qatar et une CAN (2023) en Côte d’Ivoire. Avec les U23, il a remporté la CAN et aussi la médaille de bronze aux JO de Paris 2024. Sous contrat jusqu’en 2028 avec Leicester City, il est promis à un bel avenir à condition qu’il ce même niveau d’exigence envers lui-même.