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Mondial Handball (F) : pas de miracle mais une campagne encourageante pour les équipes africaines

Alors que les demi-finales du championnat du monde de handball se profilent, l’heure est au bilan pour les quatre sélections africaines présentes en Espagne. Une participation plutôt mitigée avec trois éliminés en phase de poule. Mais l’Afrique termine sur une note encourageante grâce à plusieurs succès des représentants du continent noir en matchs de classement. Des victoires probantes qui embellissent quelque peu le tableau final de cette participation.

Diane Gaelle, capitaine du Congo

Le Congo, une surprise qui n’a pas confirmé

L’Afrique sait désormais le travail considérable qu’elle a à faire pour combler le gap qui la sépare des nations européennes. Parmi les quatre représentants du continent, seul le Congo est parvenu à se hisser au tour principal. Pour sa première participation au Championnat du monde féminin de handball, l’équipe du Congo a en effet réussi un coup de maître en se qualifiant au tour principal. Logées dans le groupe F en compagnie du Danemark, de la Corée du Sud et de la Tunisie, les Congolaises ont su déjouer les pronostics à la faveur d’une victoire 33-24 face aux Tunisiennes.

Une qualification qui ne s’est pas concrétisée derrière avec trois défaites en autant de sorties dans ce tour principal. Emmené par ses têtes de gondole Sharon Dorson et Joséphine Nkou, le Congo n’a pu accrocher l’Allemagne (29-18), la Hongrie (30-22) et passe à un cheveu de l’exploit contre la République Tchèque (24-21).

Cameroun, un potentiel mal géré

Les Camerounaises peuvent en vouloir à leurs dirigeants après avoir torpillé leur préparation en direction de ce Championnat du monde. Les filles de Serge Christian Guebogo sortaient pleines d’espoir de la CAN à domicile où elles ont atteint la finale pour la première fois depuis 2004. Sans aucun stage avant le rendez-vous ibérique, elles s’inclinent largement sur leurs trois matchs de groupe. Après leur lourde défaite face à la Russie (40-18), les Camerounaises s'inclinent face à la Serbie (43-18) avant d'être balayées par la Pologne (33-19).

Les Lionnes indomptables s’inclinent face aux Angolaises et Tunisiennes en match de classement. Elles s’offrent toutefois deux succès probants contre l'Ouzbékistan (42-23) et l’Iran (32-17). Cette campagne a permis la confirmation de belles individualités dans cette sélection. L’arrière gauche de Strasbourg ASPTT (France) Cyrielle Ebanga Babouga, termine 5ème ex æquo des meilleures buteuses de la compétition avec 41 buts en 79 tentatives. L'arrière droite Laetitia Ateba Engadi inscrit, elle, 28 buts en 51 tirs. L’arrière centre Karichma Ekoh est juste derrière grâce à ses 27 buts en 49 tirs. Adjani Céleste Nguesseu termine meilleure passeuse africaine avec 36 offrandes (7ème ex æquo du tournoi).

Angola, de la déception au rebond

Éliminée au premier tour dans une poule A très difficile en compagnie du Monténégro, de la Slovénie et surtout de la France, championne olympique en titre, l’Angola a raté son objectif de rejoindre le tour principal. Les Palancas Negras ont d’abord perdu 30-20 face à la France avant de tomber face au Monténégro sur le même score. Derrière, elles accrochent le nul face à la Slovénie (25-25). Insuffisant pour se qualifier pour le tour principal.

Une déception vite digérée avec quatre victoires de suite lors des matchs de classement pour les équipes éliminées au 1er tour. Les Angolaises battent l'Iran (41-08 ) avant d'écraser l'Ouzbékistan (52-11).

La défense angolaise a été par ailleurs l’une des grandes satisfactions du sélectionneur Filipe de Carvalho de Pinto da Cruz. Elle est incarnée ici par Albertina Da Cruz Kassoma (88 capes), 3ème au classement des interceptions avec 9 anticipations réussies et 6ème meilleure contreuse. Liliana Venancio et ses 15 blocks (2ème meilleure du tournoi) a empêché un nombre important de tirs adverses d’inquiéter ses gardiennes de but. De bonnes bases pour aller chercher un 15ème titre continental en 2022 au Sénégal.

Tunisie, de belles promesses pour l’avenir

Aya Masri (21 ans), Fadwa Aouij (20 ans), Nada Zelfani (21 ans), Ons Yaacoub (19 ans) ou encore Roa Mkadem (21 ans). Des noms à retenir pour les prochaines compétitions internationales de handball. Voici le nouveau visage de la sélection féminine de Tunisie. Malgré l’élimination au premier tour de ce championnat du monde de handball, la Tunisie peut nourrir de grandes ambitions dans un futur proche. Après avoir perdu tous ses matchs en phase de groupe devant le Danemark, la Corée du Sud et le Congo, les jeunes Tunisiennes ont ensuite courbé l’échine devant la Slovaquie avant d’enchaîner trois succès de rang lors des matchs de classement.

Une jeunesse encadrée par des filles plus expérimentées et qui ont tenu leur rang dans ce tournoi. C’est le cas de Sondes Kerkeni (25 ans), 19ème ex æquo au classement des meilleures scoreuses avec un total de 31 buts en 52 tirs. Une maturité dans le jeu matérialisée au classement du fair-play des équipes par une 4ème place avec seulement 15 suspensions de 2 minutes en 7 matchs et aucun carton rouge.

En attendant le championnat du monde 2023, les sélections africaines ont en point de mire la prochaine Coupe d’Afrique des nations dames qui se tiendra au Sénégal en 2022. Avec des revanchardes et une meute d’ambitieuses sélections rêvant de faire tomber l’Angola de son « inaccessible » perchoir.

Moustapha M. SADIO

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