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TP Mazembe : le nouveau challenge d'Alioune Badara Faty

Champion du Sénégal 2022 et double vainqueur de la coupe du Sénégal en 2021 et 2022 avec Casa Sports, Alioune Badara Faty a rejoint cette saison le TP Mazembe. Un changement important dans la carrière du gardien de but international sénégalais. À 24 ans, le champion d’Afrique en 2022 avec le Sénégal s’attaque au plus grand challenge de sa vie de footballeur pour sa première expérience loin de son pays.

Alioune Badara Faty tente de se faire une place dans les cages du TP Mazembe.

Auteur de prestations de haut vol ces dernières saisons avec, à la clé, un titre de champion et deux coupes du Sénégal avec Casa Sport, Alioune Badara Faty a fait ses preuves au Sénégal. Pour progresser, il était à la quête d’un nouveau défi que lui offre le TP Mazembe. « Ils regardaient mes matchs dans le championnat du Sénégal et avec l’équipe nationale locale. Ils m’ont d’ailleurs montré ces vidéos. Les dirigeants m’ont bien accueilli dans l’équipe et me font vraiment confiance. Ils me surnomment ''le grand gardien'', du fait de ma taille », a confié Faty, joint au téléphone par Sport News Africa.

De retour sur le banc du TP Mazembe, l’entraîneur sénégalais Lamine Ndiaye jette son dévolu sur Alioune Badara Faty et fait marcher ses réseaux au Sénégal pour le signer. « Quand mon tuteur m’a fait part de l’intérêt du TP, j’ai tout de suite donné mon accord. Ce n’était pas ce que je m’étais imaginé. J’étais en France quelques semaines avant pour des essais. Mais il n’y a pas eu d’accord. Le Casa Sport m’a rappelé en urgence pour terminer la saison parce que le club luttait en championnat et en coupe. C’était clair dans ma tête qu’il était temps de partir », a-t-il avoué.

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Loin de sa terre natale, Faty s’adapte tant bien que mal à sa nouvelle vie à Lubumbashi. « Lubumbashi ressemble beaucoup à Ziguinchor. Le décor, les endroits, me rappellent énormément Ziguinchor. Je ne suis pas dépaysé. À 22h, tout le monde rentre chez soi. On m’a dit qu’à Kinshasa c’est totalement l’inverse (rires) », a-t-il reconnu. Une aubaine pour ce casanier, grand adepte du sommeil. Le calme de Kamalondo à Lubumbashi offre un cadre propice à la performance du vainqueur du CHAN en 2023.

Adaptation facilitée par la petite colonie sénégalaise du TPM

Cette première expérience à l’extérieur est un véritable test pour Alioune Badara Faty, loin de sa zone de confort. « Au début, c'était difficile pour moi ce nouvel environnement. C’est un nouveau club, un nouveau pays. Mais maintenant ça se passe beaucoup mieux », a-t-il concédé. Une amélioration notamment due à la présence de deux autres joueurs sénégalais dans l’effectif de Mazembe. « J’ai la chance d’avoir d’autres sénégalais dans le club. Quand j’ai vu Jean-Louis (Diouf) et Mor Talla (Mbaye), ça m’a convaincu de signer dans ce club », a-t-il ajouté.

Au TP Mazembe comme dans beaucoup d’autres clubs en Afrique, Alioube Badara Faty fait face à certaines remarques désobligeantes. « Débarquer dans un nouveau pays, avec les mauvaises langues parfois. Avec un coach sénégalais, certains disent que je suis favorisé, que je suis le fils de l’entraîneur… C’est ce genre de choses qu’on entendait nous les joueurs sénégalais. On répondait que seuls les plus méritants seraient alignés et qu’il n’y avait aucun favoritisme. Ça nous empêche même de discuter avec lui (le coach) pour ne pas alimenter ces bruits de couloir », a-t-il révélé.

