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TP Mazembe et MCK Sarl, un paradigme de l’interaction entre sport et ressources naturelles

L’épopée du TP Englebert, devenu TP Mazembe des suites de la politique du recours à l’authenticité du Maréchal Mobutu, sur le trône du football africain est connue de tous les amoureux du sport congolais. Par la vision de son Président, il est instauré une dynamique d’entreprise au sein du club omnisports reposant notamment sur l’interaction entre les ressources naturelles que le sponsor, MCK SARL sigle de la Compagnie Minière du Katanga, exploite pour accompagner les dépenses du mythique club congolais. Cette synergie est une aubaine au regard des perspectives d’avenir qui s’en dégagent pour le développement du sport dans le continent.

MCK SARL et le TP Mazembe, un partenariat qui perdure.

Un paradigme en plein essor dans les pays du Golfe

En 2021, l’expert en géopolitique Pascal Boniface a fait l’analyse suivante sur France info : « Le Qatar et les Emirats Arabes Unis sont tellement proches qu’ils sont rivaux. Ils ont beaucoup de points communs. Ils ont bâti leur fortune sur le pétrole, la main d’œuvre étrangère et une diversification de leur économie. Ils cherchent à briller, à exister et le sport est un vecteur de puissance, d’image et de popularité. Là aussi, ils sont en rivalité avec un club anglais pour les Emirats et une équipe française pour le Qatar. Cette rivalité géopolitique se retrouve de façon plus paisible sur le terrain sportif. »

Il faut comprendre que les activités sportives nécessitent des investissements croissants pour favoriser le meilleur cadre de leur pratique et de leur développement. Il faut donc être doté des moyens suffisants pour faire une prospective et investir en amont tout en sachant que les résultats viennent toujours en aval. Ainsi, il est facile pour une économie aussi fructueuse que celle des pays du golf de s’intéresser aux investissements sportifs alors que pour les pays africains toujours en insuffisance, les investissements sportifs sont en état de précarité constante.

Une perspective attractive pour le continent africain

Sans tambour ni trompette, il faut reconnaître au continent une diversité de ressources naturelles qui le rend attractif pour les investissements notamment l’impulsion du développement dans le domaine sportif où il y a un manque criant d’organisation faute de quoi nombreux talents sportifs migrent vers l’Occident. C’est avec beaucoup de réalisme que le champion de MMA, Francis Ngannou a tenu à déclarer : « Je pense que d’ici 10 ans, l’immigration ne sera plus ce qu’elle est aujourd’hui. J’en suis très heureux parce que ces gens qui risquent leur vie pour migrer en Europe et qui sont traités comme des esclaves sur le chemin, qui meurent pendant ce périple méritent des opportunités. Ils cherchent juste un travail, une meilleure vie et l’Afrique aura très bientôt beaucoup plus d’opportunités à leur offrir […] ».

Même si, par état de nécessité, le continent a perdu nombreux talents à qui le choix d’émigrer a été judicieux sur le long terme comme Vincent Kompany qui a déclaré récemment : « Je suis né à Bruxelles, mon père était un réfugié venu de la RDC. Quelles étaient mes chances de jouer en Premier League, de gagner quelque chose en tant que joueur, et de représenter l’équipe nationale ? Zéro […] ».

Il faut reconnaître que nombreux pays du continent ont essayé de faire interagir les activités sportives avec les ressources naturelles mais cette initiative n’a été que de faible envergure caractérisée par la mauvaise volonté d’orienter les ressources disposées vers des projets personnels en toute opacité et au mépris des opportunités qui s’offrent à l’horizon pour les jeunes athlètes, les pratiquants comme les professionnels.

D’un point de vue social, le continent est en proie à des guerres et des conflits géopolitiques du fait de ses nombreuses richesses qui ont détruit le tissu social et identitaire de plusieurs populations dont l’extension ethnique, les tribus, la culture dépassent les frontières légales établies par les pouvoirs coloniaux. Le sport est l’excuse parfaite pour oublier les querelles, les atrocités et s’orienter vers la paix comme réfléchissait l’Illustre Pierre de Coubertin.

« Il y a des gens que vous traitez d’utopistes lorsqu’ils vous parlent de la disparition de la guerre, et vous n’avez pas tout à fait tort, mais il y en a d’autres qui croient à la diminution progressive des chances de la guerre, et je ne vois pas là d’utopie. Il est évident que le télégraphe, les chemins de fer, le téléphone, la recherche passionnée de la science, les congrès, les expositions ont fait plus pour la paix que tous les traités et toutes les conventions diplomatiques. Eh bien, j’ai l’espoir que l’athlétisme fera plus encore : ceux qui ont vu 30000 personnes courir sous la pluie pour assister à un match de football ne trouveront pas que j’exagère. Exportons des rameurs, des coureurs, des escrimeurs : voilà le libre-échange de l’avenir, et le jour où il sera introduit dans les mœurs de la vieille Europe, la cause de la paix aura reçu un nouvel et puissant appui », détaillait-il.

La synergie entre TP Mazembe et MCK SARL

Grâce à Moïse Katumbi comme gouverneur de l’ex-province du Katanga, le TP Mazembe a pris la place du club le plus compétitif en RDC comme en Afrique Subsaharienne, ayant gagné deux fois de suite la Ligue des champions de la CAF en 2009 et en 2010. Ensuite, il s’est élevé au niveau de premier club africain ayant joué la finale du mondial des clubs de la FIFA.

Dans le mouvement sportif congolais, le TP Mazembe a le mérite d’apporter l’innovation en termes du beau jeu comme de l’organisation alors que le club semble marginaliser, selon son Président en déclarant : « L’équipe est abandonnée par le gouvernement comme si Mazembe n’était pas une équipe congolaise. Ça fait trois ans que le gouvernement ne donne rien à Mazembe. »

De ce fait, le succès de l’organisation du TP Mazembe se justifie par ses propres moyens financiers notamment l’interaction existant entre le club et son principal sponsor MCK SARL, le sigle de la Compagnie Minière du Katanga qui cristallise l’union entre le sport et les ressources naturelles au bénéfice de laquelle le mouvement sportif peut rencontrer une source de rentabilité sans désemparement.

Contribution de Gauthier PIKADJO, chercheur en droit des sports

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