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Il n’a que 21 ans, mais Kamory Doumbia a déjà inscrit son nom dans les anales de la Ligue 1. Le milieu de terrain malien qui a rejoint définitivement le Stade Brestois l’été dernier, est devenu le chouchou du club du Finistère qui l’a vu disputer 23 matchs toutes compétitions (1 but et une passe décisive) avec les Bretons cette saison.
Né le 18 février 2003 à Bamako, Kamory Doumbia est issue d’une famille modeste. Dès son jeune âge, le jeune Kamory va tout de suite développer un amour pour le ballon, arpentant les rues de la capitale malienne pour exprimer son talent. 21 ans après, il est une star dans son pays et Sport News Africa vous retrace son parcours.
Comme plusieurs autres joueurs confirmés (Yves Bissouma, Hamari Traoré, Ramy Bensebaini, etc.) ou retraités (Yaya Touré, Salomon Kalou, Gervinho, Kolo Touré, etc.) sur le continent, Kamory Doumbia est aussi un pur produit de l’Académie Jean-Marc Guillou, l’entraîneur français qui a débarqué en Afrique en 1993 à l’ASEC Mimosas (Côte d’Ivoire) et a implanté 11 Académies à travers le continent. C’est lors d’un tournoi de quartier qu’il sera repéré par l’académie pour y faire sa formation et donner vie à son rêve de devenir footballeur professionnel. Doumbia y arrivera en 2021 lorsqu’il a été transféré au Stade de Reims.
Depuis ses premiers pas avec le ballon, Kamory Doumbia s’est toujours distingué par sa propension à réaliser les gestes techniques les plus étourdissants qui mettaient les Bamakois en haleine. Mais c’est à l’Académie JMG qu’il va raffiner sa technicité : « Pour commencer, on s’entraîne pieds nus, il faut atteindre un certain niveau technique lors des tests de jonglerie pour avoir la chance de porter les chaussures. Quand j’ai obtenu la chaussure, j’étais trop content, car d’autres joueurs de ma génération ont réussi à avoir la chaussure avant moi. Quand on s’entraînait et qu’on me marchait sur le pied, je souffrais (rires) », raconte en 2022 à Onze Mondial, un Kamory Doumbia nostalgique de ses premiers jours à l’Académie.
Après son passage dans ce célèbre centre de formation, il a également développé une polyvalence puisqu’en dehors de sa position préférentielle de milieu offensif, il peut également jouer dans un système à double pivot. « Dans un système à trois milieux, il peut jouer aux deux postes devant la sentinelle, ou dans un double pivot, être le joueur qui joue au-dessus. Il peut aller chasser sur la sentinelle adverse, il peut exercer le pressing sur l'adversaire car il a des jambes de feu. Son surnom, c'est la Toupie, ça veut donc dire que ça part dans tous les sens. On aura besoin de lui cette saison », appréciait en conférence de presse, son entraîneur Eric Roy en décembre 2023.
« La Toupie » est un surnom que Kamory Doumbia a hérité de ses anciens coéquipiers pensionnaires de l’Académie dont Yves Bissouma pour sa capacité à répéter les efforts avec ou sans ballon : « Je vais te parler de mon surnom "La Toupie". Rominigue Kouamé et Yves Bissouma qui évoluent respectivement à Troyes et Brighton aujourd’hui et l’ancien de Strasbourg, Kevin Zohi, m’ont surnommé ainsi. Lorsqu’on jouait en 6 contre 6, je faisais bien tourner le ballon, du coup, ils m’appelaient "La Toupie" car je donnais le tournis aux autres. Ce surnom m’a tout de suite plu (sourire) », a-t-il confié à Onze Mondial.
Lire aussi : Brest : Kamory Doumbia revient sur son quadruplé historique
Loin de faire de son gabarit souffreteux est un handicap, Kamory Doumbia s’en sert pour être efficace dans les petits espaces et s’éclate à chaque fois qu’il est sur les terrains. C’est un milieu de terrain qui aime garder le ballon, réaliser des dribbles déroutants tout en gardant une lucidité dans la logique du collectif, à savoir quand accélérer le jeu, chercher la profondeur ou recycler la possession.
Cette saison, il a réussi 50% de ses dribbles selon les chiffres de SofaScore et gagné 39% de ses duels. Il a également réussi 89% de ses passes, un pourcentage qui atteste sa justesse technique largement au-dessus de la moyenne même s’il a encore une marge de progression sur le plan tactique comme il l’a avoué à OM : « Je suis technique et intelligent. J’aime avoir le ballon dans les pieds, j'aime le beau football. Je me projette bien. J’aimerais m’améliorer tactiquement. Je dois aussi travailler mon endurance », a déclaré Doumbia il y a un peu plus de deux ans.
Son style, il l’a forgé en regardant les devanciers dont Philippe Coutinho qui est sa référence mais aussi un des plus grands magiciens de l’histoire du foot, à savoir Ronaldinho. « J’aime bien Philippe Coutinho, un joueur technique, qui dribble bien et possède une belle finition. J’apprécie aussi Adama Noss Traoré, il est à l’aise balle au pied, il a une bonne prise de balle et une bonne conduite de balle. Je suis aussi obligé de citer Ronaldinho. Quand on le regarde, on prend forcément du plaisir », a confié l’Aigle de 21 ans.
S’il était déjà un milieu de terrain prometteur sur qui pas mal de clubs braquaient déjà leurs projecteurs, la vie de Kamory Doumbia a complètement basculé le 20 décembre 2023. Ce soir-là, il a claqué un quadruplé retentissant en une mi-temps (22e, 25e, 29e et 45+3) pour plier le match et offrir une victoire 4-0 à Brest contre Lorient. C’est seulement le deuxième joueur dans toute l’histoire de la Ligue 1 à réaliser un tel exploit, après Edinson Cavani (PSG) en 2016. Depuis, il est devenu le chouchou du Finistère et le Stade Brestois a décidé de le recruter définitivement à l’été 2024 après une saison mémorable en prêt. Après ce match-là, sa cote a grimpé en flèche et il a gagné en confiance.
Depuis toujours, le Mali a eu de très grands milieux de terrain. Et la génération de Kamory Doumbia n’en fait pas l’exception. Si le maestro de l’entrejeu des Aigles reste Yves Bissouma, Doumbia n’a jamais manqué l’occasion de marquer lorsqu’il porte le maillot de la sélection. En 19 matchs avec le Mali, le milieu brestois a inscrit 8 buts, des chiffres assez impressionnants pour un joueur évoluant à un poste comme le sien. Encore très jeune, il a de l’avenir et peut accomplir de grandes choses dans sa carrière.