Avec Jean-Louis Diouf et Mor Talla Mbaye, Faty partage la même routine. Réveil à 6h, entraînement à 8h du matin. Retour vers 11h à la résidence où il est logé avec ses deux compatriotes. Déjeuner sur place grâce à un cuisinier malien et dîner au restaurant. Son intégration est toutefois facilitée par Kévin Mondeko et ses efforts linguistiques. « J’apprends petit à petit la langue locale ici (rires). Le capitaine Kévin Mondeko m’a pris sous son aile. Il est toujours à côté de moi. Les gens me surnomment ''Faty Béton'' (rires), du nom du président de cette province. C’est un capitaine très prévenant. Il m’apprend le Lingala. Je me mêles à eux pour éviter qu’on dise que nous restons entre Sénégalais ».

Concurrence avec Siadi Baggio et objectifs élevés

Dans l’un des plus grands clubs subsahariens, s’imposer n’est pas une mince affaire. Le secteur des gardiens de but est des plus fournis avec trois internationaux : Ibrahim Mounkoro (Mali), Suleman Shaibu (Niger) et Siadi Baggio (RDC). « La concurrence est très rude, concède-t-il. J’ai trouvé 4 bons gardiens. Baggio était 2ème dans la hiérarchie derrière Mounkoro. C’est un très bon gardien. On se donne tous à fond aux entraînements. Ils n’hésitent pas à échanger avec moi, à me parler du club. La concurrence existe que sur le terrain. Baggio a profité des matchs amicaux pour s’imposer en titulaire avant ma signature. En plus, il a l’avantage de mieux communiquer avec la défense grâce au Lingala ».

Pas de quoi effrayer le portier de 24 ans qui reste motivé à inverser cette tendance. « C’est une situation loin d’être évidente. J’ai toujours été un titulaire ces dernières années au Casa Sport. Me retrouver comme 2ème gardien est dur à vivre, a-t-il reconnu. C’est un nouveau défi et je dois prendre mon mal en patience. Mais j’ai déjà eu de bons matchs. Je n’ai toujours pas encaissé de buts et parfois les supporters se demandent pourquoi je ne suis pas toujours titulaire. J’attends mon heure, je travaille toujours plus et je me tiens prêt, à la disposition du coach. Les supporters sont très exigeants et ne pardonnent aucune erreur. Surtout pour un gardien de but », a insisté l’international sénégalais.

« Je donnerai tout ce que j’ai pour revenir en sélection »

Champion d’Afrique avec le Sénégal en 2022 au Cameroun, Alioune Badara Faty n’a pas fait une croix sur un retour en sélection. Plus appelé depuis mars 2022, il compte bien s’imposer au TP Mazembe pour se signaler auprès du sélectionneur Aliou Cissé. « Revenir en équipe nationale est encore dans un coin de ma tête et je donnerai tout ce que j’ai pour ça. Je suis encore jeune, c’était une surprise d’avoir été pris pour la CAN. Je compte travailler dur dans mon club et rappeler au sélectionneur que je suis là, qu’il peut toujours compter sur moi. Je ronge mon frein en priant le bon Dieu », a-t-il confié.

Le Sénégal dispose actuellement de trois gardiens de niveau international avec Edouard Mendy, Mory Diaw et Sény Dieng. Faty y croit pourtant dur comme fer. « Tôt ou tard, ils prendront leur retraite pour nous laisser notre chance. Il n’y a rien de plus grand que défendre les couleurs de son pays. J’aimerais que le Sénégal gagne d’autres CAN, faire d’autres Coupes du monde. Mais j’aimerai par-dessus tout en être. Je travaille pour et j’ai espoir que le sélectionneur me rappelle », espère-t-il. Le natif de Ziguinchor a pour lui un état d’esprit irréprochable. « Quand on ne joue pas, c’est dur à vivre. Mais il faut transformer cette frustration pour pousser les concurrents à être performants. C’est ainsi que je fonctionne dans un groupe ».

Moustapha M. SADIO

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