Les manifestations au Sénégal depuis le 1er juin, ainsi que le climat de tension extrême qui a suivi le verdict du procès de l'opposant politique Ousmane Sonko, ont conduit le ministère des Sports à prendre une décision forte. Toutes les compétitions sont officiellement arrêtées, et ce pour une durée de deux semaines.
Dès la soirée du 2 juin, au lendemain des premières manifestations et des nombreux heurts entre civils et forces de l'ordre, les déprogrammations avaient commencé à tomber. Finale de la Coupe nationale de rugby ou encore le choc de la D1 féminine entre Dakar Sacré-Cœur et Sirène de Grand-Yoff ont été les premiers rendez-vous sportifs à être reportés. Signe de la tension qui règne au Sénégal depuis le verdict rendu le 1er juin dans le cadre du procès d'Ousmane Sonko, leader du parti Pastef et opposant politique, accusé de viol (de dernier a finalement été condamné à deux ans ferme pour « corruption de la jeunesse »).
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Si depuis, la situation semble moins tendue, les stigmates des violences sont eux toujours présents, à l'image des plus de 20 morts recensés. Et dans le but d'éviter au maximum les rassemblements de foule qui pourraient engendrer de nouvelles protestations ainsi que des heurts, l'Etat du Sénégal a pris une mesure forte. Le ministère des Sports, actuellement dirigé par le Premier ministre Amadou Ba a annoncé la suspension de toutes les activités sportives dans l'ensemble du pays. Une mesure effective pour une durée de deux semaines, a minima.
Un calendrier de fin de saison à réorganiser
« La Fédération sénégalaise de football porte à la connaissance des Présidents de Ligue de football amateur et des présidents de club que compte tenu de la situation sécuritaire qui prévaut dans le pays et sur instructions de l’autorité hiérarchique, toutes les compétitions de football sont suspendues jusqu’à nouvel ordre sur toute l’étendue du territoire national », indiquait la Fédération sénégalaise de football dans la soirée de mardi. La décision a ainsi été étendue à toutes les compétitions sportives par l'Etat sénégalais.
De quoi porter un sérieux coup d'arrêt au sport local, mais surtout chambouler la fin de saison dans de nombreuses disciplines. Trois journées du championnat de football vont ainsi devoir se jouer à des dates ultérieures. La Fédération sénégalaise de rugby qui espérait pouvoir décaler la date de sa finale de Coupe nationale du 3 au 10 juin, doit également revoir ses plans. Même son de cloche pour les compétitions de basket ou encore de lutte, sport très populaire au Sénégal. Une situation qui va causer un véritable casse-tête du côté des fédérations en vue des réaménagements des différents calendriers. Le sport local lui va connaître un sérieux coup d'arrêt et tous ses acteurs vont devoir patienter le temps d'un retour à la normale... à condition que le retour au calme soit effectif.
