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Steve Mounié, forte tête

Zinedine Zidane, Didier Drogba, Cristiano Ronaldo, Steve Mounié. Tous ont un point en commun : le jeu de tête. L’attaquant béninois de Brest est l’un des meilleurs de Ligue 1 dans cet exercice.

Steve Mounié
Steve Mounié, le maître des airs

Le maître des airs. Ce surnom pourrait facilement être affublé à Steve Mounié, tant le Béninois est bon de la tête. Dernier exemple en date, le samedi 23 septembre dernier lorsque, remplaçant au départ, il a donné la victoire à Brest face à Lyon, marquant à la 88ème minute d’un joli coup de boule. Une tête qui a d’ailleurs permis à son club de s’installer seul au sommet du classement de la Ligue 1. En outre, l’attaquant est un récidiviste. Le site de la Ligue 1 renseigne ainsi que sur ses 87 buts inscrits en carrière (dont 7 pénaltys), le joueur de 28 ans en a mis 39 de la tête. Un ratio énorme. Le Guépard confie par ailleurs adorer cet aspect du jeu.

« Oui, j’ai toujours aimé ça. Petit, je jouais dans un city stade de mon quartier de Perpignan, Saint-Assiscle, et le père d’un ami, que je considère comme mon oncle, m’entraînait avec d’autres enfants dont mon frère. Il nous faisait travailler notre jeu de tête tour à tour et, après chaque tête, il nous disait : « Là, tu m’as fait une tête de CFA… Là, tu m’as fait une tête de Ligue des champions… » Avec moi, c’était souvent des têtes de Ligue 1 ou de Ligue des champions. J’ai toujours eu ça en moi. La plupart des enfants n’aiment pas recevoir le ballon mais, moi, je n’ai jamais eu peur du ballon. Et, en plus, je gardais toujours les yeux ouverts. C’était quelque chose d’instinctif pour moi. Il y a certains joueurs à qui tu peux répéter pendant 50 ans de faire attention à garder les yeux ouverts, ils n’y arriveront pas ! Ce n’est pas quelque chose qui s’apprend », souligne Steve Mounié au site de la Ligue 1.

Une technique travaillée

Steve Mounié poursuit ensuite, expliquant ce qui le rend aussi fort de la tête. « Le timing, c’est instinctif. Pour le reste, j’ai dû m’adapter à chaque fois que j’ai grimpé de niveau. Quand je suis arrivé en professionnel, en Ligue 2 notamment, je me suis confronté à des défenseurs malins. Je me souviens notamment de Cédric Varrault, qui jouait dans l’axe à Dijon avec Christopher Jullien. Comme il savait qu’il n’allait pas remporter le duel, il me poussait avant que je saute et ça m’avait posé problème. Je débutais à ce niveau et c’était nouveau pour moi mais, maintenant, quand un défenseur me fait ça une fois, je sais comment le contrer. Je me suis adapté grâce aux conseils de mon agent et conseiller, un ancien attaquant très bon de la tête. Il m’a donné des astuces. Sur les dégagements de mon gardien par exemple, j’utilise des techniques que je ne connaissais pas plus jeune. Avant, je sautais sans savoir, j’attaquais la balle sans calcul. Maintenant, je sais comment avoir le dessus sur mon défenseur. Je m’adapte en fonction de mon adversaire, je ne vais pas faire la même chose contre un défenseur qui va jouer le duel aérien et contre un défenseur qui va me pousser. Mais je n’ai pas envie de trop entrer dans le détail, c’est secret ! Je suis vraiment désolé (rires) ! »

Comment mettre une tête selon Steve Mounié

Considéré comme l’un des meilleurs de la tête en Ligue 1, Steve Mounié livre ainsi quelques astuces pour prendre le dessus dans les airs.

« L’orientation des épaules est primordiale pour diriger la balle vers le but. Lorsque tu reçois un centre avec les épaules dirigées vers le centreur, ta balle va repartir vers le centreur. Ça, c’est si tu la prends plein front bien sûr. Mais si tes épaules sont de trois quarts, ta balle va aller vers le premier poteau. Donc si tu sens que tes épaules ne sont pas bien orientées, tu ne vas pas taper la balle plein front, tu vas la prendre de la corne. Bam. Et pour diriger sa tête, on m’a toujours dit : « Il faut renvoyer la balle là d’où elle vient ». Plutôt tête croisée que décroisée donc, mais ça dépend de là où tu es positionné. La saison dernière, j’ai marqué contre Nice sur une tête décroisée parce que j’étais en avance par rapport au premier poteau. Mais en général, quand le centre passe et que tu es au second poteau, le gardien adverse se déplace vers toi donc, en la remettant là d’où elle vient, vers le premier poteau, tu le prends à contrepied ». Avis aux apprenants, Steve Mounié a livré les clés d’un bon jeu de tête.

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