fbpx
[themoneytizer id="116876-31"]
, ,

Sur le chemin de la professionnalisation du football africain : le rôle des syndicats sportifs

Dans quelle mesure les syndicats de sportifs peuvent-ils réellement tenir un rôle dans le développement du football africain ? C'est la question que s'est posée Gauthier Pikadjo.

Quel rôle pour les syndicats sportifs africains ?

Sur le continent africain, les supporters et les fanatiques du football nourrissent l'espoir de voir prospérer le ballon rond jusqu'à atteindre le niveau d'excellence que le football européen incarne.

Le fait que les élites du football dans différents pays du continent s'engagent avec ferveur au service de leurs nations permet d'entretenir ce rêve de prospérité à l’illustration de Didier Drogba qui exprimait son attachement à RFI : « J’ai vécu de grandes émotions en Afrique. Je ne me vois pas tourner le dos à ce football, même s’il y a d’autres clubs dans lesquels j’ai évolué. C’était important pour moi d’intégrer la famille du football ivoirien et d’essayer de contribuer à son développement. »

L'action des élites, avancée tant significative qu'inopérante ?

Au grand dam des amoureux du ballon rond, d’une part, l'action des élites du football africain est une avancée à la fois significative et inopérante face au défaitisme qui sévit dans les institutions sportives africaines, sous diverses formes notamment la corruption, l'ingérence, les mauvais traitements réservés aux officiels et aux joueurs, la criminalité que le journaliste Romain Molina ne cesse de révéler tout en dénonçant l’omerta et le manque de courage des autorités compétentes pour mettre fin à ces atrocités.

Lire aussi : RDC-Abus sexuels sur mineurs : la FIFA va suspendre la FECOFA

« On a l’impression que tout le monde était au courant de ces pratiques mais que c’était tabou », affirmait-il en présentant son enquête, publié par Sport News Africa et que le journal Le Monde a cité, sur les abus sexuels dont ont souffert de jeunes garçons en République Démocratique du Congo de la part des entraîneurs et des dirigeants du football.

D'autre part, il faut souligner que mener une action ne suffit pas, il faut aboutir à d'excellents résultats alors que la nonchalance caractérise de nombreux champions qui oublient leur responsabilité sociale notamment à l'égard des jeunes athlètes et que l'infime partie des footballeurs qui mènent des actions sociales peinent à répondre à la croissante demande, même si leur désir de faire du football un vecteur de développement est avéré.

Lors du lancement de sa fondation, l’international Congolais, Cédric Bakambu a affirmé « la fondation reste ouverte à tous ceux qui travaillent pour le développement et l’amélioration des conditions de vie du peuple congolais ». L’on remarque le même désir de développement à travers les actions de la fondation Banazola que le footballeur international congolais Distel Zola a initié et qui a pour mission notamment « soutenir, protéger et élever la jeunesse congolaise face aux défis imposés par la pauvreté et les inégalités. »

Les syndicats sportifs dans la lutte pour les droits des footballeurs

Un constat mérite d'être rappelé au regard des maux africains : Ce ne sont point les hommes qui mènent la révolution, c'est la révolution qui emploie les hommes. De ce fait, la volonté de professionnaliser le football doit être orientée vers des principes et des valeurs que défendent des organisations comme les syndicats sportifs car « les hommes passent mais les institutions demeurent » tout en insistant sur le fait que les moyens conséquents ne peuvent provenir que des institutions. L’ Union des footballeurs du Mali semble avoir emboîté le pas suite aux évènements ayant perturbé leur football notamment l’initiative commune des joueurs de boycotter la Fédération malienne de football dans son communiqué officiel dont l’introduction est épique : « Après ces dernières semaines chargées en émotion il est temps de réagir mais toujours dans la mesure […] ».

Tout au long de l'histoire du football français, l'Union nationale des footballeurs professionnels a impacté les grandes décisions touchant le contrat de travail des footballeurs, la professionnalisation du football féminin. Ce syndicat est un modèle sur lequel doivent se baser les organisations syndicales africaines.

La FIFPro Afrique, un éléphant qui accouche d'une souris ?

Au niveau africain, la FIFPro Afrique se veut être l'organisation qui milite pour les droits des athlètes. Comme toute organisation syndicale, elle a pour objet l'étude, la défense et le développement des intérêts professionnels ainsi que le progrès social, économique et moral de ses membres car « un footballeur est un salarié comme un autre », confiait Stéphane Saint-Raymond, lors d’une interview à RFI faisant le point sur la syndicalisation des footballeurs sur le continent africain.

Par ailleurs, les objectifs de la FIFPro semblent trop beaux pour être vrais, voire une démesurés face aux réalités palpables qui démontrent la dégringolade de la qualité de vie du football africain selon de nombreux fanatiques, supporters et amoureux du football à l’image du constat effectué par Sport News Africa, publié en avril 2024, selon lequel « sur les 54 fédérations membres que compte actuellement la confédération africaine de football, 22 se trouvent sans stade homologué. »

Lire aussi : CAF : la moitié de l'Afrique sans stade homologué

Les syndicats sportifs peuvent-ils établir les jalons d'une meilleure organisation du football dans le continent ? En tout cas, faut-il ne pas oublier que « le monde a été bâti par ceux qui ont osé rêver ce qui semblait impossible. »

Contribution de Gauthier PIKADJO, chercheur en droit des sports

Author

SNA vous en dit plus !

Pas de recommandation
SPORTNEWSAFRICA,
LA RÉFÉRENCE DU SPORT EN AFRIQUE
TOUS LES SPORTS
SUIVEZ-NOUS SUR :
linkedin facebook pinterest youtube rss twitter instagram facebook-blank rss-blank linkedin-blank pinterest youtube twitter instagram